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Le peuple Tolupán dénonce les assassinats de leurs leaders

Entre 2013 et février 2019, neuf défenseur.e.s du territoire du peuple autochtone Tolupán  furent assassiné.e.s. Le gouvernement hondurien est resté silencieux face aux meurtres d’Armando Fúnez Medina, de Ricardo Soto Fúnez, de María Enriqueta Matute, de Luis de los Reyes Marcía, Eracimo Vieda Ponce, de Santos Matute, de Fermín Romero, de Juan Samael Matute et de José Salomón Matute.

Suite à l’assassinat de deux membres de sa famille, Milgen Idán Soto Ávila, défenseur de l’eau et du territoire, a décidé de poursuivre sa lutte pour obtenir justice face à ces crimes odieux. Toutefois, le 28 septembre dernier, Milgen Idán Soto Ávila a été retrouvé sans vie après porté disparu pendant quatre jours.

Il est important de mentionner que les entreprises privées détiennent une relation particulière, souvent marquée par la corruption, avec le Ministère Public qui est responsable des poursuites et de la criminalisation de ces meurtres systémiques, ce qui dévoile l’impunité accumulée en territoires autochtones.

Le 25 septembre de cette année, lors de la session de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé la politique de répression, la violence et la criminalisation qu’impose l’état hondurien. En effet, lors de cette session devant la CIDH, les membres de la Coalition contre l’impunité d’Amnesty International, de l’Initiative mésoaméricaine pour les défenseurs des droits humains(IM-Defenders) et du Centre pour la justice et le droit international (CEJIL) ont voulu mettre en lumière les risques que les défenseur.e.s des droits humains, les femmes, les journalistes et les communautés autochtones font face dans leur quotidien.

Elles ont dénoncé la militarisation de la sécurité publique, l’usage de la force excessif qui inclut l’utilisation d’arme à feu, de gaz lacrymogène, d’agressions physiques et psychologiques, de campagnes de stigmatisation,ainsi que des détentions arbitraires. Elles ont rappelé les neuf meurtres du peuple Tolupán, alors qu’au même  moment, une dixième victime s’ajoutait au compte en plus de la poursuite de la détention des défenseur.e.s de Guapinol et de San Pedro, détenu.e.s depuis qu’ils ont entrepris une serie d’actions de protestations permanentes contre les projets extractifs sur leur territoire.

«Comme nous ne pouvons pas manifester au Honduras, nous venons à Washington DC pour dénoncer, devant la CIDH, la grave situation de criminalisation, d’impunité, de nouvelles attaques et de meurtres contre la population qui lèvent leur voix pour défendre leurs droits et opinions. Il y a des personnes assassinées, des personnes privées de libertés qui se trouvent en prison de sécurité maximale ayant comme simple motif la manifestation. Aujourd’hui, face à cette crise, nous exigeons que des mesures soient prises immédiatement pour prévenir des prochaines menaces et obtenir justice», a déclaré Martha Dubon, représentante de la Coalition contre l’impunité.

Le peuple Tolupán lance donc un appel de solidarité internationale aux organisations de défense des droits humains pour que ces meurtres cessent et qu’une enquête ait lieu.

Références

M4 , Criterio