HomeNouvellesGuatemala. Les autorités ancestrales d’Iximulew rejettent la nouvelle loi Monsanto

Guatemala. Les autorités ancestrales d’Iximulew rejettent la nouvelle loi Monsanto

Nouvelle publiée dans Prensa Comunitaria (Rory Ríos) le 21 septembre 2023

L’initiative 6283 est une copie de la loi Monsanto, approuvée en 2014 et abrogée quelques jours plus tard, car elle violait les droits des écologistes, des paysans et des agriculteurs. Ce projet de loi attend un avis favorable pour entamer le processus d’approbation.

Les autorités ancestrales d’Iximulew, en collaboration avec le Réseau national pour la défense de la souveraineté alimentaire au Guatemala (REDSAG), ont tenu aujourd’hui une conférence de presse au cours de laquelle elles ont rejeté le projet de loi 6283.

Elles ont exprimé leur rejet de l’initiative de la loi sur la protection des variétés végétales et de « la tentative de privatiser nos semences et d’attaquer nos connaissances ancestrales ».

Elles ont également indiqué qu’ils s’opposaient à ce que des expériences et des cultures d’OGM soient réalisées au Guatemala sans le consentement du peuple, et ont donc demandé aux députés, en particulier à la Commission de l’agriculture et de la pêche du Congrès de la République, d’éliminer l’initiative qui viole la volonté et les droits du peuple.

Un autre aspect abordé par les autorités ancestrales a été la demande au Conseil d’administration du Congrès d’inclure dans l’ordre du jour l’initiative 6086, qui contient le projet de loi sur la biodiversité et les savoirs ancestraux.

Sous le slogan « Des semences libres pour les peuples », les autorités ont souligné qu’elles ne permettront pas aux entreprises promouvant la loi Monsanto de s’installer dans le pays et de détruire des familles ancestrales millénaires, la nourriture, la culture, la santé, la biodiversité et la vie.

La nouvelle loi Monsanto

L’initiative 6283 a été présentée par 15 membres de la commission de l’élevage, de l’alimentation et de la pêche. Quatre députés du bloc législatif Vamos, quatre de l’UNE, trois de Valor, un de Creo, un de Todos, un du Parti Humaniste et un Indépendant. 

Les rapporteurs sont Guillermo Alberto Cifuentes, Julio César Longo, Oto Leonel Callejas, Carlos Roberto Calderón, Sergio Leonid Chacón, Héctor Manuel Choc, Luis Fernando Cordón, Juan Ramón Rivas, Edgar Reyes Lee, Mario René Azurdia, Luis Alberto Contreras, Oswaldo Rosales Polanco, Flavio Valdemar Muñoz, Leopoldo Salazar Samayoa, Efraín Menéndez Anguiano et Cándido Fernando Leal.

Cette initiative est une copie de celle approuvée en 2014. À cette occasion, après des manifestations d’organisations d’agriculteurs, de paysans et de défenseurs de l’environnement contre cette initiative, elle a finalement été abrogée sous l’administration d’Otto Pérez Molina.

Les organisations ont pointé du doigt les mêmes articles que ceux qui sont aujourd’hui remis en question, comme la criminalisation des personnes qui violent le droit des obtenteurs, accordé par le biais de brevets à ceux qui enregistrent des semences auprès de l’État comme étant les leurs.

L’article 44 de l’initiative 6283 stipule que les personnes qui produisent, commercialisent et font transporter du matériel d’une variété protégée ou couverte par cette loi seront condamnées à une peine d’emprisonnement de un à quatre ans et à des amendes de 50 000 à 100 000 dollars américains.