HomeCommuniquéLes manœuvres du gouvernement Bolsonaro menacent la continuité de la Convention sur la biodiversité

Les manœuvres du gouvernement Bolsonaro menacent la continuité de la Convention sur la biodiversité

Les sociétés civiles brésilienne et canadienne lancent un Manifeste pour la défense de la Convention sur la diversité biologique

Montréal, Canada, 26 novembre 2020

L’Articulation des peuples indigènes du Brésil (APIB) et le Réseau de Peuples et Communautés Traditionnels du Brésil, avec d’autres organisations représentant de mouvements sociaux  et de la société civile brésilienne, ainsi que le Collectif Brésil-Montréal, l’Institut brésilien pour la protection de l’environnement (PROAM) et le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), exigent publiquement du gouvernement brésilien qu’il interrompe ses manœuvres pour empêcher la poursuite des négociations de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), dont le siège du secrétariat se trouve dans la ville de Montréal, province du Québec, au Canada.

Dans une déclaration officielle, Yasmine Fouad, présidente de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique et ministre égyptienne de l’environnement, a explicitement mentionné que le gouvernement brésilien a paralysé le processus d’approbation du budget pour 2021.

À l’heure actuelle, le Brésil est le seul pays parmi les 196 pays qui font partie de la Convention sur la diversité biologique à s’opposer à l’approbation d’un document autorisant le budget 2021 pour le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, entraînant la paralysie de ses travaux, notamment la préparation de la conférence sur le sujet prévue à la fin de 2021.

Lae présidente Fouad a annoncé que les réunions reprendront entre le 25 et le 27 novembre et a déclaré : « J’attends avec impatience les consultations qui auront lieu dans les prochains jours en vue de régler la question » (soulignement ajouté).

Une fois de plus, la diplomatie brésilienne ne respecte pas son propre engagement en tant que pays signataire de la Convention, et ne respecte pas les devoirs, principes, objectifs et obligations établis dans sa propre Constitution fédérale.

Cette position adoptée par la diplomatie brésilienne constitue une rupture de contrat qui, outre le fait qu’elle entraîne d’éventuelles responsabilités, parmi ses conséquences spécifiques, porte préjudice à la continuité et à la progression des discussions et des accords dans le cadre de la convention elle-même, et donc à ses objectifs, comme l’attente de l’approbation comme objectif global de la conservation de 30 % de la planète, par la création et le maintien de zones protégées.

La CDB, signée en 1992, a été approuvée au Brésil par le décret législatif n° 2 du 3 février 1994 et promulguée par le décret fédéral n° 2519 du 16 mars 1998 ; elle représente un accord global visant à atteindre un développement durable.

Dans le contexte actuel où le Brésil enregistre des niveaux records d’incendies dans les biomes de l’Amazonie, du Pantanal et du Cerrado, avec une perte substantielle de biodiversité, ce geste du gouvernement brésilien ne fait que renforcer son mépris total de la question environnementale, ainsi que des demandes des peuples et communautés traditionnelles qui luttent depuis 500 ans pour préserver leurs connaissances et territoires ancestraux. Ce sont ces peuples, étant aujourd’hui les véritables gardiens de la biodiversité, qui sont fortement attaqués par le gouvernement.

Nous, les organisations sociales du Brésil et du Canada soussignées, exprimons notre rejet total du gouvernement Bolsonaro qui, avec sa politique négationniste et néo-libérale, conduit le Brésil vers un scénario de terres dévastées, favorisant les intérêts prédateurs des secteurs de l’agrobusiness, de l’exploitation minière et d’autres projets extractifs de destruction.

Signé:
Articulação dos Povos Indígenas do Brasil (APIB)
Rede de Povos e Comunidades Tradicionais do Brasil
Associação dos retireiros do Araguaia
Instituto Ecovida
Articulação Pacari das raizeiras do Cerrado
Rede de Comunidades Tradicionais Pantaneira
Grupo de trabalho Amazônico – GTA
Articulação Estadual das Comunidades de Fundo e Fecho de Pasto- BA
Coordenação nacional das comunidades tradicionais Caiçaras
Rede Puxirão e faxinalense – PR
Confederação das Reservas Extrativistas Costeiras e Marinha – CONFREM BRASIL
Conselho Nacional das populações Extrativistas – CNS
Articulação Rosalino do Norte de Minas Gerais
Movimento Geraizeiro
Movimento das Catadoras de Mangaba- MCM
Coletivo Brasil-Montréal
Instituto Brasileiro de Proteção Amvbiental (PROAM)
Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)

Photo: Bruno Kelly / Amazônia Real