HomeNouvellesAprès 3 ans d’impunité, un tribunal brésilien jugera les accusés de l’assassinat de Marielle Franco

Après 3 ans d’impunité, un tribunal brésilien jugera les accusés de l’assassinat de Marielle Franco

Un crime contre une voix

Trois ans. Cela fait trois ans que Marielle Franco a été assassinée.

Dresser le portrait de Marielle Franco c’est rentrer au cœur des problèmes que connaît le Brésil ces dernières années : milices, inégalités, violence, un cocktail explosif qui entraîne opacité et impunité. De plus, avec la montée de l’extrême-droite dans le pays, on observe une intensification de la corruption. Car même trois ans plus tard, il reste encore beaucoup d’incertitudes sur l’identité des commanditaires de l’assassinat.

Le 14 mars 2018, la conseillère municipale de Rio de Janeiro et défenseure des droits humains Marielle Franco ainsi que son chauffeur Anderson Gomes ont été abattus par balle. La jeune femme noire, ouvertement bisexuelle, était connue pour avoir dénoncé des violations des droits humains, notamment celles subies par les jeunes noir.e.s vivant dans les favelas, les femmes et la communauté des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI).

Récemment, la Cour de justice de Rio de Janeiro, au Brésil, a rejeté une ordonnance d’appel de la défense des accusés et a diffusé sur son site internet que l’ancien policier Ronnie Lessa et l’ancien militaire Élcio Queiroz, accusés du meurtre de la conseillère Marielle Franco et de son chauffeur Anderson Gomes, seront jugés par un tribunal populaire.

De son côté, la conseillère brésilienne Monica Benicio, veuve de Marielle Franco, également membre du PSOL, a déclaré sur son compte Twitter officiel qu’il s’agissait « d’une étape importante (…). Par décision unanime, le TJRJ a maintenu la décision selon laquelle les personnes accusées des meurtres de Marielle et Anderson, Ronie Lessa et Élcio Queiroz soient jugées”.

Près de trois ans après les événements, l’enquête met en évidence l’implication de membres des forces de sécurité, bien que l’on ne sache toujours pas qui étaient les auteurs intellectuels du crime faisant l’objet d’une enquête de la police civile et du ministère public de Rio.

Trois hommes politiques de Rio de Janeiro ont été considérés comme suspects dans la planification de l’exécution. Il s’agit du conseiller Marcelo Siciliano, de l’ancien conseiller Cristiano Girao et de l’ancien membre du Congrès Domingos Brazao, membre de la Cour des comptes de l’État. Tous trois ont nié toute implication dans le crime.

@RenéJunior