HomeCommuniquéDes organisations canadiennes rejettent la répression des forces policières colombiennes contre la manifestation étudiante du SENA dans le cadre du VIIe Sommet de l’Alliance du Pacifique

Des organisations canadiennes rejettent la répression des forces policières colombiennes contre la manifestation étudiante du SENA dans le cadre du VIIe Sommet de l’Alliance du Pacifique

Canada, 28 Mai 2013
C’est avec une grande indignation que nous, membres de différentes organisations canadiennes, avons appris les dernières nouvelles en provenance de la Colombie. Plus de 150 personnes ont subi la répression policière à Cali, en Colombie, dans le cadre de la contestation contre le VIIe Sommet de l’Alliance du Pacifique par la police anti-émeute ESMAD. Ces personnes sont essntiellement des jeunes étudiantes, étudiants et des diplôméEs du Service National d’apprentissage (SENA), membres du Comité d’étudiantEs et diploméEs du SENA (COES) et du syndicat SINDESENA.
Les jeunes manifestaient publiquement et pacifiquement à travers un carnaval culturel afin de dénoncer la politique de privatisation du gouvernement national, qui a mis en péril le budget du Service National d’Apprentissage (SENA) et pour attirer l’attention de sa directrice, Mme Gina Parody, pour que celle-ci puisse répondre favorablement aux réclamations des mouvements étudiants et de ceux des travailleurs et travailleuses en faveur d’une table de négociation commune.
La répression policière est révoltante. 14 personnes ont été détenues et une personne a été blessée au visage par une arme policière tirée à la hauteur de la tête des manifestants et manifestantes. Cette violence de l’escouade anti-émeute a obtenu le soutien du maire de Cali Rodrigo Guerrero. Ce dernier a promulgué une loi municipale interdisant les manifestations sur le territoire de Cali durant le Sommet VII Alliance du Pacifique. Or, cet usage de la force publique va à l’encontre de l’intégrité physique des personnes et nie le droit fondamental de manifester publiquement. 
Ce sommet a réuni les présidents du Mexique, de la Colombie, du Pérou du Chili, du Guatemala, du Panama, du Costa Rica, de l’Espagne, du Japon et surtout le premier ministre du Canada, Stephen Harper. Selon ses promoteurs, il a pour but de consolider un bloc latino-américain d’intégration économique qui favoriserait la circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. Or, nous sommes très sceptiques face à ces déclarations des dirigeants. Il est facile de constater les effets négatifs de ce type de traités de libre-échange pour les économies et populations latino-américaines, notamment par les nombreuses violations des droits humains et les impacts environnementaux liés aux activités de nombreuses entreprises transnationales et étrangères (par exemple, compagnies minières canadiennes). Ces compagnies seront les premières bénéficiaires de l’Alliance du Pacifique.
Cette alliance se conjugue avec l’Accord de Partenariat Transpacifique, un accord qui vise à consolider une zone de libre échange tricontinental entre les Amériques, l’Asie et l’Océanie mis sur pied depuis 2006 par la signature de quatre pays: Singapour, la Nouvelle-Zélande, le Chili et le Brunei. Les États-Unis et le Canada s’y sont joints par la suite. Les pays qui désirent rejoindre cette zone doivent accepter de manière stricte toutes les conditions déjà discutées et approuvées par les membres. La situation de domination dans laquelle se trouvent les pays d’Amérique latine est inquiétante. Tout ce qui a déjà été négocié répond logiquement aux intérêts des pays et des compagnies qui ont déjà intégré cet accord.
De plus, ce type d’accords commerciaux a apporté historiquement plus de mauvais côtés à la majorité des populations: Bas salaires et baisse des conditions de travail; manque de protection de l’environnement; dérégulation et privatisation, en plus d’accroître les effets de la crise financière mondiale et de la crise climatique. Les richesses des compagnies transnationales y sont produites au coût de la dégradation des terres et des écosystèmes par le non respect de la souveraineté des peuples,  et également par la marchandisation des droits sociaux et biens communes.
La violation actuelle des droits humains par les forces policières dans le cadre de ce sommet est   inquiétante. Nous la dénonçons vigoureusement et nous lançons un appel aux hauts fonctionnaires du SENA, en particulier à Mme Gina Parody afin qu’elle réponde aux demandes des assemblées permanentes, qui se sont développées à travers tout le pays pour régler rapidement les problèmes qui affectent la qualité de l’éducation et les garanties du travail.
Nous connaissons beaucoup de cas où la police anti-émeute et les forces de sécurité colombiennes ont été liées à de graves violations des droits humains: abus d’autorité; utilisation disproportionnée de la force dans des situations similaires. Nous prévoyons que Mme Gina Parody agisse comme il se doit, d’un coté, par l’accompagnement et l’échange avec les étudiants et étudiantes et les travailleurs et les travailleuses et de l’autre, par la dénonciation des agresseurs.
En Colombie, comme dans la plupart des pays qui font partie de l’Alliance du Pacifique, on constate  l’impunité qui prévaut face à ces actes de répression et d’abus de pouvoir. En Colombie, la répression est devenue une pratique courante de l’État et a son expression maximale dans les “faux positifs” (meurtres de jeunes des quartiers marginales pour les faire passer pour des guérilleros morts au combat). Les gouvernements comme celui d’Alvaro Uribe et celui de l’actuel président Juan Manuel Santos font usage de ces pratiques et soutiennent la répression policière avec l’appui de l’appareil judiciaire et les médias au service de leurs intérêts et en faveur des politiques impérialistes de privatisation.
Pour tout ce qui a été mentionné, nous condamnons ces faits brutaux et nous demandons une enquête afin de dénoncer les policiers anti-émeutes responsables de ces événements malheureux. Nous sommes solidaires avec ceux et celles qui luttent pour la construction d’une société solidaire, d’une économie mondiale juste et soutenable, pour la protection de l’environnement, pour la souveraineté alimentaire et énergétique,  le respect des droits et de la dignité des personnes, le droit à ‘une éducation gratuite et de qualité et contre la marchandisation de celle-ci.
Nous les appuyons à continuer l’exercice de leur droit légitime à la protestation sociale et à la pensée critique!
Comité pour les droits humains en Amérique latine – CDHAL
Projet Accompagnement Solidarité Colombie – PASC 
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec -FTQ
Common Frontiers Canada  
Coalition Québécoise sur les impacts socio-environnementaux des transnationales en Amérique latine – QUISETAL 
Également nos avons envoyé une lettre à Mme Gina Parody, directrice du SENA afin, qu’elle répondre aux demandes des Assemblées Permanents qui sont développées dans tout le pays et pour demander une solution rapide aux problèmes qui affectent la qualité de l’éducation et des garanties d’emploi. Vous pouvez voir la lettre envoyée le 28 mai dernier dans le fichier PDF affiché à la fin de cette page.

Communiqué du COES ( en espagnol): https://cdhal.org/es/comunicados/no-estamos-desinformando-no-somos-vandalos-pedimos-ser-escuchadxs-respeten-derecho