HomeNoticiaRaoni dernier rempart contre le barrage de Belo Monte…

Raoni dernier rempart contre le barrage de Belo Monte…

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Hier le Forum de la Fnac accueillait Raoni. Grand chef des indiens Kayapos du Xingu en Amazonie. A environ 75 ans, il revient en Europe vingt après sa première venue… Objectif, sensibiliser l’Europe à la sauvegarde de sa terre nourricière et empêcher la construction d’un barrage hydroélectrique à Belo Monte. Par la même occasion il présentait hier « Mémoire d’un chef indien » coécrit avec Jean Pierre Dutilleux. Ambiance !

Salle bondée pour un indien dans la ville. Le Forum de la Fnac avait fait le plein hier pour découvrir Raoni emblématique chef des Indiens Kayapos. Première constatation, outre le labret, les boucles d’oreilles et la coiffe en plume jaune, notre Raoni n’a pas échappé aux codes européens… Il porte des baskets Levis, une parka Décathlon et a même commandé un Coca zéro ! Saloperie de mondialisation (peut-être de circonstance me direz-vous !)… Enfin, chacun son point de vu !
Pourtant, notre défenseur de l’Amazonie stigmatisait la jeune génération Kayapos : « ils sont un peu stupides ! Ils se coupent les cheveux, ne porte plus le labret ni même les boucles d’oreille. Ils veulent ressembler à l’homme blanc. » L’homme blanc le combat d’une vie pour Raoni. Non pas qu’il passa sa vie à le chasser. Bien au contraire, son travail de médiateur avec l’homme blanc a été l’un des combats de son existence. Problème ce même « homem branco » a passé son temps à trahir la confiance du chef emblématique pourtant instaurée par les multiples rencontres notamment avec le Président Lula : « J’ai rencontré Lula à Bahia en 2008 pour lui demander de renoncer au barrage. Il m’a dit oui mais m’a menti. C’est pourquoi je veux rencontrer Nicolas Sarkozy pour qu’il puisse convaincre Lula de ne pas construire ce barrage ! Si le barrage est construit il y aura une guerre c’est certain ! » Oui mais intérêts économiques primant, le boss de la patrie Auriverde ne compte pas s’asseoir sur la création de 18 000 emplois potentiels ni même sur l’énergie indispensable à la croissance du pays que produirait ce barrage. Une guerre entre deux mondes qui coexistent mais ne peuvent intrinsèquement pas se comprendre ! D’un côté l’appât du gain, de la croissance toute puissante et du tourbillon libéral d’un monde qui passe la 5ème sans trop regarder les conséquences. De l’autre un homme qui est capable de vous assurer que les rivières doivent couler librement pour pêcher. Ouais la terre ne tourne plus vraiment rond… Ou alors en sens unique !

Par N. Massa