Déc 04

Justice climatique : un regard depuis le féminisme paysan et populaire

Publié par La Via Campesina, le 25 novembre 2025

(Bagnolet, 25 novembre 2025) Aujourd’hui, 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, dans un contexte marqué par de multiples crises – climatique, alimentaire, économique, politique, migratoire et des soins – qui menacent les progrès en matière d’égalité, nous nous joignons à l’appel et à la mobilisation mondiale pour exiger des droits, la fin de l’impunité et la justice pour les femmes des campagnes, des forêts, des eaux et des villes. Consultez ici notre mur d’actions.

De même, à quelques jours du récent Sommet des peuples à Belém, au Brésil, où les peuples organisés du monde entier se sont engagés dans une déclaration commune, nous lançons officiellement notre nouvelle brochure graphique « Justice climatique : Une perspective féministe paysanne et populaire », coordonnée par l’Articulation des femmes de La Vía Campesina et illustrée par le collectif féministe FemGarabat.

Il s’agit d’un outil vivant pour la formation, la mobilisation et l’action collective à la campagne et en ville. Notre objectif est de renforcer la construction populaire et de converger vers des lignes directrices d’unité : socio-environnementales, anti-patriarcales, anticapitalistes, anticolonialistes, antiracistes et de droits, en respectant leurs diversités et leurs spécificités, unis pour un avenir de bien-vivre.

Pour notre mouvement, le féminisme paysan et populaire propose une vision transformatrice qui met en lumière le rôle des femmes paysannes, noires, autochtones, pêcheuses, bergères, cueilleuses, saisonnières, migrantes et travailleuses dans l’alimentation, ainsi que dans la protection des territoires et de la vie. À partir de cette réflexion collective, nous proposons des solutions concrètes aux différentes crises qui touchent les territoires. Nous résistons à l’avancée du capital avec nos corps, nos pratiques et nos savoirs ancestraux, nous sommes les défenseuses de nos territoires et de la vie. Nous avons un rôle stratégique dans la lutte contre le changement climatique, dans nos communautés paysannes et autochtones, nous semons de manière diversifiée, sans poisons, nous prenons soin des sources d’eau, de la terre, des mers, et c’est cela qui refroidit la planète aujourd’hui.

Nous, les femmes paysannes, autochtones et issues de la diversité rurale, sommes les gardiennes des semences, les transmettrices des savoirs ancestraux et nous menons des processus dans nos communautés et nos territoires. Cette lutte n’a pas été facile, elle a exigé de l’organisation et surtout de la formation.

Actuellement, nous jouons un rôle clé dans l’élaboration de propositions concrètes pour parvenir à la justice climatique à travers la souveraineté alimentaire, l’agroécologie paysanne et la revendication des droits paysans.

En ce sens, la brochure « Justice climatique, un regard depuis le féminisme paysan et populaire » est un outil permettant de renforcer les processus de formation au sein du mouvement et d’engager le dialogue avec la société. Elle se compose de cinq chapitres qui abordent de manière critique les principaux défis et les voies vers une transition climatique juste :

  • Le premier chapitre analyse comment l’agro-industrie, basée sur la concentration des terres, l’utilisation de pesticides, la déforestation et d’autres formes d’extractivisme, favorise la crise climatique mondiale. Il explique également comment les « fausses solutions » promues par l’agro-industrie sapent la souveraineté alimentaire.
  • Le deuxième chapitre présente la souveraineté alimentaire basée sur l’agroécologie paysanne comme une alternative réelle pour « refroidir la planète » et l’urgence des réformes agraires populaires. À travers des étapes essentielles, il démontre comment les savoirs paysans, les pratiques agroécologiques et les économies locales peuvent soutenir un système alimentaire juste, résilient et durable.
  • Le troisième chapitre approfondit la relation entre la justice climatique et le féminisme paysan et populaire, en mettant en évidence les impacts de la crise climatique sur les communautés et les territoires, en particulier sur les femmes et les diversités rurales, et en reconnaissant leur rôle central dans la résistance, la résilience et la transformation. Il aborde également les politiques publiques nécessaires pour lutter contre ces inégalités au niveau des territoires.
  • Le quatrième chapitre détaille les campagnes et les stratégies menées par La Vía Campesina et ses alliés, telles que la campagne pour mettre fin à la violence contre les femmes, la lutte pour la réforme agraire, la défense des semences paysannes, la lutte contre les pesticides et la coordination mondiale face au pouvoir des entreprises.
  • Le cinquième chapitre rassemble des expériences de résilience et de résistance territoriale développées par des communautés paysannes organisées dans différentes régions du monde, démontrant qu’il existe déjà des alternatives viables et durables pour atténuer et adapter les écosystèmes, en soulignant le rôle des femmes dans ce processus.

Pour finir, nous proposons un glossaire qui définit les concepts clés pour le travail sur le climat dans nos organisations et nos communautés, et qui facilitera également la compréhension de la publication, ainsi qu’une bibliographie pour approfondir l’étude et la formation.

Dans le contexte actuel, plus que jamais, nous devons progresser dans des espaces collectifs qui défendent la démocratie et la solidarité internationale, en affrontant l’extrême droite, le fascisme, les fondamentalismes, les guerres, la financiarisation de la nature et la crise environnementale.

Source: https://viacampesina.org/es/25nov25-justicia-climatica-una-mirada-desde-el-feminismo-campesino-y-popular-nueva-cartilla-grafica/

 

Infolettre