Publié par Desinformémonos, le 9 décembre 2024
Le 12 décembre, la Cour Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) rendra sa décision sur le cas d’Antonio González Méndez, Base de Soutien de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (BAEZLN), disparu le 18 janvier 1999 à Sabanilla, Chiapas, par le groupe paramilitaire Développement Paix et Justice, formé « par l’État mexicain pour opérer dans la Zone Nord du Chiapas dans le cadre de sa politique contre-insurrectionnelle », selon le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas (Frayba).
Selon le Centre des droits humains, au cours des années 1990, le groupe paramilitaire a été responsable d’au moins 37 disparitions et 85 exécutions, « qui sont restées impunies », raison pour laquelle la sentence de la Cour est « un événement transcendantal dans la recherche de la vérité et de la justice ».
« La sentence qui sera rendue par la CIDH n’est pas seulement cruciale pour la famille d’Antonio, qui demande inlassablement des réponses depuis près de 26 ans, mais aussi pour toutes les victimes du terrorisme d’État au Chiapas, perpétré dans le contexte de la violence politique contre-insurrectionnelle au cours de laquelle des crimes contre l’humanité ont été commis, tels que des massacres, des tortures sexuelles contre des femmes indigènes, des disparitions forcées et des déplacements forcés, des exécutions extrajudiciaires, entre autres », a déclaré M. Frayba dans un communiqué.
La résolution de la CIDH, qui sera annoncée lors d’une audience publique jeudi prochain à 11 heures, impliquera l’ouverture d’une enquête sur les responsables de la disparition, la réparation intégrale des victimes et la recherche exhaustive du combattant communautaire Antonio González et de toutes les personnes disparues au cours de cette période.
Vous trouverez ci-dessous le communiqué complet :
Le 12 décembre 2024, à 11 heures, la Cour interaméricaine des droits humains (CIDH) annoncera, lors d’une audience publique, le jugement dans l’affaire Antonio González Méndez contre le Mexique, un fait transcendantal dans la recherche de la vérité et de la justice pour la disparition forcée d’Antonio González lors de la stratégie contre-insurrectionnelle au Chiapas initiée dans les années 1990.
Antonio González, base de soutien de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), a disparu le 18 janvier 1999 à Sabanilla, Chiapas, alors qu’il travaillait dans le magasin coopératif de son organisation, « Arroyo Frío ». Les faits ont été commis par le groupe paramilitaire « Desarrollo Paz y Justicia », formé par l’État mexicain pour opérer dans la zone nord du Chiapas dans le cadre de sa politique de contre-insurrection.
Frayba a documenté au moins 37 disparitions et 85 exécutions commises par ce groupe armé au cours des années 1990, qui sont toutes restées impunies. Antonio González, défenseur et combattant communautaire pour la libération des peuples indigènes des systèmes d’oppression et de discrimination, a disparu dans ce contexte, laissant un vide irréparable dans sa famille et sa communauté.
L’arrêt que doit rendre la CIDH n’est pas seulement crucial pour la famille d’Antonio, qui réclame inlassablement des réponses depuis près de 26 ans, mais aussi pour toutes les victimes du terrorisme d’État au Chiapas, perpétré dans le contexte de la violence politique contre-insurrectionnelle au cours de laquelle des crimes contre l’humanité ont été commis, tels que des massacres, des tortures sexuelles contre des femmes indigènes, des disparitions forcées et des déplacements forcés, des exécutions extrajudiciaires, entre autres.
La résolution doit conduire à l’investigation des responsables, à la réparation intégrale des victimes, ainsi qu’à la recherche exhaustive d’Antonio González et de toutes les personnes disparues pendant cette période.
Depuis le Frayba, nous appelons la société civile et les médias à rester attentifs à la lecture de cet arrêt, qui sera diffusé par la Cour interaméricaine sur ses réseaux sociaux, et à accompagner les victimes dans leur lutte légitime pour la vérité et la justice.
Aujourd’hui plus que jamais, l’arrêt de la Cour interaméricaine des droits humains nous rappelle que la mémoire est un outil essentiel pour construire une société plus juste, et qu’elle est nécessaire pour ouvrir la voie à une véritable justice, pour briser les pactes d’impunité, et pour que les victimes trouvent enfin la reconnaissance et la réparation qu’elles méritent.