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Déclaration sur la lecture du jugement de Berta Cáceres

L’impunité ne se termine pas avec la sentence.

Les filles et le fils de Berta Cáceres ainsi que le Conseil Civic des Organisations populaires et autochtones du Honduras, COPINH, après avoir lu la sentence du premier procès contre les auteurs du meurtre de notre compagne Berta Cáceres, veulent faire part de ce qui suit.

1. L’impunité ne se termine pas avec la sentence adressée aux auteurs matériels. Il existe suffisamment de preuves pour poursuivre et punir les membres de la famille Atala et d’autres personnes pour le meurtre de Berta Cáceres.

2. Le ministère public, dirigé par Óscar Chinchilla, doit cesser de présenter des excuses pour poursuivre en justice et exiger la mise en jugement de Daniel Atala Midence, de José Eduardo Atala Zablah, de Pedro Atala Zablah et de Jacobo Atala Zablah, notamment, pour le meurtre de Berta Cáceres.

3. L’État du Honduras est confronté à des procédures internationales pour la participation d’agents publics et l’absence d’enquêtes approfondies sur le meurtre de Berta Cáceres.

4. L’absence de justice au Honduras nécessite la mise en place d’une mission indépendante chargée de poursuivre et de traduire en justice les auteurs du meurtre de Berta Cáceres.

5. Cette condamnation constitue une première fissure dans le mur de l’impunité totale qui soutient la structure criminelle responsable du crime en raison de la ténacité de la lutte de COPINH, de la famille et de la solidarité nationale et mondiale.

Berta, notre sœur qui demeurera toujours un symbole de lutte et d’espérance pour tous défenseur.e.s des territoires qui, aujourd’hui, continuent leur lutte pour la défense de la vie et qui sont aujourd’hui persécuté.e.s. et criminalisé.e.s. par cette dictature. Cette sentence est le début d’une voie de justice implacable pour le peuple et pour le Honduras.

Le COPINH continue de défendre le sang de la terre avec espoir afin de construire de manière à coexister de façon juste, digne et pour la vie. Nous ne perdons pas courage dans notre combat dans lequel Berta vivait et vit aujourd’hui.

L’impunité ne se termine pas par une phrase!

Punition de l’Atala!

État meurtrier!

Après un an, les sept auteurs présumés de l’assassinat de Berta Cáceres ont été condamnés le premier décembre.

Les quatre tueurs à gage, Elvin Rapalo, Edilson Duarte Meza, Óscar Torres, and Henry Javier Hernández ont chacun eu 34 ans de détention pour le meurtre de Berta Cáceres. Ils ont aussi été condamnés à seize ans et onze mois pour la tentative de meurtre de Gustavo Castro, un environnementaliste mexicain qui a été tiré lors de la même attaque, mais qui s’en ai sorti en faisant comme s’il était mort.

Sergio Ramón Rodríguez, les communautés et le responsable de l’environnement pour Desa, Douglas Geovanny Bustillo, un chef de sécurité de Desa et ancien lieutenant de l’armée américaine, ont été condamnés à 30 ans et six mois pour leur participation au meurtre.

Mariano Díaz Chávez, un major des forces spéciales formé par les États-Unis qui a servi avec Bustillo, a été déclaré coupable par omission et a été condamné à 30 ans.   

«Depuis le début, le chemin de la justice a été pénible, car nos droits en tant que victimes n’ont pas été respectés. Ces peines sont un début pour mettre fin à l’impunité, mais nous allons tout faire pour que tous les responsables – les dirigeants de l’entreprise et les représentants de l’État identifiés lors du procès – soient poursuivis en justice», a déclaré Bertita Zúñiga, la deuxième fille la plus âgée de Cáceres.

Après la condamnation, les enfants de Berta ont lu une déclaration devant le tribunal soulignant que l’impunité ne se terminait pas avec la condamnation des auteurs matériels et demandant l’enquête sur la famille Atala et d’autres auteurs intellectuels présumés. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme a reconnu l’importance des phrases, mais a également souligné qu’il ne s’agissait que d’une première étape. Cette journée était accompagnée de messages de solidarité mondiale réclamant « Justice pour Berta ».