Publié par Telesur, 18 juin 2025
Le représentant du Mouvement des personnes affectées par les barrages au Brésil a souligné que l’objectif de la réunion est de rendre visible la lutte des communautés affectées par les barrages.
Des organisations sociales et des activistes brésiliens ont participé mercredi à la 47e Romaria da Terra, qui s’est déroulée à Arroio do Meio, une municipalité brésilienne de l’État du Rio Grande do Sul, et ont mis en garde contre la crise climatique et les mégaprojets hydroélectriques.
Sous le slogan « Reconstruire et prendre soin de la maison commune avec foi, espoir et solidarité », environ 10 000 personnes ont participé à la réunion, qui s’est tenue au cœur de la vallée du Taquari, l’une des régions les plus touchées par les graves inondations et glissements de terrain qui ont eu lieu en 2024 et qui ont causé la perte de quartiers entiers.
Pour sa part, le Mouvement des populations affectées par les barrages du Brésil (MAB), qui fait partie du Mouvement intercontinental des populations affectées par les barrages (MAR), s’est joint à l’appel en tant que symbole de la résistance aux mégaprojets hydroélectriques au Brésil et dans l’ensemble de l’Amérique latine.
Le MAB a réaffirmé l’engagement du mouvement en faveur de la justice sociale et environnementale et de la défense des droits humains des populations affectées par ces grands projets.
Pour sa part, la représentante du MAB Brésil et coordinatrice provisoire du MAR, Tatiane Bezerra, a souligné que « l’objectif de cette rencontre est de rendre visible la lutte des communautés affectées par les barrages et la nécessité d’un modèle énergétique alternatif qui ne dépende pas de projets qui endommagent l’environnement et violent les droits des populations locales ».
Reconnaissant que les mégaprojets hydroélectriques « ont provoqué des déplacements massifs, la perte d’identité culturelle et un impact irréversible sur la biodiversité des territoires », Tatiane Bezerra a souligné que « l’objectif principal du mouvement est de promouvoir la justice énergétique par la création d’alternatives au modèle hydroélectrique dominant ».
« En ce sens, ils ont abordé des questions telles que la nécessité de renforcer les luttes locales, d’accroître la visibilité internationale des personnes touchées et de chercher à avoir un plus grand impact sur les politiques publiques qui incluent les populations qui sont actuellement en marge du processus de développement, en mettant en garde contre la crise climatique », a-t-elle déclaré.
Au cours de la réunion, le MAR a également rappelé que le 14 mars, date à laquelle est commémorée la Journée mondiale d’action contre les grands barrages, diverses activités seront organisées dans de nombreux pays « pour continuer à rendre visibles les droits des communautés affectées et exiger la mise en œuvre de modèles d’énergie populaire compatibles avec la justice environnementale ».
De même, l’évêque du diocèse de Santa Cruz do Sul, Dom Itacir Brassianif, a affirmé que « en tant que sujets doués de raison et de responsabilité et, plus encore, en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur tout ce qui se passe autour de nous, les catastrophes écologiques, les violentes atteintes à l’environnement, l’indifférence inhumaine à l’égard des pauvres et des autres personnes vulnérables, les généreux mouvements d’aide solidaire et de production durable ».
Le pèlerinage est organisé depuis 1978 par la Commission pastorale de la terre (CPT) et implique la participation de nombreuses organisations paysannes, religieuses, sociales, syndicales et environnementales de tout le Brésil.
« Il a débuté en Amazonie par une décision de l’Église du nord et du nord-est du Brésil et, l’année suivante, ici, dans le Rio Grande do Sul. De plus, il s’agit d’une mobilisation qui célèbre la mémoire de Sepé Tiaraju, un Autochtone qui, avec 1 500 Autochtones, a défendu le territoire du Rio Grande do Sul que l’empire hispano-portugais voulait annexer à la Colonia de Sacramento en Uruguay », souligne la CPT.