Publié par Desinformémonos, 9 juin 2025
Madleen, le navire de la Flottille de la Liberté à destination de Gaza, chargé de nourriture et d’autres biens essentiels, a été intercepté à l’aube du dimanche 9 juin par les Forces d’Occupation Israéliennes (FOI).
Les douze personnes à bord, dont la militante pour le climat Greta Thunberg, le défenseur espagnol des droits humains Sergio Toribio et l’eurodéputée française Rima Hassan, ont envoyé une vidéo montrant leurs passeports et demandant à leurs gouvernements respectifs de prendre des mesures. Ils affirment qu’Israël les a kidnappés. Le droit international n’autorise pas de telles agressions dans les eaux internationales. Le 9 juin à 12h30, on ne sait toujours pas où se trouvent les militants détenus.
Dans une note envoyée à la presse, elle exige la libération inconditionnelle du passage, la protection du convoi humanitaire par des observateurs internationaux, une enquête indépendante sur les conditions de l’arrestation et la fin du « blocus inhumain de Gaza, qui condamne deux millions de personnes à la misère ».
L’organisation dénonce que « l’arrestation de l’équipage de la flottille de la liberté, effectuée en dehors des eaux territoriales israéliennes, constitue une violation flagrante du droit international, y compris du droit maritime et du droit humanitaire ».
L’opération contre la flottille, qui a quitté Catane (Sicile) il y a sept jours avec 12 militants à bord, et qui vise à briser le blocus de Gaza, aurait été menée dans les eaux internationales, ce qui constitue une infraction pénale. Selon l’organisation, les personnes à bord auraient été arrêtées de manière violente.
Les douze personnes arrêtées
Le raid des FDI s’est terminé par l’arrestation des douze membres du Madleen.
Greta Thunberg – activiste et humanitaire suédoise
Rima Hassan – Membre franco-palestinienne du Parlement européen
Marisa Greeb – Brésil
Marisa Greeb – Brésil
Yanis Mhamdi – France
Jean-Yves Abasq – France
Omar Faiad, reporter français d’Al Jazeera
Thiago Ávila – Brésil
Suayb Ordu – Turquie
Sergio Toribio – Espagne
Marco van Rennes – Pays-Bas
Yasemin Acar – Allemagne
Les images de l’assaut en mer montrent comment les membres de l’équipage ont décidé de ne pas résister à leur arrestation et ont jeté leurs téléphones portables à la mer, une pratique recommandée après de précédentes tentatives pour atteindre les côtes de Gaza, Israël a volé et cloné les téléphones portables des membres de l’équipage.
L’organisation a expliqué qu’à 3h02 EST (2h heure espagnole), à 110 miles nautiques de Gaza, dans les eaux internationales, le Madleen a été abordé illégalement par l’armée israélienne : « Des quadcopters se sont approchés et ont attaqué les personnes et le navire en pulvérisant une substance blanche similaire à un produit chimique qui leur a fait mal aux yeux. Les signaux ont été brouillés et des sons dérangeants ont été transmis pour interférer avec la communication sur le système radio pendant que l’armée israélienne montait à bord. L’équipage civil non armé a été enlevé, le ‘Madleen’ a été confisqué et l’aide humanitaire du navire, comprenant du lait maternisé, de la nourriture et des fournitures médicales, a également été confisquée ».
L’organisation demande la libération inconditionnelle de toutes les personnes à bord, la garantie de la protection du convoi, une enquête indépendante sur l’arrestation et les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée et, enfin, la levée du blocus sur Gaza. Un appel est également lancé au public pour qu’il demande à leurs pays respectifs de rendre compte de cette action.
En outre, les militants ont laissé des vidéos qui seront envoyées lorsque l’assaut israélien aura lieu : « Je m’appelle Greta Thunberg et je viens de Suède », dit Mme Thunberg dans sa vidéo. « Si vous voyez cette vidéo, c’est que nous avons été interceptés et kidnappés dans les eaux internationales par les forces d’occupation israéliennes ou les forces qui soutiennent Israël. J’exhorte tous mes amis, ma famille et mes camarades à faire pression sur le gouvernement suédois pour qu’il nous libère, moi et les autres, dès que possible ».
Rassemblement à 19 heures à Madrid
Les premières réactions sont déjà arrivées : le ministère des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël en Espagne et plusieurs entités ont appelé à un rassemblement ce lundi à 19 heures sur la Plaza de la Provincia à Madrid, devant le département dirigé par José Manuel Albares.
De son côté, le rapporteur de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a demandé au gouvernement britannique de demander des explications à Israël et d’ouvrir une enquête, étant donné que la flottille bat pavillon britannique.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué sur ses réseaux sociaux que tous les passagers à bord du Madleen allaient « bien », a qualifié la flottille de « yacht à selfie » et a assuré que les militants seraient emmenés en Israël puis renvoyés dans leur pays d’origine.
Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a annoncé dimanche soir sur les réseaux sociaux qu’il avait donné pour instruction aux forces de défense israéliennes « d’agir pour empêcher la flottille de la haine Madleen d’atteindre les côtes de Gaza et de prendre toutes les mesures nécessaires à cette fin ».
Ce n’est pas la première fois qu’Israël effectue un raid sur un tel navire en violation du droit international. En 2010, le navire Mavi Marmara, qui faisait partie d’un convoi de solidarité, a été pris d’assaut par Tzahal, les forces de défense israéliennes.
En 2014, la Cour pénale internationale a statué que les personnes tuées lors de cet assaut « ont été touchées à plusieurs reprises à la tête, au cou et aux pieds, et qu’au moins cinq personnes ont été tuées par des tirs à très courte distance, comme le montrent les rapports d’autopsie ». En 2010, après le Mavi Marmara, la Flottille de la Liberté est née.