Publié par Resumen latinoamericano, le 24 juin 2025
Le 12 juin dernier, la troisième chambre de la Cour fédérale de cassation pénale a rendu son verdict définitif dans l’affaire contre cinq membres du groupe Albatros de la préfecture navale argentine, pour la répression menée le 25 novembre 2017 près de la ville de Bariloche, ordonnée par la ministre de la Sécurité de l’époque, Patricia Bullrich, et qui s’est soldée par le meurtre du jeune Mapuche Rafael Nahuel Salvo, âgé de 22 ans.
Le jugement en question a confirmé la décision rendue précédemment par le tribunal oral fédéral de General Roca, estimant que les cinq militaires avaient commis le crime d’homicide volontaire aggravé par l’usage d’une arme à feu dans le cadre d’une légitime défense excessive.
La décision de la Cour de cassation ordonne désormais au tribunal de General Roca de fixer les peines que devront purger les meurtriers Sergio Cavía, Francisco Javier Pinto, Juan Obregón, Carlos Sosa et Sergio García, qui ont également été déchus de leurs fonctions publiques.
L’Assemblée permanente pour les droits humains (APDH), qui est partie civile dans cette affaire, a également accompagné à tout moment les parents de Rafael Nahuel. Elle se félicite de la décision de condamnation de la chambre fédérale, qui contredit les déclarations faites au moment des faits par Patricia Bullrich et Mauricio Macri pour couvrir et justifier l’action répressive brutale du groupe Albatros, qui a coûté la vie à Rafael Nahuel et gravement blessé Johana Micaela Colhuan et Gonzalo Coña, et qui a établi sans équivoque le caractère criminel des agissements de cette force de sécurité sous le commandement de Bullrich.
Dans le même temps, l’APDH souligne que le jugement n’a pas atteint les autorités de l’époque, clairement impliquées dans les faits et donc responsables en dernier ressort de cette action criminelle. C’est le cas de la ministre de la Sécurité de l’époque, qui continue aujourd’hui encore, depuis son poste, à inciter les membres des forces sous son commandement à adopter des comportements violents, en violation de l’ordre juridique en vigueur, sachant pertinemment qu’ils sont les seuls à devoir répondre devant les juges de ces actes odieux, et semblant ignorer que ce ne sont pas seulement ceux qui exécutent des ordres immoraux et illégaux qui commettent des délits, mais aussi ceux qui les ordonnent.
En corollaire à ce qui précède, l’Assemblée permanente pour les droits humains (APDH), tout en poursuivant sa mission de défense des droits humains et en exigeant que justice soit faite, invite la société civile à promouvoir des politiques publiques de sécurité démocratique qui encouragent la formation de forces de sécurité respectueuses des droits humains de toutes les personnes, seule garantie d’une coexistence sociale dans la paix et la liberté.