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Pétition pour protéger les originaux de la réserve de La Vérendrye

En 2018, on dénombre au moins 19 696 orignaux tués par des chasseurs non-autochtones au Québec. La plupart sont chassés simplement comme trophées. En tant que peuple Anishnabe, connus aujourd’hui sous le nom d’Algonquins du lac Barrière, nous habitons et protégeons la forêt désignée depuis 1976 comme la Réserve faunique La Vérandrye. Ce parc a été fondé sous la fausse promesse que la forêt nous serait restaurée dix ans plus tard en tant que parc protégé.

Nous vivons et migrons depuis des centaines d’années sur ces rivières et ces lacs, pour y chasser et y pêcher. Nous entretenons de relations de paix, dans une perspective durable, avec la forêt et ses animaux. Nous vivons sur cette terre, mais sommes aussi en vie grâce à elle. C’est pourquoi nous portons une grande attention aux populations d’orignaux et nous en prenons soin pour assurer leur épanouissement.

Nos savoirs ancestraux nous obligent à vénérer et respecter les animaux qui sacrifient leur vie pour maintenir la nôtre.
Dans les cinq dernières années, nos aîné.e.s et les chasseurs.euses de nos communautés ont remarqué un déclin sévère et grandissant des populations d’orignaux. Elles et ils ont été témoins de plus en plus d’actes de violence et de cruauté envers ces animaux; les gens leur coupent la tête et abandonnent leurs corps dans la forêt. Nos aîné.e.s demandent que des actions soient prises immédiatement pour protéger les orignaux.

L’année dernière, notre communauté a exigé au gouvernement du Québec un moratoire sur la chasse à l’orignal dans la Réserve faunique La Vérandrye. Cette demande est demeurée sans réponse. Durant la saison de la chasse de 2019, 47,20% des orignaux ont été massacrés. Durant cette période, les chasseurs non-autochtones ont signalé avoir vu 184 orignaux, comparativement à 289 orignaux en 2017.

La Nouvelle-Écosse a déclaré l’orignal comme une espèce en danger en 2003, alors qu’il n’y restait que 1000 spécimens. Le Minnesota a fait de même en 2016, après que la population d’orignaux ait décliné drastiquement de 60%. La Cree Trappers’s Association (Association des trappeurs Cree) s’est récemment joint aux efforts de la Nation Anishnabe afin d’exiger au gouvernement du Québec qu’il reconnaisse l’urgence de la situation. Malheureusement, les profits engendrés par les permis de chasse sportive semblent avoir plus de valeur aux yeux du gouvernement que la protection des animaux.

Le gouvernement du Québec se fonde sur un très contestable recensement aérien effectué en 2017 en Abitibi pour nous rassurer que tout va bien, et il choisit d’ignorer complètement ce dont nous avons été témoins sur notre territoire ancestral.

Il est possible et nécessaire de prendre action rapidement afin de sauver cet animal majestueux avec lequel notre peuple cohabite depuis des temps immémoriaux. Nous invitons toute personne ou organisation engagée dans la préservation de la faune à appuyer nos demandes qui suivent.

Au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, nous réclamons :

1)La révocation de tous les permis de chasse à l’orignal émis pour la saison 2020 dans la Réserve faunique La Vérandrye.

2)Un moratoire sur la chasse à l’orignal dans la Réserve faunique La Vérandrye, qui prenne effet immédiatement et qui perdure jusqu’à ce que les demandes suivantes soient répondues.

3)Une interdiction totale de chasser les femelles orignales et les petits (veaux).

4)Un recensement de la population d’orignaux dans la Réserve faunique La Vérandrye qui soit mené de manière indépendante, incluant une étude d’impacts de la chasse sportive et de la déforestation, ainsi que des recherches scientifiques sur la possibilité de présence de tiques et de la maladie de Lyme qui affecteraient les orignaux (tel que l’ont rapportée quelques chasseurs.euses).

5) La création d’un comité spécial dédié à l’élaboration d’un plan sur cinq à dix ans visant la restauration de la population d’orignaux. Ce comité devra inclure des équipes conjointes formées d’expert.e.s allochtones et de chasseurs.euses et aîné.e.s Anishnabe et servira par la suite de fondement pour la création d’une équipe permanente de protection de la faune.

6)La restauration de la Réserve Faunique de la Vérendrye comme un parc protégé, tel que promis en 1979. Ce parc protégé sera sous la responsabilité et gouvernance des Anishnabe (Algonquins) du bassin versant de la rivière des Outaouais (Ottawa River Watershed), les Algonquins du lac Barrière, qui n’ont jamais signé de traité et n’ont jamais cédé leur territoire.

De leur côté, les Algonquins du lac Barrière s’engagent à élaborer des règles adressées aux chasseurs.euses autochtones et de s’y plier.

Joignez-vous à nous pour que la nature ait un futur!

SIGNEZ LA PÉTITION ICI

Pour plus d’informations, contactez :
Chef Casey Ratt/Algonquins du lac Barrière
819-441-8002
rattcasey@gmail.com