HomeCommuniquéCommuniqué concernant l’assassinat du paysan et leader communautaire Narciso Beleño en Colombie

Communiqué concernant l’assassinat du paysan et leader communautaire Narciso Beleño en Colombie

Montréal, Canada, le 24 avril 2024

Le Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine (CDHAL), une organisation basée à Montréal, Canada et engagée depuis près de 50 ans dans la lutte pour les droits humains, exprime sa profonde indignation et tristesse face à l’assassinat du paysan et leader communautaire Narciso Beleño, abattu devant chez lui à Santa Rosa (Bolívar) par des paramilitaires du Clan del Golfo. L’assassinat de Narciso s’inscrit dans une série de harcèlements violents subis par les communautés de la région des Deux Rivières (comprenant le territoire du Sud de Bolívar, le Nord-Est et le Bas Cauca Antioquien et le Sud du Cesar).

Plusieurs mois avant cet événement, les communautés ont subi une intensification de la violence et des pressions pour leur déplacement. La police et les autorités gouvernementales n’ont pas répondu aux plaintes déposées par les communautés concernant l’impact et l’augmentation du paramilitarisme dans la région. Des organisations paysannes ont souligné que le gouvernement de Gustavo Petro et sa « Politique de Paix Totale » ont facilité le renforcement militaire et politique des paramilitaires au niveau national, leur donnant un statut politique et niant la responsabilité de l’État colombien dans la formation de ces groupes, tout en éludant sa responsabilité de démanteler le paramilitarisme et en ne respectant pas les accords.

Cette situation accroît la vulnérabilité des leaders comme Narciso qui risquent leur vie pour défendre celle des autres, en dénonçant le paramilitarisme, en survivant dans un milieu rural de plus en plus appauvri par l’accaparement des terres pour l’agro-industrie et les mégaprojets, tout en résistant par l’organisation et le travail de la terre.

En tant que CDHAL, nous nous joignons à l’appel lancé par les communautés colombiennes et les organisations internationales pour le démantèlement du paramilitarisme, faute de quoi nous resterons les témoins de cette urgence humanitaire silencieuse qui déplace et tue des personnes.

Nous présentons nos condoléances et exprimons notre solidarité avec les familles de Narciso et des autres victimes du paramilitarisme. Nous saluons les organisations, notamment l’Association de Familles Agro-minières du Sud de Bolívar et d’Antioquia et le Coordinateur National Agraire, qui incarnent la lutte des peuples dignes.

Fraternellement, le Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine