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Les raisons du prolongement du 21N en Colombie

Avec la vague de manifestations sociales contre les gouvernements qui se produit présentement en Amérique latine, la population colombienne s’est aussi levée afin de revendiquer des changements majeurs au sein du gouvernement. Parmi les revendications, le retrait de la précarisation continue des emplois; des bombardements indiscriminés de l’État; des assassinats des activistes défenseur.e.s des droits humains ainsi que des communautés autochtones; l’inaction de l’État face à ces assassinats; et du non-respect de l’Accord de paix qui fut signé le 24 novembre 2016. 

En premier lieu, la population avait prévu une journée de grève nationale le 21 novembre (21N) pour faire valoir leurs revendications. Or, face à la réponse agressive, la forte répression et l’inaction du gouvernement d’Ivan Duque, les colombiens et colombiennes sortent encore dans les rues pour faire écouter leur voix.

Le 24 novembre 2016, le gouvernement colombien signait un Accord de paix avec Las fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), qui mettait supposément fin à un conflit qui durait depuis 1964 et qui devait apporter des changements fondamentaux au niveau de la politique.

Or, en 2018, Ivan Duque fut élu président de la Colombie. Ce dernier ayant une forte opposition à l’Accord de paix a tenté de modifier certaines dispositions, rendant précaire les ententes de l’Accord. De ce fait, les démarches qui devaient être entreprises par le gouvernement ne sont pas accomplies, ce qui est perçu comme un abandon de l’État par la population.

Malgré l’illusion d’un retour à la paix au courant des premiers mois de l’Accord, aujourd’hui la violence frappe de nouveau la Colombie. En effet, on peut voir une augmentation importante des assassinats d’activistes et dans les communautés autochtones. On parle ici d’une personne autochtone tuée chaque 72 heures, ce qui comptabilise plus de 120 personnes qui ont perdu la vie depuis janvier 2019. De plus, depuis le moment de l’Accord de paix, on compte plus de 700 assassinats de défenseur.e.s des droits humains. Toutefois, Duque ne reconnaît pas cette violence.

La communauté se sent abandonnée, il n’y a peu ou pas de changements qui se produisent. En conséquence, on voit une reconfiguration paramilitaire, les FARC qui se réarment, des assassinats ciblés, la présence de cartels mexicains en Colombie (dont le Sinaloa), des mineurs qui perdent la vie lors de bombardements, des jeunes tué.e.s à cause de la forte répression lors des manifestations, mais toujours aucune réponse de Duque.