HomeNouvellesÀ Panguipulli, au Chili, on exige au bureau du Procureur qu’il enquête sur l’homicide de Macarena Valdés

À Panguipulli, au Chili, on exige au bureau du Procureur qu’il enquête sur l’homicide de Macarena Valdés

«Ce n’était pas un suicide, c’était un assassinat». «Nous exigeons que le bureau du Procureur enquête sur l’assassinat de Macarena Valdés. Nous exigeons qu’il fasse son travail», furent quelques unes des paroles du werken Rubén Collio qui s’est rendu au bureau du Procureur avec les antécédents légistes à la main, qui témoignent que la jeune mère de 4 enfants a été assassinée et ensuite pendue. Ce fait a eu lieu dans le cadre du conflit hydroélectrique avec la compagnie transnationale autrichienne RP Global.

Ce vendredi 19 janvier, des centaines de personnes se sont réunies à la Place de Panguipulli où a eu lieu un rassemblement avec l’intervention de plusieurs représentant-e-s d’organisations sociales et de communautés mapuche, en appui avec la famille Collio Valdés. Une marche est partie de ce point de rencontre vers midi, parcourant plusieurs rues de la ville et s’arrêtant devant les bureaux du Procureur. Cette instance, malgré les témoignages selon lesquels Macarena Valdés ne s’était pas suicidée, n’a pas effectué d’enquêtes pertinentes avec cette thèse, mais ont plutôt investigué sur un suicide, essayant à plus d’une reprise de fermer les enquêtes sur ce cas. Il existe également une responsabilité directe du Service médical légal et de la Brigade de délits de la Police d’enquête.

Dans le bureau du procureur, Rubén Collio, qui fut le compagnon de Macarena, avec qui il a eu 4 enfants, a exigé que le crime d’homicide soit enquêté, en prenant compte des résultats des expertises légistes menées par le médecin Luis Ravanal, qui a signalé dans une entrevue récente : «Il n’y avait pas de signes qui démontrent qu’il s’agissait d’une pendaison alors qu’elle était vivante, c’est à dire, sur la zone la plus importante, qui est le cou, où une personne qui est vivante va se blesser lors d’une pendaison. Dans ces cas-là, il y aura toujours de signes de vitalité, des signes d’hémorragies, de lésions dans les tissus, dans les organes, ce qui n’arrive pas avec un cadavre, où ces signes seront absents, lorsqu’on suspend ou on essaie de simuler une pendaison. De façon concrète, par le biais de l’autopsie et, je réitère, par la confirmation de l’étude histologique, on démontre qu’il n’y a pas de signes de vitalité, c’est-à-dire, de signes qui démontrent que le corps ait été suspendu par pendaison étant toujours en vie. Ceci créé une évidence qui s’oppose à l’information officielle selon laquelle il s’agirait d’une pendaison de type suicide, tel que signalé par le Service médical légal», a-t-il dit à Radio Universidad de Chile. (…)

Le cas de Macarena Valdés

Le 22 août 2016, Macarena Valdés a été retrouvée morte, pendue dans sa maison, fait qui aurait eu lieu en présence de son fils d’un et demi. Elle a été découverte par un autre de ses enfants, âgé de 11 ans.

Il existe plusieurs témoignages qui démontrent qu’avant la mort de Valdés, il y avait eu une série de menaces graves contre cette famille de la part de personnes identifiées comme tueurs à gage et/ou mercenaires liés aux intérêts hydroélectriques, plus particulièrement à ceux de la transnationale RP Global. Ces menaces s’étaient même étendues à d’autres familles du territoire, qui s’opposent à l’imposition de centrales hydroélectriques. Ces faits s’ajoutent à une série d’actes arbitraires, de la part de la même entreprise, accompagnée par des agents répressifs de l’État, afin d’imposer par la force des câblages liés à la connexion hydroélectrique.

Pour sa part, un rapport légiste indépendant, demandé par la famille, a pu rendre compte des indices quant à la participation de tierces personnes dans la mort de Macarena Valdés, ce qui avait initialement été rejeté par le bureau du procureur, à tel point qu’à deux occasion, l’intention a été de «fermer l’enquête». Néanmoins, Ruben Collio s’est mobilisé en exigeant que soient réalisées les procédures pertinentes basées sur les antécédents, qui permettent de montrer que la femme défenseure du territoire a été victime d’un assassinat et non pas d’un suicide, thèse qui a tenté d’être imposée.

Le 25 septembre dernier, l’exhumation des restes de Macarena Valdés du cimetière mapuche du secteur de Tranguil, Liquiñe , commune de Panguipulli, a été réalisée, dans l’objectif de faire les expertises pertinentes. Son corps a été transféré dans une camionnette du Service médical légal de la ville de Santiago.

Après une série de désorganisation et de manque de procédures de la par des organisations pertinentes, ce n’est que le lundi 30 octobre, vers 10h du matin, que les analyses légistes ont pu commencer sur le corps de Macarena Valdés au Service médical légal de Santiago, avec les expertises  de Luis Ravanal comme médecin légiste particulier.  Ceci a duré jusqu’à 16h00 et le corps a ensuite été retourné à la communauté de Tranguil afin d’être enterrée le jeudi 2 novembre dernier.

Ces nouveaux antécédents représente un nouveau scénario au niveau judiciaire, où une requalification du cas devrait être réalisée, a signalé l’avocate Viviana Soto a Puelche comunicaciones.

Alfredo Seguel

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