HomeNouvellesVictoire pour le COPINH dans le dossier de Bertha Cáceres mais les attaques continuent

Victoire pour le COPINH dans le dossier de Bertha Cáceres mais les attaques continuent

Marian Mendoza Pérez *

Le 10 février on a été informés que par le moyen d’un accord conciliatoire, qui a été  ratifié par le Juzgado Primero de Letras  de Santa Bárbara de la municipalité du département du même nom au Honduras, a été réalisé la levée des charges tenues contre Bertha Cáceres accusée depuis le 24 mai 2013, pour le supposé crime de  “possession illégale d’armes à feu mettant en danger la sécurité interne de l’État d’Honduras”. Par conséquent elle est libérée de l’action pénale et des mesures de précaution qui consistaient en ce que la Coordinatrice générale du COPINH était obligée de signer un contrôle à chaque semaine au Juzgado de Paz de la Esperanza et elle avait interdiction de sortir du pays.

Cependant, les attaques contre les membres du COPINH n’ont pas arrêté. Le 10 mars on a reçu l’information de la tentative d’assassinat de Mme María Santos Domínguez, Coordinatrice de l’Organisation du Conseil Autochtone de Río Blanco et du Secteur Nord de Intibucá, leader emblématique dans la lutte pour la défense du territoire Lenca. Aussi on été attaqués son fils Paulo Dominguez de 12 ans et son mari Santos Roque Dominguez, tous deux involucrés dans la lutte communautaire. Tant Maria, que Roque et Paulo, ont participé très activement en la défense des droits du peuple Lenca, ont été exposés à de sérieuses menaces et agressions en raison de leur digne lutte; parmi celles-ci celles qui proviennent de ce groupe de 7 individus qui les ont attaqués et qu’en une autre occasion précédente ont détruit les récoltes de la famille de Maria et Roque, ces individus étant aussi des sympathisants du projet hydroélectrique d’Agua Zarca ont agit de la sorte car la famille Dominguez est membre du COPINH et parce que celle-ci défend fermement la cause autochtone.

La famille a été transférée à un hôpital public dans un état délicat, actuellement ils sont en rapide et satisfaisante récupération, on espère qu’en ce crime commis contre la famille lenca s’applique justice et que ce cas ne reste pas dans l’impunité comme tant d’autres.

Nous rappelons également le cas de Tomás García, assassiné par un membre du l’armée d’Honduras ou les multiples agressions contre beaucoup des membres Lencas du COPINH en Rio Blanco, qui continuent, à presqu’un an, dans le processus de contrôle territorial et exercice de l’autonomie autochtone. Nous espérons que ces multiples agressions arrêtent et que la vie des membres du COPINH comme celles des autochtones qui luttent pour la défense de leurs terres arrête d’être en danger.

Dans le cas de Bertha Cáceres, l’État d’Honduras a reconnu son erreur et a levé sa poursuite judiciaire dans ce dossier. Celui-ci accepte même le respect que mérite le travail de défense des droits des peuples autochtones desquels s’occupe Bertha Cáceres et le COPINH et son obligation dans le respect des traités internationaux qui protègent cette activité et le droit à la culture et la défense des territoires autochtones. Une déclaration importante de Mme Cáceres, exprimée dans l’acte et accord signée, a été que son état d’innocence n’a en aucun moment été ébranlé, sans perdre dignité et cohérence et que certainement, cette décision de la par de l’accusation et du jury a été le résultat de tout un processus de lutte politique et juridique nationale et internationale.

Sans aucun doute, l’espoir et la ténacité de la lutte des communautés du COPINH, de Bertha Cáceres et la solidarité militante au niveau national et international ont fait en sorte que cette force s’étende jusqu’aux luttes judiciaires qui ont été livrées par les avocats Víctor Fernández, Marcelino Martínez et Fredyn Fúnez, avec une large équipe solidaire.

Nous vous rappelons cependant qu’il reste le processus judiciaire imposé par l’entreprise DESA/Ministère public contre Mme Bertha Cáceres, Aureliano Molina et Tomas Gómez Membreño, pour les supposés délits de coercition, usurpation et dommages continus qui se poursuivront en ressources en amparo, après que la Cour d’appel de Comayagua ait dicté la révocation de la résolution imposée par le Juzgado Primero de Letras de Intibucá consistant en des mesures substitutives contre Aureliano Molina et Tomas Gómez et ordre d’emprisonnement contre la Coordinatrice Générale du COPINH.

Le Conseil Civique d’Organisations Populaires et Autochtones d’Honduras (COPINH) a été fondé le 27 mars 1993 et c’est actuellement une instance qui facilite la revendication et la reconnaissance des droits politiques, sociales, culturels et économiques, impulsant l’amélioration des conditions de vie des peuples et communautés autochtones d’Honduras. C’est aussi un espace générateur de débat et analyse constante de la conjoncture régional et nationale, qui propulse des actions et propositions de façon permanente.

Le COPINH est en lutte contre le projet hydroélectrique Agua Zarca, géré par les entreprises DESA (Honduras) et Synohidro (Chine) s’étend sur les départements Santa Bárbara e Intibucá. La construction de ce barrage inonderait le territoire ancestral Lenca et le permis a été attribué sans la consultation préalable, libre et informé des habitants de cette zone.

Pour plus d’information: www.copinh.org

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(*) Marian Mendoza Pérez est une étudiante en Sciences politiques à l’Université de Sherbrooke (Québec) qui fait son stage au sein du Comité pour les droits humains en Amérique latine – CDHAL, depuis quelques mois. Par son implication dans l’équipe des Actions urgentes du CDHAL elle a connu et suit de près le travail et la lutte du COPINH au Honduras.