HomeBaladodiffusionL’intérêt économique motiverait le gouvernement colombien à procéder à la fumigation aérienne des cultures de coca avec une substance hautement toxique.

L’intérêt économique motiverait le gouvernement colombien à procéder à la fumigation aérienne des cultures de coca avec une substance hautement toxique.

En dépit de l’opposition de nombreux secteurs sociaux en Colombie, un décret signé en avril laisse à nouveau place à l’utilisation du glyphosate pour éradiquer les cultures illicites. L’insistance du gouvernement d’Ivan Duque à utiliser un produit hautement toxique pour la santé et l’environnement pourrait être associée à des intérêts économiques. 

Il y a quelques semaines, on a appris que Ruby Chagüí, sénatrice du Centro Democratico, le même parti d’extrême droite dont est membre Iván Duque, est l’épouse d’un important dirigeant de la société Bayer en Colombie. Cela montre qu’il existe des intérêts personnels dans l’achat et l’utilisation du produit. 

Derrière le recours systématique à la pulvérisation aérienne se cache un commerce florissant qui implique les services des avions, l’embauche de pilotes, le personnel au sol, la mobilisation de troupes et l’achat de l’herbicide.

La fumigation à l’aide de produits chimiques à partir d’avions a été utilisée en Colombie il y a plusieurs années dans l’intention supposée d’éradiquer les plantations de drogues illégales. La Cour constitutionnelle a suspendu les épandages aériens en 2015 en raison des dommages qu’ils causent. L’Organisation mondiale de la santé a classé le glyphosate comme « probablement cancérigène ». C’est la société Monsanto, détenue par l’entreprise allemande Bayer, qui a créé le Glyphosate. Et elle est célèbre pour sa production de produits agrochimiques et de cultures génétiquement modifiées. 

Des chercheurs et chercheuses ont déclaré que « les dommages environnementaux causés par cette pratique ont été dévastateurs, entraînant la dégradation des sols, la destruction des cultures agricoles, ainsi que la contamination des sources d’eau. Les impacts sur la faune sauvage ne peuvent pas non plus être ignorés. »

Malgré la résistance des organisations sociales, des partis d’opposition et des communautés rurales aux risques sérieux de l’utilisation de ce produit, le gouvernement Duque fait la sourde oreille. Son prétexte est que l’accord de paix signé en 2016 a permis l’augmentation du nombre d’hectares plantés en coca.

Cependant, ce que l’accord de paix stipule, c’est que le gouvernement doit procéder à l’éradication des cultures illicites, en donnant la priorité à l’éradication manuelle, en tenant compte du respect des droits humains, de l’environnement, de la santé et du bien-vivre

C’est ce que nous explique Alexander Rodriguez, un jeune dirigeant paysan de la FENSUAGRO, la plus grande fédération de syndicats agraires et paysans de Colombie.

De FENSUAGRO nous rejetons ces nouvelles déterminations. Puisqu’elle est considérée comme une atteinte à la vie et à l’environnement. Nous voyons une fois de plus les aspirations du gouvernement national à faire voler en éclats l’accord de paix, qui stipule que la solution au problème de la culture de la coca et des personnes qui le cultivent, qui sont pour la plupart des paysan.ne.s, doit être donnée de manière pacifique et en accord avec des plans de substitution volontaires. Et aujourd’hui, ce que nous voyons, c’est une politique d’agression contre les paysan.ne.s. La même stratégie que celle du Plan Colombie est mise en œuvre : ils cherchent à criminaliser les communautés paysannes colombiennes, en mettant en place une politique de fumigation aérienne, exterminant non seulement les cultures de coca mais aussi toute la biodiversité qui existe. Nous continuons à nous prononcer en faveur de la paix et d’une politique concertée avec les paysan.ne.s qui permettra de résoudre le problème du trafic de drogue et la solution politique du conflit armé en Colombie.

Écoutez la nouvelle audio L’intérêt économique mènerait le gouvernement colombien à fumiger des cultures de coca au glyphosate du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)

Source photo : VOZ