HomeNouvellesEn Équateur, un référendum local se prononce contre un projet minier canadien

En Équateur, un référendum local se prononce contre un projet minier canadien

Depuis des années, les autochtones, écologistes et organisations sociales s’opposent à la mine d’or de Loma Larga. Selon eux, la mine menace les réserves en eau de la zone de Quimsacocha. En 12 ans, cette mine est censée produire 2,6 millions d’onces d’or, cinq fois plus de quantité d’argent, et 88 millions de livres de cuivre.
Dans la province de Azuay, ce projet minier affecterait directement les populations de la paroisse de San Gerardo (qui appartient au canton de Giron), mais aussi les communautés de Chumblin, San Fernando, et de Victoria del Portete (Cuenca).
Fin mars 2019, 8 564 personnes sur les 13 000 habitants de la ville de Girón ont rejeté à près de 87% les activités minières de la compagnie canadienne INV Metals (soit 8 personnes sur 10) en répondant à la question : « Êtes-vous d’accord avec le déroulement d’activités minières dans les landes et sources d’eau du système Hydrologique de Quimsacocha ? ».

Cela met en évidence un rejet important de l’activité minière industrielle par les populations affectées, activité dont le gouvernement espère qu’elle prenne le relais de l’activité pétrolière.

En Équateur, c’est la première consultation populaire qui se déroule sur un territoire où il existe une activité minière. Pour cette raison, Arturo Quizhpe, membre du mouvement pour la santé des peuples de l’Équateur, a qualifié de « fait historique » cette consultation populaire et ses résultats, et pense que cela va permettre d’asseoir un précédent dans le pays.
Malgré les déclarations de victoire des opposants à l’activité minière, le projet devrait se poursuivre, si l’on en croit INV Metals. En effet, les réserves d’or sont situées ailleurs que sur le territoire des communautés de Girón et de San Fernando, qui devaient accueillir les installations de traitement des minéraux, comme les piscines d’eaux usées et de déchets, un investissement de quelque 250 millions d’euros.

Ayant signé des contrats avec l’État équatorien, la compagnie basée à Toronto n’exclut pas la possibilité de contester légalement le résultat du référendum ou de construire les installations de traitement ailleurs en Équateur.

Sources : Observatorio de conflictos mineros de America latina

Photo : OCMAL