Publié par IM-Defensoras, le 4 juillet 2025
La journaliste María Luisa Estrada a de nouveau été victime de menaces de mort, mercredi 25 juin dernier, vers 13 heures, alors qu’elle se trouvait à son domicile, à Guadalajara, dans l’État de Jalisco, en compagnie de sa fille mineure. Des inconnus ont brisé l’une des vitres de son véhicule. En inspectant le véhicule, la journaliste a trouvé sur le siège arrière une note sur laquelle était écrit : « Tu vas mourir ».
María Luisa Estrada, qui couvre les questions de sécurité, de corruption et de politique, a été victime de harcèlement et d’agressions répétées en raison de son travail journalistique et informatif. Le 15 juillet 2023, alors qu’elle se déplaçait dans son véhicule, elle a été interceptée par une voiture conduite par un inconnu qui lui a tiré dessus à au moins cinq reprises, avant de lui crier qu’il allait la tuer et de prendre la fuite. Heureusement, la journaliste a réussi à s’échapper et a été mise en sécurité par des agents de la police touristique. Après ces faits, elle a porté plainte auprès du bureau du procureur général de la République (FGR), de la police municipale de Guadalajara, de la garde nationale et du mécanisme fédéral de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes, sans que, jusqu’à présent, et malgré les agressions continues, aucune mesure de protection n’ait été prise pour garantir sa sécurité.
En septembre de la même année, María Luisa a déclaré avoir été refoulée par des agents de sécurité privés du bureau du procureur général de la République, où elle s’était rendue pour porter plainte, et que des agents du ministère public avaient refusé d’enregistrer sa plainte. La journaliste a également dénoncé l’agression dont elle a été victime alors qu’elle allait déposer sa fille à l’école et qu’elle a été retenue et harcelée par plusieurs agents de la police municipale de Guadalajara.
Il convient de noter qu’en 2023, la journaliste a assisté à une conférence de presse du président mexicain de l’époque, Andrés Manuel López Obrador, où elle a rendu compte des attentats contre sa vie et de la manière dont les autorités ont entravé son accès à la justice.
Le Réseau national des défenseuses des droits humains au Mexique et IM-Defensoras s’inquiètent de la systématisation et de l’augmentation des menaces et du harcèlement qui mettent en danger la vie de María Luisa Estrada. Il est urgent de veiller à son équilibre émotionnel et à celui de sa famille.
Nous condamnons les menaces, le harcèlement et les agressions dont elle est victime et exigeons des autorités responsables qu’elles mènent une enquête approfondie, sérieuse et impartiale sur ces faits, en tenant compte de la dimension de genre et en considérant la profession de journaliste de María Luisa comme l’une des causes possibles.
De même, nous exigeons de l’État mexicain, à tous les niveaux, qu’il prenne les mesures nécessaires pour garantir l’exercice de la profession de journaliste dans l’État de Guadalajara dans des conditions de liberté et de sécurité adéquates.
Enfin, nous demandons à nos alliés, à la communauté internationale et nationale, de rester vigilants face à cette affaire et de soutenir María Luisa en ces moments de multiples agressions. Défendre les droits ne devrait pas mettre en danger la vie d’aucune de nos collègues.