HomeBaladodiffusionLes victimes du conflit armé interne souhaitent que l’État du Guatemala soit condamné par la CIDH

Les victimes du conflit armé interne souhaitent que l’État du Guatemala soit condamné par la CIDH

Les survivant.e.s et les familles des victimes du massacre de Los Josefinos, qui a eu lieu en 1982, attendent de la Cour Interaméricaine des Droits Humains, la CIDH, qu’elle réitère à l’État du Guatemala la dette historique de vérité, de justice et de réparation pour les crimes contre l’humanité qui ont été perpétrés pendant le conflit armé interne.

La Cour interaméricaine des droits humains, CIDH, a tenu une audience publique pour écouter les personnes survivantes et les familles des victimes du massacre de 1982 dans le village de Los Josefinos au Guatemala. Le massacre de Los Josefinos est un cas emblématique, mais non isolé de la période du conflit armé interne au Guatemala. En adoptant la doctrine de l’ennemi intérieur, l’armée guatémaltèque a commis des crimes contre l’humanité qui ont détruit des villes et des villages entiers.

Pour en savoir plus sur le cas et les auditions menées par la CIDH, le Comité pour les droits humains en Amérique latine, CDHAL, a interviewé Brisna Caxaj-Rowe, membre de la Plateforme des Guatémaltèques victimes du terrorisme d’État au Canada. Elle nous raconte les détails des événements et leur recherche de justice.

« Les 29 et 30 avril 1982, des militaires ont torturé, massacré, violé sexuellement et déplacé de force des femmes, des hommes, des filles et des garçons de Los Josefinos, détruisant leurs propriétés, leurs récoltes et tuant leurs animaux. Sous la pression de la CIDH, en 2005, l’État du Guatemala a reconnu sa responsabilité internationale dans le massacre et a signé un accord avec les victimes. L’État guatémaltèque a promis d’enquêter sur l’affaire, d’indemniser les victimes et de donner des garanties de non-répétition. Néanmoins, seules quelques victimes ont reçu une réparation minimale. L’enquête sur les événements n’a pas progressé. Face à cette situation d’indifférence et d’absence de réponse de la part de la justice et de l’Etat du Guatemala, les victimes ont décidé de continuer à poursuivre leur dossier hors du pays, cherchant à obtenir une décision de la justice internationale ».

Brisna nous a également expliqué le résultat attendu de cette audition devant la CIDH:

« Les victimes et les personnes survivantes espèrent que la CIDH réaffirmera le devoir de l’État du Guatemala de garantir la justice pour les victimes, une réparation complète et une garantie de non-répétition. Elles espèrent que, compte tenu du jugement de la CIDH, l’État du Guatemala s’acquittera de son devoir de mener une enquête immédiate et efficace pour identifier, poursuivre et punir tous les responsables, ainsi que pour clarifier le sort des personnes disparues. Ce serait un petit pas pour maintenir leur mémoire historique et briser l’impunité dans le pays. Les victimes ne peuvent plus attendre. L’État du Guatemala doit honorer sa dette historique envers les victimes du conflit armé interne et surmonter l’impunité structurelle qui entrave toujours le chemin de la vérité et de la justice ».

Ecoutez la nouvelle audio Les victimes du conflit armé interne souhaitent que l’État du Guatemala soit condamné par la CIDH du Comité pour les droits humains en Amérique latine

Source photo: Caso Josefinos vs. Estado de Guatemala – FAMDEGUA, CEJIL