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La CIDH réprouve la détention du journaliste David Romero

Le journaliste hondurien David Romero Ellner a été arrêté le 28 mars. David Romero est un journaliste critique de la dictature qui avait mis en avant des affaires de corruption du régime de JOH, notamment l’utilisation de fonds publics pour sa campagne présidentielle.

Le jeudi 28 mars, alors qu’un ordre de capture a été émis contre sa personne dès le 14 mars, il était réfugié dans les locaux de Radio Globo quand les forces de police sont arrivées. Les médias ont rapidement été mis au courant et le journaliste Romero Ellner diffusait en direct depuis l’intérieur du bâtiment. Cela n’a pas empêché les TIGRES, agents d’une force spéciale créée par le dictateur JOH et entraînée par les forces armées des Etats-Unis et la police nationale colombienne, de pénétrer à l’intérieur à la mi-journée et de capturer le journaliste.

Antécédents

Le 11 Janvier dernier, la chambre criminelle de la Cour suprême d’Honduras avait qualifiée de « non-lieu » les recours en cassation présenté par les défenseurs du journaliste, et a ratifiée la sentence de 2016 qui avait condamné l’accusé à 10 ans de réclusion, pour avoir commis six infractions de diffamation constituant des insultes.

Les juges et magistrats responsables de la dites condamnation ont de ce fait ignoré et non pas voulu appliquer la jurisprudence interaméricaine en matière de liberté d’expression qui est obligatoire selon la Chambre constitutionnelle du pays elle-même.

Le 14 mars, un ordre de capture avait était émis, et le 28 mars il s’était réfugié dans les locaux de Radio Globo pour finalement être arrêté.

Le 29 Mars, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) s’est prononcée sur Twitter : « La CIDH désapprouve l’emprisonnement du journaliste hondurien David Romero. Ce dernier est bénéficiaire de mesures de précautions, en raison de la situation grave et urgente dans laquelle il se trouve, concernant l’exercice de son droit à la liberté d’expression ».

Les défenseurs des droits humains ont signalé que l’état hondurien était au bord d’être sanctionné par la CIDH après que le tribunal de sentence de Tegucigalpa ait ignoré les demandes de la commission de suspendre l’exécution de la sentence.

La sentence contre le journaliste reflète clairement ce qu’avait établi la CIDH lors de ses observations préliminaires lors de sa visite au Honduras en août 2018 : « En Honduras, il existe une justice sélective qui agit de manière tardive en ce qui concerne les violations des droits de l’homme, ce qui favorise en revanche les intérêts de divers acteurs liés au pouvoir public ».

Pour en savoir plus :
Journal Criterio « Sentencia de David Romero ignora jurisprudencia interamericana en libertad de expresión »
Journal Criterio « La CIDH reprueba la detención del periodista David Romero »
Blog Media Part « Au Honduras un journaliste arrêté en direct »

Photo : Criterio.hn