HomeCommuniquéPositionnement de la Plateforme du Mouvement Social et Populaire du Honduras, PMSPH, suite aux derniers évènements de violation des droits humains au Honduras

Positionnement de la Plateforme du Mouvement Social et Populaire du Honduras, PMSPH, suite aux derniers évènements de violation des droits humains au Honduras

Considérant la sérieuse crise qui attaque le pays et la profonde et systémique implantation de politiques et de moyens de répression et de criminalisation contre les défenseur.e.s du territoire et des biens communs de la nature, la Plateforme du Mouvement Social et Populaire du Honduras déclare:

1. Nous dénonçons la spécialisation et le renforcement des politiques de sécurité et de remilitarisation des territoires ayant comme objectif d’exercer la répression et la violence contre la population des communautés.

2. Nous nous préoccupons des diverses formes d’acharnement contre les étudiant.e.s du Mouvement Étudiant Universitaire qui lutte contre les politiques de privatisation et pour le droit des Honduriens à l’éducation publique, laïque et de qualité.

3. Nous dénonçons le fait que la crise ayant lieu à l’Université Nationale Autonome du Honduras réponde à l’intérêt spécifique de contrôle de l’information générée dans les différents instituts universitaires afin de la mettre au service non seulement du gouvernement, mais des politiques de vente du territoire.

4. Nous affirmons que les actions de répression, torture et détentions illégales qui ont eu lieu le 8 septembre dernier ainsi que dans les 4 derniers mois, contre des étudiants et des défenseur.e.s des droits humains qui accompagnent entre autres la lutte étudiante, ont comme objectif d’instaurer la terreur et de délégitimer notre travail de défense.

5. Nous reconnaissons que l’usage excessif, disproportionné et non-nécessaire de la force et de l’utilisation d’armes par La Police Nationale réponde entre autres au renforcement d’une institution répressive et violatrice des droits humains, dans un contexte électoral très proche, afin d’assurer la continuation du président actuel Juan Orlando Hernández. Il a pour but de continuer l’accumulation du capital économique à travers la dépossession des communautés et des territoires.

6. Nous condamnons la persécution et la violence exécutée envers les communautés paysannes de Bajo Aguan, qui luttent pour leur droit à la terre et à la souveraineté alimentaire.

7. Nous nous préoccupons de la persécution, de la criminalisation et des menaces envers la défenseure Miriam Miranda, coordonnatrice de l’Organisation Fraternelle Noire du Honduras (OFRANEH). Nous rendons responsable l’État hondurien et l’homme d’affaire canadien Patrick Forseth qui s’est approprié le territoire ancestral du peuple Garifuna.
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8. Nous exigeons la cancellation immédiate de la concession accordée à Jason Hawit à travers la compagnie hydroélectrique HIDROCEP.

9. Nous condamnons également l’agissement du Ministère Public qui a présenté un recours contre une décision judiciaire, afin de faire accuser nos camarades. C’est une claire tentative de la part des organismes de l’État alliés au secteur entrepreneurial de faire emprisonner nos camarades.
10. Nous condamnons et exigeons une attention spéciale aux réformes établies dans le cadre juridique pour pénaliser et sanctionner les femmes dans l’exercice de leur droit concernant leur corps (entre autres le droit à l’avortement et au droit de la prise de pilules contraceptives d’urgence).

11. Nous réitérons notre indignation et notre désapprobation concernant la violence et la répression de l’État et nous manifestons notre solidarité et notre engagement dans la lutte et mobilisation en faveur des droits humains au Honduras.

 

Source: Jubileo Sur