HomeNouvellesTrois ans après son assassinat, la lutte de Berta Cáceres est toujours bien vivante

Trois ans après son assassinat, la lutte de Berta Cáceres est toujours bien vivante

Trois ans après l’assassinat de Berta Cáceres, leader autochtone du Honduras, la communauté hondurienne du Québec, au Canada, s’est réunie devant le consulat de son pays pour commémorer sa lutte contre les grandes entreprises qui cherchent à faire disparaître les communautés autochtones et nuisent à leur environnement.

« Malgré la mort de Berta, sa lutte continue. Nous sommes ici dans une action de solidarité pour la famille, les communautés autochtones et les communautés qui luttent pour défendre les territoires contre les compagnies minières et hydroélectriques qui nuisent à la vie et la communauté ».

Pour une troisième année consécutive, la hondurienne Erxilia Ferrera et d’autres de ses compatriotes résidant au Québec ont participé à la Journée mondiale d’action en mémoire de Berta Cáceres, leader autochtone du Honduras qui a été assassinée le 2 mars 2016 suite à une forte opposition à la construction d’un barrage par l’entreprise transnationale DESA. Ce mégaprojet menaçait de faire disparaître la culture autochtone Lenca.

Malgré le froid hivernal, le rassemblement a eu lieu au consulat du Honduras au Canada. Dans les dernières années, plusieurs honduriennes et honduriens se sont réfugié au Canada, fuyant la criminalisation des mouvements sociaux par le gouvernement de José Orlando Hernández.

Félix Molina fait partie de ces réfugiés. Le journaliste s’est exilé au Canada depuis qu’il a été victime de deux attaques dans son pays d’origine alors qu’il enquêtait sur le meurtre de Berta Cáceres.
Lors du rassemblement, Felix Molina s’est insurgé que le procès contre les assassins de Berta Cáceres ne s’intéresse qu’aux exécutants du crime, alors que les personnes qui ont orchestré et ordonné ce crime, demeurent toujours impunies.

« Au Honduras, il y a un pacte d’impunité dont fait partie l’Organisation des États Américains, avec ce monsieur Almagro, et qui fait partie de la politique étrangère des États-Unis par le biais du département d’État et son ambassade au Honduras. Tout ceci représente une situation bien complexe. Heureusement, le peuple hondurien s’en est rendu compte. Le peuple a exposé ces personnes qui protègent les véritables responsables du crime contre Berta, comme la famille Atala Zablah par exemple.»

Selon Molina, les grands pouvoirs économiques continuent de menacer les droits de la population hondurienne. Cependant, le peuple a réitéré sa résistance et sa lutte pour la défense des territoires.

«Le message du peuple est clair : nous ne lâcherons pas. La résistance menée par des centaines de communautés au Honduras contre ce modèle destructeur est une résistance exemplaire et constitue la multiplication de la voix de Berta Cáceres.»

Photo : Comunidad Hondureña en Québec