État de Veracruz, Mexique

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Veracruz : Taux élevé de violence contre les femmesVeracruz est un des états du Mexique avec le plus grand retard en matière de droits des femmes.  En terme d’indice d’inégalité relative au genre, il se classe 5e après les états du Michoacán, de Oaxaca, de Guerrero et du Chiapas.1 

Dans l’état de Veracruz, il ne se passe pas une semaine sans que ne soient commis des assassinats, des menaces, des violations, des coups ou autre forme de violence contre les femmes.

Peu de cas sont résolus, d’autres tombent dans l’oubli dans les archives des morts des agences du ministère public ou d’un des tribunaux de l’état.2

Violence conjugale

En terme de violence conjugale, on enregistre chaque semaine dans la zone centre de l’état de Veracruz en moyenne 14 cas de violence extrême commis par des hommes contre leur femme.

De ces crimes, seulement 30% sont dénoncés et, de ceux-ci, 40% font l’objet d’un suivi légal.3

À Orizaba, en 2005, la directrice du Colectivo feminista Cihuatlahtolli, María de la Cruz Jaimés-Garcia, a annoncé la fondation de La Casa de la Mujer. Ce premier refuge du genre dans cette région recevra  temporairement les femmes et leur fournira du soutien psychologique et légal.4

Féminicide

Mais il n’y a pas que la violence conjugale : plusieurs cas de féminicides sont rapportés dans cet état et le nombre de victimes ne décroit pas.  Les victimes sont jeunes, vieilles, prostituées ou étudiantes : elles sont des femmes. De plus, les agresseurs sont rarement inquiétés : on emprisonne des gens malgré le manque de preuve ou leurs aveux de non-culpabilité.

Poza Rica et Tuxpan

En 2005,  le corps d’une jeune serveuse assassiné a été jeté à quelques mètres d’un champs de la compagnie Pemex et a été retrouvé plusieurs jours après sa mort. Les autorités ont arrêté un homme avec lequel elle avait une relation sentimentale, mais le doute subsiste sur la réelle culpabilité de cet homme enfermé à la prison de Papantla.

A Poza Rica, une prostituée, qui annonçait ses services dans un journal, a été pratiquement égorgée par ses agresseurs dans une maison privée où on l’avait fait venir.  Son mari, qui l’avait accompagné et qui l’attendait dans la voiture, a retrouvé le corps sans vie de sa femme après s’être douté que quelque chose n’allait pas.  C’est lui qu’on a mis en prison, où il est encore à cette heure. Pourtant, le fils de bonne famille qui avait téléphoné à la femme, qui habitait la résidence, n’a pas été inquiété et a quitté la région.Les cas des femmes assassinées de Tuxpan en 2005 n’ont pas été davantage résolus.  Les autorités penchent pour l’hypothèse du narcotrafic.  En fait, les enquêtes sont bâclées, parfois même aucune enquête n’est menée.  Peu d’importance est accordée au meurtre de femmes.5

Omealca: un cas de viol

Malgré la présence d’organisations qui luttent pour les droits des femmes, les cas de viols ainsi que les tentatives d’assassinats à Omealca et Tezonapa font partie de la vie quotidienne des femmes dès leur enfance.

Le cas de Cati, une jeune de 17 ans, démontre la gravité de la situation.  Le 7 octobre 2007, alors qu’elle traversait un champ, elle s’est fait violer par un homme : Braulio García Sánchez.  Elle a contracté une ITS et est tombé enceinte.  Les autorités de l’hôpital l’ont convaincue de ne pas interrompre sa grossesse.

L’homme n’a eu qu’à admettre son erreur et promettre d’aider à élever l’enfant financièrement.  Mais il n’a jamais versé l’aide promise et les démarches de Cati devant la justice n’ont menées à rien.  L’homme a retrouvé sa vie normal alors que Cati élève son enfant en vendant des « tamales, elotes y otros antojitos ».6

Isla : disparitions et assassinats

De 2007 à 2009, on a retrouvé des corps de femmes violées, battues, torturées et parfois même pendues avec leurs trippes.  Ces actes de violence pourraient être liés à des réseaux de traite de femmes et à la présence du crime organisé dans la région.

Le 23 octobre 2009, Carlos Ascanio Soto a identifié le corps de sa fille.  Il avait signalé sa disparition 2 mois auparavant.  Son corps présentait des traces de viol, des lésions diverses et des marques de strangulation.

En novembre 2009, les deux présumés responsables de la mort d’une femme de 80 ans ont été emprisonnés.  Elle avait été battue et assassinée dans sa maison.  Les deux hommes sont âgés de 18 et 19 ans et ont confessé être responsables de la mort de huit autres femmes qui ont été rapportées disparue au Ministère Public de Isla.

La situation préoccupe et inquiète beaucoup la population.

  • – Disparition de femmes
  • – Découverte de 8 corps violés (outragés)
  • – Séquestration d’au moins trois jeunes filles et du père de l’une d’elles
  • – Augmentation du nombre de vols et de la vente de drogue

Les autorités affirment que ces crimes sont la preuve de la présence du crime organisé dans la région.

Depuis le début de novembre 2009, à la demande de la population qui juge insuffisant le travail de la police municipale, l’armée est arrivée à Isla pour renforcer la sécurité des habitants et pour freiner la vague de disparitions de femmes et les enlèvements d’hommes qui sont rapportés.

Une semaine après l’arrivée des milices, au moins quatre nouvelles victimes ont été retrouvées et rapportées au bureau du procureur.7

Isla : séquestration et travail forcé

En novembre 2009, le procureur général de justice de Veracruz a promis aux proches des victimes de mettre en place des actions pour freiner la vague de violence.

Toutefois, le même jour une mineure était rapportée disparue.  Elle fut retrouvée par sa mère dans un bar où elle était gardée contre sont gré et forcée de travailler.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul cas du genre.  En 2007, une jeune d’environ 20 ans, dont la disparition n’avait pas mobilisé les employés du Ministère Public de Isla, a été retrouvé par sa mère dans un bar où elle était aussi forcée de travailler.8

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1. Laura Castro Medina, « Crearan Instituto Veracruzano de la Mujer », Cimacnoticias, 14 décembre 2009.

http://www.cimacnoticias.com/site/06121406-Crearan-Instituto-V.15915.0.h…

2. Alma Celia San Martín, « Feminicidio en Veracruz », Cimacnoticias, publié le 18 octobre 2005.

http://www.cimacnoticias.com/noticias/05oct/s05101812.html

3. Brisa Gómez, « Continúa la ola de violencia contra mujeres en Isla », Cimac, 4 novembre 2009.

http://www.cimacnoticias.com/site/09110404-Continua-ola-de-vio.39856.0.h…

4. Laura Castro Medina, « Extrema violencia contra mujeres en Veracruz », Cimacnoticias, 15 septembre 2005.

http://www.cimacnoticias.com/noticias/05sep/05091508.html

5. Alma Celia San Martín, op. cit.

6. Guadalupe Fuentes Barco, « En Omealca, Veracruz, es « natural » la violencia contra mujeres », Cimacnoticias, publié le 7 mars 2010.

http://www.cimacnoticias.com/site/07102404-En-Omealca-Veracru.30800.0.ht…

7. Brisa Gómez, op. cit.

8. Brisa Gómez, op. cit.