HomeCommuniquéDes organisations dénoncent les menaces de mort envers l’avocat du peuple Xinka au Guatemala

Des organisations dénoncent les menaces de mort envers l’avocat du peuple Xinka au Guatemala

Des organisations dénoncent les menaces de mort envers l’avocat qui représente le Parlement Xinka dans la consultation sur la mine Escobal

Le 15 mars, le Parlement Xinka a dénoncé le non-respect de l’ordonnance de la Cour Constitutionnelle obligeant les entreprises à la consultation, ainsi que les menaces et l’intimidation contre Quelvin Otoniel Jiménez Villalta, avocat du Parlement Xinka. Le Parlement Xinka était accompagné de représentants de l’organisation Résistance Pacifique de Santa Rosa, Jalapa et Jutiapa, lors de leur conférence de presse à Guatemala, capitale du pays.

Leur communiqué de presse déclarait : « Nous avons des craintes quant à la sécurité de l’avocat Quelvin Jiménez Villalta qui a reçu des menaces par téléphone, de même que pour toutes les autorités et dirigeants Xinkas qui participent au processus de consultation. Nous tenons l’état du Guatemala et la Minière San Rafael directement responsables de notre sécurité et de notre intégrité physique. »

M. Jiménez a déposé une plainte pénale auprès des autorités guatémaltèques après avoir reçu des menaces de mort par téléphone. Jiménez a également fait l’objet de poursuites judiciaires fallacieuses pour le travail qu’il a accompli au nom des communautés Xinka afin d’exiger leur pleine participation au processus de consultation, ainsi qu’un procès juste et transparent.

La requête, déposée par la minière San Rafael fin décembre 2018, plus d’un mois après que la Minière Pan American Silver eut annoncé qu’elle faisait l’acquisition de Tahoe Resources, accuse Jiménez d’agir de mauvaise foi et demande à la Cour Suprême et à l’Association du Barreau du Guatemala de prendre des actions contre Jiménez pour son travail de défense des droits du peuple Xinka au cours de la première étape du processus de consultation. La plainte a été rejetée par la Cour Suprême qui a déterminé que Jiménez avait agi de bonne foi.

Douze groupes guatémaltèques et internationaux ont fait écho aux craintes quant à la sécurité physique de Jiménez et celle de tous ceux et celles qui sont impliqués dans le processus de consultation. Ils demandent aux autorités du Guatemala de garantir que le processus de consultation soit exempt de coercition, intimidation et menaces.
Les maires de quatre municipalités voisines de la mine Escobal se sont joints au Parlement Xinka pour la conférence de presse où ils ont présenté leur propre déclaration qui condamne le non-respect par le gouvernement de l’ordonnance de la Cour Constitutionnelle de consulter les communautés Xinkas et qui presse la Cour Suprême de prendre des mesures assurant le strict respect de la décision, sans qu’ait lieu aucune coercition, menace et intimidation.

La compagnie canadienne Pan American Silver s’est engagée à reprendre les opérations de la mine d’Escobal en dépit d’une forte et bien documentée opposition au projet. Pan American a acquis la mine Escobal comme faisant partie de son achat de Tahoe Resources en février 2019. Le Projet Justice et Responsabilité – Justice and Accountability Project (JCAP) – a déposé une plainte auprès de la Commission Américaine de contrôle des marchés financiers et de la Commission de contrôle des marchés financiers de la Colombie Britannique au nom de Earthworks, BTS et MiningWatch Canada à la rencontre des détenteurs d’Actions de la compagnie le 8 janvier dernier. La plainte a fait ressortir bon nombre d’enjeux au sujet du projet, y inclus le manquement à révéler des enjeux et des conflits importants qui sont déjà ressortis du processus de consultation.

Ce blog a été écrit en collaboration avec Earthworks.

Pour en savoir plus :
Déclaration signée par des groupes guatémaltèques et internationaux à ce sujet (en anglais ou en espagnol).

Source et photo : www.breakingthesilenceblog.com