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Ramenons Daniel!

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Le 16 juin dernier, le CDHAL a participé au rassemblement organisé par Solidarité sans Frontières afin de solidariser envers le jeune Daniel, qui a été déporté en octobre dernier sans sa famille. Le rassemblement avait lieu devant les bureaux de la Ministre de l’Immigration du Québec, Kathleen Weil afin de lui demander:

1- De trouver une solution québécoise pour ramener Daniel auprès de sa famille à Montréal

2- De se prononcer clairement en faveur d’un accès gratuit et sécuritaire à l’école publique québécoise pour TOUS les enfants sans égard au statut d’immigration. (Rappelons que le Québec ne respecte pas les nombreux instruments de protection des droits humains  qui protègent le droit à l’éducation gratuite pour les enfants, y compris les enfants sans papiers.)

En tant qu’organisation de solidarité qui travaille à la défense et à la promotion des droits humains, le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) tient à réitérer son appui à la campagne visant à ramener Daniel afin qu’il retrouve sa famille et revienne au Canada. Nous considérons inacceptable qu’un mineur soit déporté et séparé de sa mère et de sa soeur, lui empêchant de vivre une vie normale. Nous sommes peinés de voir que nos écoles primaires québécoises se prêtent à ce jeu. De plus, Le CDHAL a récemment fait par de sa préoccupation quant à la décision du gouvernement du Canada de rajouter le Mexique à la liste de pays sûrs. Des violations constantes aux droits humains sont commises au Mexique de façon quotidienne, soit par la répression policière et militaire, soit par les disparitions, les déplacements forcés, les fémicides, les assassinats. Au Mexique, le bilan des dernières 7 années compterait plus de 100 000 morts et 25 000 disparus. Cette décision de le mettre sur la liste des pays sûrs a des conséquences directes graves sur les mexicains qui doivent prendre la difficile décision de quitter leur pays pour des questions de survie et qui voient maintenant leurs demandes d’asile rejetées. Dans ces conditions, il en vient de la responsabilité du Canada de permettre à Daniel de revenir au Canada, près de sa mère, de sa soeur et du monde qu’il a pu se créer depuis qu’il est arrivé ici, en 2008, soit au jeune âge de 10 ans. Ainsi, nous appuyons les demandes de la campagne lancée par Solidarité Sans Frontières afin que la famille puisse être réunie à Montréal et pour que l’accès gratuit et sécuritaire à l’école publique au Québec soit garanti à tous les enfants, peu importe leur statut d’immigration. 

Contexte

Daniel vivait à Montréal avec sa mère depuis ses 10 ans. Quand la demande de réfugié de la famille a été refusée, sa mère a pris la décision difficile de demeurer au Canada sans papiers pour protéger ses enfants. Ainsi, à l’âge de 12 ans, Daniel a perdu son statut d’immigration, rejoignant le demi-million de personnes sans papiers vivant au Canada. Comme toutes les personnes dans sa situation, et comme les autres membres de sa famille, un mandat d’arrestation avait été émis contre lui, il avait reçu une date de déportation mais n’a pas quitté le pays. La peur que ressentent les personnes sans-statut est constante : traverser un passage piéton à la lumière rouge signifie pour elles le risque d’être arrêtées par la police, d’être détenues puis déportées.

Daniel a été arrêté alors qu’il visitait des amis de son ancienne école secondaire, le jour de ses 17 ans. L’école est suspectée d’avoir dénoncé l’adolescent sans papiers. Il a été arrêté et menotté par la police dans l’enceinte de l’école et, après une semaine de détention, a été déporté, seul, au Mexique. La Commission des droits humains et droits de la jeunesse du Québec est présentement en train d’étudier une plainte pour discrimination déposée par la mère de Daniel et mène l’enquête sur le rôle de l’école dans cette arrestation. Il est inacceptable que le SPVM et l’ASFC puissent agir comme ils l’ont fait, rendant de fait les écoles non-sécuritaires pour les enfants sans-papiers.

Avant l’arrestation de Daniel, la famille avait soumis une demande de résidence permanente pour considérations d’ordre humanitaire (CH). Si le gouvernement accepte la demande, la famille recevra la résidence permanente et Daniel pourra revenir et retrouver sa famille au Canada.

Campagne publique

Le 23 mars 2015, la campagne publique « Ramenons Daniel » a été lancée par une conférence de presse à l’UQAM. Le symbole de la campagne est un cerf-volant que Daniel a utilisé pour se cacher le visage dans le témoignage-vidéo poignant qu’il a livré aux médias. 

Pour plus de détails : http://www.solidarityacrossborders.org/fr/category/bringdanielhome