HomeCommuniquéUn deuxième journal de « Postmedia news » refuse de publier le « In Memoriam » au nom du militant mexicain contre les mines canadiennes

Un deuxième journal de « Postmedia news » refuse de publier le « In Memoriam » au nom du militant mexicain contre les mines canadiennes

Common Frontiers – Canada
2010-11-29

29 Novembre 2010

Une annonce « In Memoriam », qui devait être publiée le 27 novembre au nom de la famille de l’assassiné Mariano R. Abarca, militant anti-mines, a été qualifié d’ «inappropriée» par le journal Calgary Herald et de «propagande» par un représentant du Edmonton Journal, tandis que d’autres journaux canadiens, tel le Globe and Mail, l’ont publié.

Le 25 novembre, le Herald a informé qu’il refusait un « In Memoriam » déjà payé le jour de l’anniversaire de la mort de Mariano Abarca. D’ex-employés de Blackfire Exploration, une société basée à Calgary, sont emprisonnés au Mexique dans l’espérance de leur comparution devant le tribunal pour des charges liées à ce meurtre.

« Deux jours après ce refus initial, le Calgary Herald a de nouveau contacté les diffuseurs du « In Memoriam » pour indiquer qu’il serait possiblement disposé à le publier, mais seulement si toute référence à Blackfire était retirée » a déclaré Rick Arnold, coordinateur de Common Frontiers – Canada. « Nous n’accepterons pas l’auto-censure ni supprimer des informations basées sur des faits. »

Puis, le vendredi 26 novembre, le Edmonton Journal, journal appartenant également à Postmedia, a laissé savoir qu’il revenait sur sa décision de publication. Le jour même, le journal avait fait parvenir une ébauche pour son approbation finale, exigé le paiement (par carte de crédit) et ensuite appelé par téléphone pour confirmer que les plans de publication allaient de l’avant.

« J’ai reçu un appel le vendredi à 19 heures du superviseur des annonces classées du journal qui m’a dit que le « In Memoriam » ne serait pas publié. C’est alors que je lui ai demandé quelque explication possible pour ce soudain changement et qu’il m’a déclaré qu’il ne supportait pas la ‘’propagande’’», explique Arnold.

La direction du journal a également indiqué que puisque la carte de crédit n’avait pas été débitée pour le paiement avant de revenir sur la décision, il n’y avait donc aucun accord de publication.

Abarca, un activiste anti-mines dans la communauté de Chicomuselo, dans l’État de Chiapas, au Mexique, a été abattu devant son domicile le 27 novembre 2009. Depuis lors, l’opération d’exploration de barytine de Blackfire près de la ville de Chicomuselo a été fermée par le Ministère de l’environnement. Une délégation canadienne au Chiapas, en avril dernier, a retrouvé une communauté dévastée par la destruction de l’environnement, l’intimidation, la violence et de mauvaises pratiques minières.

Entre temps, au Canada, en septembre dernier, Jose Luis Abarca, fils cadet de l’activiste assassiné, a parlé publiquement du fait qu’il tient Blackfire responsable de la mort de son père qui s’était plaint aux autorités locales des menaces de mort reçues d’employés de Blackfire avant son assassinat.

«L’intimidation, la violence et le meurtre ne sont pas rares dans le monde où les sociétés minières, beaucoup d’entre elles siégeant au Canada, agissent parfois en toute impunité», dit Andrea Harden, militante de l’énergie avec le Conseil de Canadiens, l’une des 36 organisations de la société civile ayant signé une lettre le 22 novembre dernier condamnant l’incapacité du gouvernement du canada à approuver le projet de loi C-300. Par cet acte, les entreprises minières responsables de violations à l’étranger des droits de l’homme et des normes environnementales auraient été tenues de rendre des comptes.

Rick Arnold, Common Frontiers Coordinator, 905-352-2430, comfront@web.ca

Dylan Penner, media officer, Council of Canadians, 613-795-8685, dpenner@canadians.org