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Déclaration publique : Mettons fin au saccage des territoires!

Source : Mapuexpress

 

Ci-joint, la déclaration publique émise aujourd’hui, 25 août par la Red por la Defensa de los Territorios (Réseau pour la défense des territoires) dans la région d’Araucanie qui émet également une liste des entreprises impliquées dans le saccage des territoires.

La déclaration publique et sa lecture officielle ont été divulguées lors d’une rencontre à la Plaza de Armas (Place d’Armes) de la ville de Temuco, nommée « Mettons fin au saccage des territoires! »

Déclaration publique

Mettons fin au saccage des territoires!

Nos territoires, là où nous vivons, contiennent les dernières réserves de vie, néanmoins, elles continuent d’être saccagées sur l’hôtel du profit, de l’extractivisme, du capital et de la marchandisation des éléments de la nature, indispensables pour notre existence.

De nouvelles menaces apparaissent et d’autres continuent de se consolider. Des projets miniers et gaziers s’annoncent, tout comme l’avancée des impacts permanents des compagnies forestières en long et en large du centre-sud. À cela s’ajoute ce qui arrive avec l’industrie immobilière, l’industrie du saumon et ses piscicultures, les centaines de projets énergétiques, incluant les hydroélectriques à différents niveaux, les thermoélectriques les méga-parcs éoliques, entre autres. Ce sont des réalités qui font partie de la nouvelle invasion et du saccage qui intensifient les violations aux droits humains individuels et collectifs de ceux qui habitons ces territoires, tout comme la déprédation de la nature.

À la responsabilité directe des entreprises dans cette situation, s’ajoute, en collusion, la responsabilité directe du duopole politique qui se permet de donner le feu vert à ces saccages. Celui-ci ouvre ses quotas de pouvoir à la corruption, gouvernant, tant au niveau exécutif que législatif, de façon transversale, en faveur des intérêts de l’insatiable profit des entreprises.

Depuis Temuco, depuis la région de l’Araucanie, nous levons nos voix, notre réveil et notre conscience, avec l’engagement de continuer activement la défense des territoires et de transformer cette réalité désaxée imposée, qui mène à l’intensification des crises sociales, politiques, économiques, culturelles et environnementales, qui nous pousse vers des fossés et qui fait ressortir le côté le plus sinistre du néolibéralisme, celui qui se base sur la convoitise récalcitrante d’individus qui ne pensent qu’à leur individualisme, leur égo, leur pouvoir et leur accaparement. Face à tout ça, nous annonçons que nous continuerons la résistance, nous continuerons d’hausser avec amour nos propositions de vie et avec une attitude pleine et une conviction absolue, nous continuerons de freiner les abus et violations, afin de donner naissance à un état de respect et de justice.

La région d’Araucanie fait face à une grave crise et à un saccage. Plus de 20% de sa superficie est couvert de plantations forestières d’espèces exotiques de pins et d’eucalyptus (environ 640 000 hectares dans la région et plus de 3 millions dans le centre sud), de véritables pompes à eau qui représentent des dommages socio-environnementaux, culturels et économiques. Cent mille personnes sans eau pour l’utilisation de base et qui doivent s’en faire livrer dans des camions citernes.  Près de 30 projets d’énergie approuvés dans les dernières années, la plupart hydroélectriques (15). Plus de 80 piscicultures de l’industrie du saumon. 25 mille tonnes de déchets urbains déposés en majorité, dans le sol des communautés, affectant tout pour la vie de milliers de familles. Des localités urbaines collapsées, saturées surpeuplées et contaminées avec divers projets immobiliers qui détruisent les écosystèmes et les zones humides, comme à Temuco, ainsi que la coupe de bois et l’extinction d’arbres nécessaires pour l’oxygénation et la valeur paysagère urbaine. Ceci fait partie d’une réalité qui ne peut plus être permise.

Dans ce contexte, face à la nouvelle offensive néolibérale, nous voudrions signaler les entreprises qui font partie du saccage, de la destruction, de l’abus, de la dépravation et qui ne sont pas bienvenues sur les territoires pour qui nous respectons et défendons les droits humains, pour qui nous défendons les dernières réserves naturelles, pour qui nous croyons que d’autres formes d’économie et de relation sont possibles.

Les entreprises en question sont :

COMPAGNIES FORESTIÈRES: 1.- CMPC – Forestal Mininco du groupe Matte avec plus de 750.000 hectares de plantations forestières au centre sud du Chili /  2.- CELCO – Forestal Arauco du grupo Angelini  avec plus de 1.200.000 hectares dans le centre sur du Chili / 3.- FORESTAL Bosques Cautín,  des milliers d’hectares dans l’Araucanie / 4.- MAGASA, de l’entrepreneur Mario García Sabugal,  avec des milliers d’hectares forestières dans la zone de la cordillère de Cunco y Melipeuco.

ÉNERGIE: 1.- ENDESA – ENEL, entreprise transnationale espagnole–italienne avec des projets et des centrales dans tout le centre sud du Chili / 2.- COLBÚN, du Groupe Matte, Chile, avec des projets et des centrales dans tout le centre sud / 3.- RP GLOBAL, entreprise transnationale autrichienne avec des projets à Curarrehue et Panguipulli / 4.- GTD Negocios, associée de la transnationale espagnole ENHOL, avec un projet approuvé à Curarrehue, Añihuerraqui, lieu sacré Lof Trankura  / 5.- ENACON – Manuel Madrid du Chili et Transnationale Latin America Power (LAP) transnationale avec des capitaux du multimillionnaire brésilien Andre Esteves  et des capitaux états-uniens, avec différents projets à Melipeuco, Cunco et Freire, incluant sur le lieu sacré de Truful Truful /  6.- Electro Austral – Agua viva de l’entrepreneur Isidoro Quiroga avec le projet hydroélectrique à Collipulli / 7.- Salto de Los Andes, avec des capitaux espagnols et un projet hydroélectrique dans le lieu sacré de Karilafken, dans les communes de Freire et Pitrufquen / 8.- RAKUN SPA avec des capitaux chileno- canadiens et un projet approuvé d’une thermoélectrique de biomasse à Freire/ 9.- Hidroeléctrica Doña Alicia S.A, de capitaux espagnols, avec un projet approuvé sur la rivière Cautín, dans la commune de Curacautín / 10.- Energía Llaima – Hueñivales des entrepreneurs Juan Claro et Said avec un projet hydroélectrique sur la rivière Cautín, comuna Curacautín / 11.-  CONPAX et leurs tentatives hydroélectriques à Cunco/ 12.- Comasa, thermoeléctriques dans la commune de Lautaro  / 12.– et les nombreuses entreprises avec des méga-parcs éoliens, parmi elles, Consorcio eólico-Relmu Spa, Endesa, Los Trigales spa, Piñon Blanco spa, San Gabriel Spa, Ener-Renova (español),  qui envahissent aujourd’hui différentes zones de la Région comme Collipulli, Renaico, Ercilla, entre autres.

AQUACOLES – PISCICULTURES DE SAUMON: Novatec S.A., Aquasmolt Limitada, Landcatch Chile Sa, Captren S.A., Aquasur Fisheries Soc., Troutlodge Chile S.A., Los Fiordos (Agrusuper – SUPER SALÓN) Limitada., River Salmon S.A., Cultivos Marinos Chiloé S.A.,  Compañia Salmonifera Dalcahue Limitada, Salmones Antártica S.A, Inversiones Aqua Spa, Salmones Bio Bio S,A., Invertec Pesquera Mar DE Chiloé, Aquachile S.A., Marine Harvest Chile S.A, Salmones Multiexport S.A., Salmones Multiexport Ltda., Gentec S.A.; Y Trusal, entre plusieurs autres qui possèdent plus de 80 centres de piscicultures dans l’Araucanie, dont plusieurs sont responsables de la grave contamination de la Région de Los Lagos, à Chiloé.

Ces entreprises, avec plusieurs autres aussi invasives qui, en plus, se sont accaparées de la presque totalité des droits de l’eau, font partie du modèle de développement imposé sous des critères centralistes, patriarcaux, néocoloniaux et racistes. C’est ce même modèle qui a privatisé et mercantilisé le droit à l’éducation dans le pays, le même modèle qui aujourd’hui, retient les droits prévisionnels de tous et toutes sous la base de la « croissance », mais qui néanmoins, appauvrit encore plus la grande majorité de la population et qui ne fait que bénéficier à certaines élites du capital, utilisant de nouveaux actifs pour être distribués dans les mêmes commerces de l’extractivisme, c’est-à-dire, favorisant les oligarchies.

Depuis Temuco et de différents coins de ce que l’on appelle la Région de l’Araucanie (partie du territoire ancestral de Ngulumapu, territoire ouest de Wallmapu), nous saluons également toutes les actions collectives pour la défense des territoires dans différents points qui vont du nord au sud, d’est en ouest. Dans le cas du centre-sud, notre message d’encouragement et d’engagement aux résistances du Bio Bio contre le méga projet Octopus et ses dérivés qui incluent des raffineries, des gazoducs, des ports, des thermoélectriques, etc. Ce projet affecte plusieurs communes comme celles de Tomé, Lirquen, Penco, Bulnes, entre autres.

Nous encourageons également à ce que la rivière Ñuble reste libre, tout comme le Cañicú de la région du Alto Bio Bio, libre d’hydroélectriques et d’envahisseurs.  Pour une Tirua et Arauco sans industries forestières. Pour un Cobquecura et Bio Bio sans piscicultures de saumon. Ainsi, nous soulignons toute la résistance juste et digne Mapuche Williche pour des territoires libres d’hydroélectriques comme celles Neltume – Tranguil – Panguipulli; Pilmaiken – Rio Bueno; Maihue – Rupumeica; San Pedro – Los Lagos; parmi d’autres dans ce qu’on appelle Région de Los Rios.

De la même manière, nous faisons écho aux voix qui se lèvent en dénonçant les entreprises de saumon prédatrices dans la Région de Los Lagos-Chiloé et les menaces minières à San Juan de la Costa; nous levons nos mains et unissons nos voix à celles de tout habitant conscient de Chiloé : NO au Pont canal de Chacaco, fin à l’extractivisme dans l’archipel, respect pour la vie, la culture, le patrimoine et les économies locales familiales et communautaires.

Ce sont les peuples, qu’ils s’appellent chiliens, Aymara, Quechua, Rapa Nui, Diaguita, Colla, LikanAntai, Mapuche et leurs diverses identités territoriales, tout comme les peuples Kaweskar et Selknam, qui devons décider, à partir des critères d’autodétermination, de quel type de développement nous avons besoin en faveur du bien-être social ou du bien-vivre, et comment nous voulons organiser nos formes d’économies. C’est pour cela que nous faisons appel à ce que cessent le saccage, la prédation, l’extractivisme, les inégalités et les différentes formes d’oppression aux filles, garçons, jeunes, femmes et hommes de différents âges et des différents peuples qui coexistons dans ce pays appelé Chili. FIN AUX SACCAGES!

Défendre les territoires, c’est défendre la vie, c’est travailler pour la paix sociale, c’est valoriser l’interculturalité et le respect.

Red por la Defensa de los Territorios

redporlatierra@gmail.com