HomeNouvellesCombien vaut la vie d’un.e Garifuna au Honduras ?

Combien vaut la vie d’un.e Garifuna au Honduras ?

Il y a peu, a été découvert le cadavre d’Edwin Noel Flores Sacaza, un Garifuna qui travaillait en tant que gardien de sécurité à la centrale thermoélectrique d’Ensenada. Seulement, les médias ont été amenées à garder cet événement sous silence. À l’heure qu’il est, aucune version officielle ne témoigne de cette affaire.

Le groupe Laeisz – propriétaire de la centrale thermoélectrique en question – et les autorités municipales sont restés insensibles face à cet évènement. Cela confirme une fois de plus la conduite inappropriée qu’ils ont envers les communautés garifunas de Sambo Creek et Corozal, situées à quelques kilomètres de la centrale thermoélectrique. Pourtant, ces communautés sont affectées par la contamination que génère la combustion de Bunker C (Fuel #6) du moins considéré comme un combustible hautement toxique, étant même interdit dans plusieurs pays.

Les communautés n’ont jamais été consultées de manière conforme à la jurisprudence internationale sur les droits des autochtones. La Convention 169 de l’OIT n’a donc pas été respectée bien que le Honduras en soit signataire.

Les habitant.e.s des communautés garifunas touché.e.s et impacté.e.s au premier plan par cette centrale n’ont jamais été informé.e.s honnêtement des conséquences sur leur santé, qu’implique le fait d’être exposé.e.s constamment aux émissions qui se dégagent des turbines, censées produire entre 70 et 120 mégawatts.

Il faut noter que le Honduras est victime d’une normalisation de la violence. Au cours de la dernière décennie, le pays compte 70.000 morts dont 95% demeurent impunis. Une amnésie s’est confortablement instaurée au sein des populations, qui n’ont eu d’autre choix que d’accepter les homicides et les massacres comme faisant partie intégrante du quotidien.

En pleine pandémie de COVID-19, les actions menées par la centrale thermoélectrique de La Ensenada sont passées inaperçues. Cela semble inquiétant, surtout lorsque l’on remarque que le groupe Laeisz ne semble avoir aucune objection éthique pour imposer ses revendications.

Les Garifunas, ainsi que d’autres communautés du pays, se trouvent dans une situation d’impuissance face à Covid-19, étant donné le manque de couverture du système de santé de l’État. Ce dernier a en effet été démantelé par la corruption et les prescriptions économiques néolibérales.

Au vu de “l’accident” survenu avec la mort de Sacaza, nous demandons au ministère public et au groupe Laeisz de fournir une explication véridique quant aux événements survenus le 1er mai dernier, à l’intérieur de la centrale thermoélectrique, et d’en déduire ainsi les responsables.

La Ceiba Atlántida 12 mai 2020 – Organización Fraternal Negra Hondureña, OFRANEH

Source: ofraneh.com

Photo: im-defensoras.org