HomeCommuniquéÉquateur: Le peuple Shuar Arutam (PSHA) et 130 organisations de 18 pays demandent à l’ambassade du Canada en Équateur de condamner la violence contre la présidente du PSHA, Josefina Tunki

Équateur: Le peuple Shuar Arutam (PSHA) et 130 organisations de 18 pays demandent à l’ambassade du Canada en Équateur de condamner la violence contre la présidente du PSHA, Josefina Tunki

Le peuple Shuar Arutam (PSHA), ainsi que 130 organisations de 18 pays, dont des organisations canadiennes, demandent à l’ambassade du Canada en Équateur de condamner publiquement la violence contre la présidente du PSHA, Josefina Tunki.

Le 26 août 2021, le Peuple Shuar Arutam (PSHA) accompagné de 137 organisations provenant de 16 pays, dont Mines Alerte Canada, a envoyé une lettre à l’ambassadrice canadienne Sylvie Bédard. Le peuple demande une déclaration publique officielle condamnant la menace de mort proférée par le vice-président des opérations de la société canadienne Solaris Resources Inc. contre la présidente de PSHA, Josefina Tunki et ses collaboratrices. 

La lettre dénonce les violations commises par la société Solaris sur le territoire Shuar: soit, la division de la communauté, l’intimidation et la militarisation du territoire afin de faire avancer le projet minier Warintza. De plus, la lettre demande à l’ambassade du Canada de prendre des mesures immédiates.

La PSHA réitère dans la lettre son droit à l’autodétermination et sa décision : «Non à l’exploitation minière à grande échelle sur notre territoire».

Lisez la lettre ci-dessous: 

Morona Santiago, 26 août 2021

Sylvie Bédard,

Ambassadeur du Canada en Équateur

Objet : Menaces et violences à l’encontre de Josefina Tunki et/ou contre de défenseur.es des droits humains et de la nature dans le cadre des concessions minières canadiennes en Équateur

 

Madame l’ambassatrice Bédard,

Veuillez recevoir les salutations du Conseil de gouvernement du peuple Shuar Arutam et des 137 organisations signataires de cette lettre. Nous aimerions vous faire part de notre inquiétude face à l’escalade du conflit avec les compagnies minières canadiennes opérant sur notre territoire collectif et ancestral dans la Cordillère du Condor. Comme décrit ci-dessous, nous demandons à l’ambassade du Canada de prendre des mesures immédiates.

Le peuple Shuar Arutam (PSHA) possède un territoire amazonien de 230 000 hectares et est composé de 47 communautés (12 000 habitants). La majeure partie de notre territoire a été concédée à des sociétés minières : Solaris Resources (Canada), SolGold (Australie), ExplorCobres S.A. EXSA (Chine et Canada) et Aurania Resources (Canada), sans que soit garanti notre droit à la consultation et au consentement libre, préalable et éclairé. 

Actuellement, nous sommes consternés par les menaces et les attaques auxquelles nous, les défenseur.es de la terre et des forêts de notre territoire, devons faire face en raison de la présence d’entreprises canadiennes. Ces entreprises violent systématiquement nos droits collectifs. Pour cette raison, nous souhaitons tout particulièrement exprimer notre préoccupation concernant les abus de l’entreprise Solaris Resources Inc. qui a généré des divisions communautaires, des intimidations et des menaces de mort à l’encontre de notre présidente du peuple Shuar Arutam, la défenseure des droits humains et collectifs Josefina Tunki, et d’autres collaborateurs.

Solaris Resources Inc. est une société canadienne basée à Vancouver, responsable de l’exploitation du projet Warintza, situé sur notre territoire ancestral, malgré la ferme opposition de nos communautés autochtones depuis plus de 13 ans.

Dans ce contexte, nous souhaitons interpeller l’ambassade en charge qui, au nom de l’État canadien et dans le strict respect de ses obligations extraterritoriales, doit prendre les mesures nécessaires pour corriger immédiatement les abus des entreprises reconnues sous sa juridiction dans notre territoire.

Détails spécifiques de la menace contre Josefina Tunki – Présidente du PSHA

Josefina Tunki est la première femme présidente du PSHA. En raison de son rôle de défenseure et de représentante du conseil d’administration, Josefina a reçu une menace de mort par téléphone de la part du vice-président des opérations de Solaris Resources Inc, Federico Velasquez, le 6 novembre 2020.

Compte tenu des menaces susmentionnées contre l’intégrité personnelle de notre présidente, nous avons déposé une plainte auprès du parquet pénal de Sucúa contre Solaris Resources Inc, et son directeur, le 21 décembre 2020. Il convient de noter que cette menace intervient dans un contexte de division croissante des communautés promue par Solaris Resources Inc. et de mépris de la compagnie envers les systèmes de gouvernement propres au peuple Shuar Arutam. Cette menace s’inscrit aussi dans la violation systématique de nos droits collectifs à l’autodétermination, au droit au territoire et au droit à la consultation et au consentement libre, préalable et éclairé.

Selon la présidente du peuple Shuar Arutam, le but de cette menace est d’intimider le PSHA et de nous forcer à ne pas porter l’affaire devant l’OIT. « S’ils continuent à m’importuner avec des dénonciations nationales et internationales, nous devrons commencer à faire tomber des têtes« , tels ont été les propos de la menace, selon Josefina, qui malgré cela, reste ferme dans sa position de leader. « Je suis une femme, je suis pour la première fois à la tête du gouvernement du PSHA. Si un éventuel accident se produit, Solaris et Federico Velasquez en seront directement responsables« . Au moment de la rédaction de cet article, Josefina n’a pas reçu de réponse de l’enquête. Suite à cette menace de mort, la présidente du PSHA a été intimidée et craint pour sa vie, la sécurité de sa famille et de ses collaborateur et collaboratrices.

Un exemple de la violence à laquelle nous sommes confrontés sur le territoire et qui menace notre mode de vie depuis l’arrivée de Solaris est la militarisation de notre territoire pour faire avancer le projet minier. Comme le rapporte l’Alliance des organisations des droits humains en Équateur, dans son dernier rapport sur la situation des défenseur.e.s des droits humains, collectifs et naturels en Équateur, le 21 novembre 2020, deux camions et du personnel des forces armées de l’Équateur ont pénétré sur le territoire  du PSHA alors que les femmes des communautés participaient à un atelier de renforcement des femmes shuars. Selon le gouverneur de la province de Morona Santiago, Juan León Pilco, la militarisation est le résultat des dénonciations de l’entreprise sous prétexte de l' »Alliance stratégique » et des demandes de garanties de protection, face à de possibles actions d’intimidation qui menacent leurs intérêts. La demande a été générée après que le Conseil d’administration du PSHA ait annoncé en Assemblée le développement de la plainte devant l’OIT.

Également, les comptes Facebook personnels de la présidente Josefina Tunki et de notre responsable de la communication, Eddy Nawech, ont été piratés et du contenu mensonger a été publiépour discréditer le processus organisationnel.

Solaris Resources divise nos communautés et ne respecte pas nos droits

La société canadienne Solaris Resources Inc. est arrivée sur le territoire du PSHA en 2019, après avoir acquis le projet Warintza par le biais de sa filiale en Équateur, la Lowell Mineral Exploration, afin d’exploiter les gisements de cuivre et de molybdène. Face à la réactivation du projet, qui avait été suspendu pendant 13 ans après que nous avons expulsé Lowell en 2006 et manifesté contre l’exploitation minière sur notre territoire, le PSHA a réaffirmé son droit à l’autodétermination en réalisant une consultation auprès de nos bases organisationnelles en 2019. Cela a conduit à la déclaration de « PSHA comme territoire de vie (TICCA) » et au lancement de la campagne internationale « PSHA a déjà dit Non à l’exploitation minière ».

Pour toutes les violations matérielles et immatérielles contre notre territoire et nos modes de vie collectifs, le 29 janvier 2021, le Conseil d’administration de PSHA avec l’Internationale des Services Publics (PSI) ont déposé une plainte auprès de l’Organisation Internationale du Travail contre l’État équatorien pour non-respect de la Convention 169 et pour la violation de nos droits collectifs, car nous n’avons pas été consultés sur les projets réalisés sur notre territoire.

Comme nous l’avons déclaré dans une lettre ouverte au Pacte mondial des Nations unies en février 2021, Solaris est une entreprise qui génère des conflits dans nos communautés et ne respecte pas nos droits. Bien que le projet soit à un stade avancé d’exploration, nos communautés sont déjà témoins des impacts des travaux réalisés sur notre territoire. Ces derniers se caractérisent par la perte des forêts primaires et la contamination des systèmes de bassins versants et des micro-bassins versants – une détérioration irréversible qui contribue à la perte des connaissances ancestrales de nos centres communautaires et menace les modes et systèmes de vie et de subsistance collectifs. Mais l’aspect le plus grave est peut-être la cooptation de membres de la communauté et de communautés isolées pour agir en faveur des compagnies minières, ce qui provoque des divisions familiales, communautaires et organisationnelles. Cela génère également des difficultés en matière de réparation sociale, culturelle et environnementale, nous détourne des mandats de notre plan de vie et entrave l’application du modèle de vie que nous avons choisi.

Ignorance de nos processus internes et des décisions collectives par Solaris

Outre la menace de mort contre Josefina Tunki, nous accusons Solaris d’ignorer et de détériorer nos processus internes et nos décisions collectives en créant ce que la société minière appelle une Alliance stratégique avec deux de nos 47 communautés: Warints et Yawi. Cela en méprisant la structure organisationnelle du Peuple Shuar Arutam (PSHA).

D’autre part, il est inquiétant que l’entreprise, dans une tentative de discréditer notre processus organisationnel, génère des stratégies pour stigmatiser notre lutte et nos alliés, en prétendant que nos dirigeants sont manipulés par des acteurs externes ou des ONG étrangères. Cependant, ce type de campagne témoigne d’une position raciste et coloniale, qui ne tient pas compte des décisions de notre assemblée, au sein de laquelle nous nous opposons depuis vingt ans à l’exploitation minière transnationale à grande échelle sur notre territoire. Cette opposition se base sur la sagesse ancestrale de notre peuple et sur les forces de nos propres systèmes de gouvernance locale. De même, ce type de campagne de discrédit va à l’encontre de l’esprit de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits humains et viole la Constitution de la République équatorienne, ainsi que nos droits à la libre association et à la participation en tant que peuples autochtones. La campagne jette du discrédit aussi sur les organisations issues de la société civile qui soutiennent notre lutte. En outre, il est inacceptable et irresponsable que ce type d’abus d’entreprise ait lieu alors que le pays a signé et ratifié l’accord d’Escazú, qui est entré en vigueur le 22 avril 2021.

Dans un contexte d’escalade des menaces et d’abus de nos droits collectifs par des sociétés minières telles que Solaris Resources, nous souhaitons demander à l’ambassade du Canada en Équateur de prendre les mesures suivantes :

  • Conformément aux actions définies dans Voices at Risk Guidelines, que l’ambassade publie une déclaration officielle condamnant la menace de mort proférée par Solaris Resources Inc. à l’encontre de la présidente du PSHA, Josefina Tunki, et qu’elle défende le PSHA afin de protéger l’intégrité de notre organisation ; et qu’elle prenne des mesures de sécurité pour la protéger des menaces reçues ;
  • Qu’elle utilise les voies diplomatiques afin de  créer un précédent en encourageant l’indépendance des fonctions, pour demander instamment une enquête complète et impartiale du bureau du procureur pénal de Sucúa sur cette menace de mort et ces actes d’intimidation ;
  •  Qu’elle détaille publiquement les mesures à prendre pour prévenir les menaces et les incidents d’intimidation contre Josefina Tunki, le peuple Shuar Arutam et nos collaborateur.e.s ;
  • Qu’elle s’abstienne de publier des messages de soutien aux sociétés minières canadiennes en Équateur, notamment Solaris Resources.
  • Qu’elle informe Solaris Resources Inc. de la menace qui pèse sur Josefina Tunki, et qu’elle exige des mesures de réparation et le respect des mécanismes de diligence raisonnable. Faites écho à nos demandes en tant que peuple Shuar Arutam pour que Solaris Resources respecte notre décision : « Non à l’exploitation minière à grande échelle sur notre territoire ».
  • Qu’elle publie une déclaration sur les réseaux sociaux en soutien à toutes les femmes du PSHA et à Josefina Tunki; cela en conformité avec la politique féministe du Canada et avec l’engagement de l’ambassade du Canada en Équateur en faveur de la politique féministe canadienne en Équateur, de la défense des droits des femmes, de l’autonomisation des femmes, de la participation politique des femmes aux processus décisionnels et des peuples autochtones; et qu’elle soutienne l’exercice de notre droit de dire NON à l’exploitation minière sur notre territoire.
  • Qu’elle crée des espaces de dialogue élargis entre les représentants de l’ambassade et le conseil d’administration du PSHA afin d’entendre directement de la bouche de nos femmes dirigeantes, des leaders et des représentants des organisations alliées, les raisons pour lesquelles nous nous opposons à l’exploitation minière à grande échelle sur notre territoire et les menaces que nous recevons pour avoir exercé notre droit de le protéger et de le défendre.
  • Qu’elle réalise une déclaration en faveur de l’accord d’Escazu, signé et ratifié par l’Équateur, qui oblige les États à prendre des mesures pour protéger les défenseur.e.s et les militant.e.s environnementaux autochtones et rural.e.s.

Josefina Tunki, présidente du PSHA, Marcelo Unkuch et Galo Chup, dirigeants de Gestión Externa et Marco Martínez, dirigeant du territoire, ainsi que des membres d’organisations non gouvernementales alliées seraient heureux de pouvoir vous rencontrer pour discuter de cette question urgente. Veuillez contacter Marcelo Unkuch (marcelounkuchp@hotmail.com) et Vivian Idrovo (alianzaddhh.ecuador@gmail.com) pour organiser une réunion.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,

Marcelo Unkuch

Leader de la gestion externe du peuple Shuar Arutam.

 

CC :

L’honorable Marc Garneau, ministre des Affaires étrangères, gouvernement du Canada

L’honorable Mary Ng, ministre de la Petite entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international, gouvernement du Canada

Ambassadeur Hugh Adsett, ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès de l’Organisation des États américains

Eric Bertram, directeur adjoint de la démocratie et des affaires autochtones, Affaires mondiales Canada

Catherine Godin, directrice générale, Affaires mondiales Canada

 

Signataires :

Allemagne

  1. Rettet den Regenwald/ Rainforest Rescue

Bolivie

  1. Ayllus Urbanos
  2. Centro de Documentación e Información Bolivia (CEDIB)
  3. Asociación para la Conservación de la Biodiversidad y el Desarrollo Sustentable (Savia)
  4. TerraJusta

Brésil

  1. Assembleia Mundial pela Amazônia
  2. Instituto Maíra
  3. International Accountability Project
  4. International Rivers

Canada

  1. Centre for Indigenous Conservation and Development Alternatives (CICADA)
  2. Comité Permanente por la Defensa de los Derechos Humanos (CDHAL)
  3. Cooperation Canada
  4. Christian Peacemaker Teams-Canada
  5. Friends of the Earth Canada
  6. Horizons of Friendship
  7. Human Rights Clinic at the the Human Rights Research and Education Centre (HRREC) – University of Ottawa
  8. KAIROS: Canadian Ecumenical Justice Initiatives
  9. Mining Injustice Solidarity Network (MISN)
  10. Mining Justice Action Committee (MJAC)
  11. Mining Justice Alliance (MJA) Vancouver
  12. MiningWatch Canada
  13. Paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel en Estrie
  14. Public Service Alliance of Canada
  15. Servicio Internacional Cristiano de Solidaridad con los Pueblos de América Latina, Oscar Arnulfo Romero  (SICSAL)
  16. Students for Mining Justice (UBC)

Chili

  1. Observatorio Ciudadano
  2. Sustentarse

Colombie

  1. Asociación Cambium Clima Ambiente e Investigación Acción Uniendo Mundos (CAMBIUM)
  2. Asociación MINGA
  3. Corporación Geoambiental Terrae
  4. Grupo Kanaka

Équateur

  1. Acción Ecológica
  2. Activismo Global
  3. Aldeas infantiles sos Ecuador
  4. Alianza de Organizaciones por los Derechos Humanos en el Ecuador
  5. Amazon Watch
  6. APT Norte
  7. ARTIS
  8. Asociación de Derechos Humanos
  9. CDES – Fundación Centro de Derechos Económicos Sociales Y Culturales del Ecuador
  10. Centro agrícola Zapotillo
  11. Centro de Desarrollo Etnico (CEDET)
  12. Centro de Desarrollo Social Aplicado (CEDESA)
  13. Centro de Documentación en Derechos Humanos “Segundo Montes Mozo S.J.” (CSMM)
  14. Centro Ecuatoriano para la promoción y acción de la Mujer (CEPAM) Guayaquil
  15. CNBRPE-Red de Bosques
  16. Colectivo Ana de Peralta
  17. Colectiva de Antropólogas del Ecuador
  18. Colectivo de Geografía Crítica del Ecuador
  19. Colectivo Pro Derechos Humanos (PRODH)
  20. Colectiva Sordas Feministas Ecuador
  21. Colectivo YO JOVEN
  22. Colectivo Warmi Muyu
  23. Consejo Defensorial Provincia de el Oro
  24. Consorcio TICCA
  25. Comisión Ecuménica de Derechos Humanos (CEDHU)
  26. Coordinadora Ecuatoriana de organizaciones para la Defensa de la Naturaleza y el Medio Ambiente (CEDENMA)
  27. Coordinadora Nacional Campesina Eloy Alfaro
  28. DECOIN
  29. Extinction Rebellion Ecuador
  30. FIAN Ecuador
  31. Fundación ALDEA
  32. Fundación Alejandro Labaka
  33. Fundación Cerro Verde
  34. Fundacion de Mujeres Luna Creciente
  35. Fundación Desafío
  36. Fundación Dignidad
  37. Fundación Regional de Asesoría en Derechos Humanos (INREDH)
  38. Fundación Tiam
  39. Koncha Batukada lesbofeminista
  40. Iniciativa Cuencas Sagradas
  41. Instituto de Estudios Ecologistas del Tercer Mundo
  42. Luna Creciente Ecuador
  43. Lluviacomunicación
  44. Mashcas líderes verdes en acción
  45. Movimiento de Mujeres de El Oro
  46. Movimiento Nacional Mujeres Sectores Populares Luna Creciente
  47. Mujeres en Acción Loja
  48. #QuitoSinMinería
  49. OMASNE
  50. Parlamento Plurinacional de organizaciones de mujeres y feministas del Ecuador
  51. Proyecto Justicia Indígena
  52. Red de Antropólogos de Ecuador
  53. Red de Líderes Angel Shingre y Frente de Defensa de la Amazonia
  54. Red de Medios de Comunicación Comunitaria y Alternativa del Ecuador Infórmate Pueblo
  55. Runas feministas
  56. SURCO COMÚN
  57. Surkuna
  58. WITNESS

El Salvador

  1. Foro Indígena Abya Yala (FIAY)

Espagne

  1. Salva la Selva

États-Unis

  1. Amazon Frontlines
  2. Earthworks
  3. Institute for Policy Studies – Global Economy Program

France

  1. Programme de Volontariat Junin Intag

Angleterre

  1. YAKUM

Guatemala

  1. Asociacion Oxlajuj Ajpop

Méxique

  1. Asociación por la Protección y del Tierra y el Bienestar de Epazoyucan A.C. (APTyBE)
  2. Bios Iguana
  3. Coordinadora de Pueblos y Organizaciones del Oriente del Estado de México en Defensa de la Tierra, el Agua y su Cultura (CPOOEM)
  4. GeoComunes
  5. Movimiento Morelense Contra las Concesiones de Minería por Metales
  6. Otros Mundos Chiapas
  7. Periódico El Zenzontle Casa de los Pueblos
  8. Procesos Integrales para la Autogestión de los Pueblos (PIAP)
  9. Red Mexicana de Afectado/as por la Minería (REMA)

Panama

  1. Congreso Indígenas Maje Embera Drua Panamá. Consorcio icca Panamá.

Paraguay

  1. Federación por la Autodeterminación de los Pueblos Indígenas (FAPI)

Pérou

  1. Gobierno Territorial Autónomo de la Nación Wampis- (GGTANW)
  2. Asociación de Desarrollo y Crecimiento Personal (ADECEP)
  3.  Asociación Nacional de Familiares de Secuestrados, Detenidos y Desaparecido del Perú ANFASEP
  4. Asociación por la Vida de la Dignidad Humana (Aporvidha)
  5. Centro Eori de Investigación y Promoción Regional
  6. Centro Loyola Ayacucho
  7. Colectiva Purisaq Warmikuna
  8. Comisión de Derechos Humanos de Pucallpa
  9. Comisión de Justicia Social de la Diócesis de Chimbote
  10. Comisión de Solidaridad Desarrollo y Justicia (COSDEJ)
  11. Comité de derechos humanos de Ilo
  12. CooperAcción
  13. CPM Micaela Bastidas
  14. Defensoras de la vida y de la Pachamama
  15. Forum Solidaridad Perú
  16. Grupo de Formación e Intervención para el Desarrollo Sostenible (GRUFIDES)
  17. Instituto para el desarrollo y la paz amazonica
  18. Instituto de Promoción Social Amazónica – IPSA
  19. Instituto Peruano de Educación en Derechos Humanos y la Paz
  20. Instituto Regional Para la Paz
  21. Instituto Runa de Desarrollo y Estudios sobre Género
  22. Instituto Sur Andino de Derechos Humanos (ISADH) PUNO
  23. Lesbianas Independientes Feministas Socialista (LIFS)
  24. Movimiento JATARISHUN
  25. Movimiento Manuela Ramos
  26. Paz y Esperanza
  27. Servicio Educativo para el Desarrollo y la Solidaridad – SEDYS Trujillo

Venezuela

  1. Colectivo Soberanía Rural
  2. Organización de Mujeres Indígenas Amazónicas Amazonas (Wanaaleru)

Source: MiningWatch Canada
Source photographie: MiningWatch Canada