HomeCommuniquéLe gouvernement et le SEA accélèrent le processus de «participation citoyenne» dans le but d’imposer le projet minier Vizcachitas

Le gouvernement et le SEA accélèrent le processus de «participation citoyenne» dans le but d’imposer le projet minier Vizcachitas

Putuandinxs ont envoyé une lettre au SEA dénonçant les pressions exercées par l’institution pour réaliser, de manière hâtive, le processus de Participation Citoyenne (PAC) du projet de forage de la compagnie minière Vizcachitas Holding. De même, la communauté dénonce les manquements au protocole et la diffusion insuffisante du PAC auprès de la communauté, dont les citoyen.ne.s ont été les protagonistes lors de l’arrêt de ce projet minier qui entraînerait de graves dommages sur la chaîne de montagnes de Putaendo. 

Le 2 novembre, 25 organisations sociales, agricoles et environnementales ont envoyé une lettre à la directrice régionale du service d’évaluation environnementale (SEA) de Valparaiso, Paola La Rocca Mattar. Dans cette lettre, les groupes de Putaendo expriment leur opinion vis-à-vis du PAC qu’ils et elles ont exigé et obtenu grâce à la pression sociale et celle exercée par les tribunaux dans le cadre du projet «forages miniers de perfectibilité Las Tejas» de la société minière Vizcachitas Holding, de Los Andes Cooper, qui, s’il est approuvé, serait situé dans la commune de Putaendo.

La zone dans laquelle s’inscrit le projet est d’une grande valeur écologique, environnementale et d’une immense diversité, contenant des milieux humides et des prairies important.e.s pour la flore et la faune de la région. De plus, à 3,5 kilomètres du gisement, dans le secteur de Las Launas, se trouve un glacier rocheux qui alimente les rivières Hidalgo et Rocín, cette dernière étant l’affluent principal de la rivière Putaendo, dont font usage les putaendinxs. Bien que l’un des derniers slogans du gouvernement ait été de «protéger les glaciers», les institutions environnementales ne semblent pas partager ces préoccupations en pratique.

Cependant, le 26 août de cette année, la Cour d’appel de Valparaiso a accueilli à l’unanimité le recours de protection en faveur de la communauté, qui exigeait que le projet minier envisage le PAC et annule la Résolution de qualification environnementale (RCA) donnée par le SEA. Le jugement a été confirmé par la Cour suprême le 17 septembre dernier.

Dans la lettre, les putaendinxs dénoncent avoir appris, à travers la municipalité de Putaendo, que le SEA propose de débuter le processus de la mi-novembre à la mi-décembre en envisageant certaines activités sur le territoire, bien que la majorité se fera en ligne.

En réponse à la proposition, les organisations de Putaendo ont exprimé leur préoccupation face à la rapidité injustifiée avec laquelle le SEA gère la participation citoyenne, et ce, en pleine pandémie et avec des formalités administratives en suspens.

La lettre indique que, malgré la décision de la Cour suprême, la RCA du projet est toujours répertoriée  dans le système comme «approuvée». «Cela nous semble grave dans la mesure où l’annulation de cet instrument n’a pas été mise en œuvre et l’exécution des ordres de la Cour n’est pas claire au sein de la communauté», ont affirmé les organisations.

C’est pourquoi, dans un premier temps, la communauté exige qu’avant de commencer à planifier la PAC, l’annulation de la RCA se concrétise, car il s’agit d’une étape nécessaire pour valider la participation citoyenne.

De plus, ils et elles dénoncent le fait que le SEA n’a pas communiqué avec les 2000 habitant.e.s et organisations ayant demandé à temps la participation des citoyen.ne.s. Certaines organisations ont reçu des courriels ou des appels, tandis que le SEA a rencontré des dirigeants de Junta de Vecinos. Cependant, les tentatives de l’institution environnementale n’ont pas atteint la plupart des personnes impliquées dans le processus.

«Le processus de planification de cette consultation, considérant le grand intérêt qu’elle suscite, doit garantir qu’elle soit informée et disposer d’une capacité d’appel élevée. Jusqu’à présent, votre  service n’a pas agi conformément à l’importance que revêt ce processus, après avoir attendu plus d’un an, par le biais de la judiciarisation, pour que le processus soit réalisé. Nous estimons donc que le SEA devrait avoir une communication active avec les demandeurs et les demanderesses du processus et une planification qui garantisse la participation de toute cette population», souligne la lettre.

Les organisations notent en outre qu’en raison de la pandémie, il devient très difficile de fournir les conditions minimales pour assurer une convocation globale, informée et inclusive.

«Dans le contexte de la pandémie, les conditions minimales pour assurer une convocation inclusive ne sont pas réunies. Nous exigeons du SEA de reconsidérer les dates et de reporter le processus, en tenant compte du fait que les putaendinxs ont eu du mal à l’exiger, et nous veillons à ce qu’il soit respecté sous la norme légale nous garantissant la transparence et la fiabilité du processus», explique Patricia Fuentes, présidente de Putaendo Resiste, l’une des organisations signataires de la lettre.

Selon les critères du gouvernement, les organisations estiment que la PAC devrait être activée au moins dès que la commune passe à la phase 4 du plan Paso a Paso. La lettre indique également qu’en termes optimaux, le processus devrait débuter dès le mois de mars, car en été, les travaux saisonniers sont relancés, ce qui pourrait rendre la participation plus difficile.

C’est sur la base de tous ces arguments que la communauté demande au SEA de reconsidérer les dates et le cadre proposé.e.s. Ainsi, un appel est lancé à l’institution pour qu’elle reporte l’instance citoyenne lorsque le contexte permettra un processus sûr et de qualité, en avertissant qu’ils et elles s’efforceront par tous les moyens pour que le processus ne se déroule pas tant que les conditions nécessaires ne seront pas réunies.

«Il convient de rappeler que ce processus n’aurait pas eu lieu sans la pression et l’intérêt dont notre communauté et ses organisations ont fait preuve. Nous avons gagné l’occasion de faire des observations sur le projet et nous exigeons donc que l’État, représenté par l’intermédiaire de SEA, fournisse les conditions appropriées pour cela», conclut la lettre, en invitant à la fois la directrice régionale du SEA et les responsables impliqué.e.s dans le projet à tenir une réunion avec la communauté.

Source et photo: El Cuidadano