HomeCommuniquéGuatemala : Pour les survivant.e.s du conflit armé, les affaires de justice transitionnelle sont en danger

Guatemala : Pour les survivant.e.s du conflit armé, les affaires de justice transitionnelle sont en danger

Source: Prensa Comunitaria 
Photo: Andrea Hernández-PC

Accompagné.es par des alliés de la Plateforme des victimes du conflit armée interne et de l’Association des familles des personnes détenues et disparues du Guatemala (FAMDEGUA), des victimes et survivant.e.s du Conflit Armé Interne sont allé.e.s au siège du Ministère public pour remettre une lettre en rejet du démantèlement du Bureau du procureur des droits humains. Selon la lettre,la destitution de la procureure Hilda Pineda compromet les processus d’enquête ainsi que l’accès à la justice transitionnelle. 

 

José Alberto Flores, membre de Famdegua, a remis la lettre au Bureau du procureur général. Il indique que la pétition a été signée par plusieurs citoyen.ne.s de divers pays qui condamnent le démantèlement du Bureau du procureur des droits humains et demandent la restitution de Hilda Pineda, qui depuis plus de dix ans travaille avec les victimes et les proches du conflit. 

 

D’après les victimes et les survivant.e.s, la destitution de la procureure Hilda Pineda était un acte arbitraire et d’impunité  qui pourrait affecter le processus de justice transitionnelle puisqu’elle avait accumulé dix ans d’expérience dans ce bureau. Au fil des années elle a permis aux victimes et à leurs familles de prendre une part active et directe aux processus d’enquête spécialisés sur des cas emblématiques comme ceux de Sepur Zarco; CREOMPAZ; Molina Theissen; Violence sexuelle contre les femmes du groupe ethnique Maya Achi; Genocide contre le groupe ethnique Maya Ixil, et plus récemment le cas du Diario Militar.

Dans le communiqué présenté par les organisations, il était signalé que « la destitution de la procureure Hilda Pineda est une mesure de représailles  due au fait qu’en juin de cette année le bureau du procureur des droits humains a promu la capture de 12 anciens militaires et policiers impliqués dans l’affaire du Diario Militar ». 

 

Des représentant.e.s de la Plateforme pour les victimes du conflit armé interne insistent que les droits humains ne sont pas garantis au pays, car il existe toujours un climat d’insécurité, de persécution et de discrimination contre les personnes qui luttent pour l’accès á la justice. 

 

En outre, le représentant de la Plateforme Miguel Quiej a souligné que « les intérêts militaires sont installés dans le gouvernement actuel, répétant des processus d’impunité, de régression autoritaire et un grand déclin de la démocratie dans le pays ». .

 

Des autres organisations comme celle de l’Association pour la Justice et la Réconciliation (AJR); Genocidio Nunca Más; et Impunity Watch se sont unies aux actions contre les changements dans le Bureau du procureur des droits humains. La semaine passée un recours en amparo contre le procureur Porras était présenté devant la Cour constitutionnelle pour condamner la destitution arbitraire de Pineda et pour exiger la garantie des droits des victimes et des survivant.e.s du conflit à la justice. 

 

« Nous sommes des milliers de victimes de la disparition forcée, des massacres et de toutes violations aux droits humains, mais il n’y a pas eu de réponse de l’État en matière de justice, d’indemnisation et de réparation des dommages, mais le peu qui restait des accords de paix est en train d’être démantelé » a déploré Juan Pérez Cedillo au lieu de la manifestation. 

 

Par ailleurs, dans la lettre remise par FAMDEGUA, les militant.e.s demandent au procureur général de garantir la sécurité des procureur.e.s qui sont toujours au bureau du procureur des droits humains, mais particulièrement de Hilda Pineda qui a été inculpée et dénoncée criminellement par la Fondation Contre le Terrorisme à plusieurs reprises. 

 

Pour Miguel Quiej, les actions récentes d’incendie et d’expulsion à Chinebal, au sud de El Estor, Izabal, lui ont rappelé des incendies et massacres des années 80 dans le sens que la destitution de Hilda Pineda signale une régression autoritaire. Pour Feliciana Macario, de la Plateforme, ces actions affectent aussi les femmes qui sont victimes de violences sexuelles pendant le conflit. Les organisations planifient toujours les prochaines actions qu’elles entreprendront.