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Les femmes affectées par les barrages se mobilisent au Brésil

Les 8 et 9 mars derniers, le Mouvement des Affectés par les Barrages a pris la rue dans les cinq régions du Brésil dans le cadre de mobilisations nationales. Avec la participation de femmes dans les protestations, ils ont dénoncé les responsabilités des entreprises minières – Samarco, Vale et BHP Billiton – dans la mort de 19 personnes à Mariana et l’impact des taux domestiques de haute-énergie dans la vie quotidienne des femmes.

Le lundi 8, Journée Internationale de la Lutte des Femmes, trois actions simultanées ont exigé un châtiment pour les morts causées par l’explosion du barrage Fundão. “Nous nous sommes mobilisés à travers le pays dans des marches, actions, veillées et manifestations pour dénoncer Vale, qui est responsable du désastre social et environnemental qui s’est produit à Mariana lorsque la digue s’est rompue”, a déclaré Alexania Rossato, membre de la coordination nationale du MAB.

Le chemin de fer de Vale à Belo Oriente (MG) a été bloqué pendant 30 heures par les femmes affectées par les barrages ainsi que les femmes du mouvement “trabajadores sin tierra” (travailleur-se-s sans terre). En plus de sanctions pour les responsables du désastre dans la rivière Doce, les revendications principales comprenaient l’accès à l’eau, la participation aux négociations ainsi que la compensation complète de tous les dommages et préjudices pour les personnes affectées.

atingidos ocupam linha da vale

Au même moment où avait lieu le blocage de la voie ferrée de Vale, des femmes ont protesté au siège de Vale à Río de Janeiro. Avec le soutien de divers mouvements populaires, les personnes affectées par les barrages y ont jeté de la boue de Vale, qui avait été recueillie dans la rivière Doce.

Durant l’après-midi, une action a réuni plus de 2000 femmes dans la capitale de l’État de Minas Gerais, Belo Horizonte, dans une marche vers les bureaux de Vale, dont l’édifice a aussi été peinturé de boue également prise au large du bassin de la rivière Doce.

Le même jour, à Belo Horizonte, les femmes célébraient la politique de la province concernant les droits des peuples affectés par les barrage à l’Assemblée Législative de l’État de Minas Gerais.

BH escrecho vale

En ce qui concerne les factures abusives d’électricité, plusieurs actions ont été menées. À Curitiba (PR), le mardi 8 mars, les femmes de diverses organisations ont manifesté en face de la Companhia Paranaense de Energia (Copel) contre les récentes augmentations dans les factures énergétiques.
“Nous en avons assez du système patriarcal dans lequel les femmes supportent l’augmentation des prix des services. Ce sont les femmes qui paient les factures, et ce sont aussi elles qui doivent augmenter leurs journées de travail si on doit réduire la consommation d’électricité en raison de l’augmentation des prix”, a déclaré la coordonnatrice du MAB, Nivea Diògenes.

La même chose s’est produite à Altamira (PA), où les femmes affectées par le barrage de Belo Monte ont manifesté contre les prix abusifs de la facture d’électricité dûs à la privatisation de Celpa, le distributeur d’énergie. Il y a également eu des manifestations contre les prix perçus par ce distributeur à Belém (PA) et Itaituba (PA).

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Piauí:
Des centaines de membres du MAB ont occupé la station de traitement de l’eau dans la capitale, Teresina. Parmi les objectifs principaux de la mobilisation, on exigeait la suspension de la privatisation de l’eau, qui transfère les activités publics de la société au contrôle du capital privé, ce qui augmente la facture en eau (…).

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Pernambuco:
Le mardi 8, les femmes affectées par les barrages ont marché à travers Santa Maria da Boa Vista (PE) pour dénoncer la hausse des prix des factures d’énergie, qui affecte principalement les vies des femmes dans les villages brésiliens. “Le groupe Neoenergia, une multinationale européenne, s’est approprié la richesse de Pernambuco. Les femmes sont en colère, ne peuvent pas le supporter davantage et en même temps continuer à exprimer cette violence”, a dit Marta Rodriguez du MAB.

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Ceará:
Le mardi 8, les femmes affectées par les barrages se sont réunies au siège du Frente Brasil Popular (Front populaire du Brésil) à Fortaleza (CE) pour dénoncer la hausse des factures d’électricité ainsi que les tentatives de coup d’État en cours au Brésil. De plus, elles ont dénoncé les politiques économiques actuelles et ont exigé l’élargissement des droits sociaux. Le mercredi 9, les personnes affectées par les barrages ont occupé le Département National d’Actions Contre la Sécheresse (Departamento Nacional de Obras Contra la Sequía, DNOCS), également dans la ville de Fortaleza (CE). Plus de 600 personnes y exigeaient du gouvernement une assistance à la restructuration des installations au sein des communautés affectées, concernant l’accès à l’eau, à la terre, la réinstallation et la production alimentaire.

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Rondônia:
300 femmes affectées par les enclaves (enclaves) ont occupé l’entreprise énergétique Eletronorte, à Porto Velho, pour dénoncer la hausse de la facture d’électricité et repousser la privatisation de la distribution de l’énergie.

Le mercredi 9, 350 personnes affectées ont occupé la supervisión de IBAMA (Institution Fédéral de l’Environnement / Instituto Federal Del Medio Ambiente), à Porto Velho, pour exiger l’application des conditions environnementales du projet et la garantie des droits niés et violés lors de la construction des barrages hydroélectriques de la rivière Madeira. Leurs objectifs comprennent la suspension de la prise de possession à Nova Mutum Paraná, une utilisation à des fins sociales des maisons occupées et la garantie de tous les droits des familles de Abuna, un district qui devrait être relocalisé suite à la construction du réservoir de Jirau.

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Tocantins:
Dans l’État de Tocantins, cinq travailleurs ont été détenus lors de la Journée Internationale de la Femme. La police a décidé d’arrêter les hommes qui étaient présents à la manifestation pour manifester leur solidarité envers la lutte des femmes. La police a justifié ces détentions par le fait que les femmes étaient “dans la manifestation sous l’influence des hommes”.

Les femmes ont occupé le Ministère de l’Agriculture à Palmas, Tocantis, pour protester contre le projet de la MATOPIBA, qui a comme objectif d’offrir des terres brésiliennes aux entreprises étrangères, particulièrement celles japonaises et chinoises.

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Goiás:
Près de 1200 petits agriculteurs ont occupé dans les premières heures de la journée de mardi (8) le Departamento de Hacienda (SEFAZ) à Goiania. Les mouvements sociaux ont notamment exigé des actions concrètes pour combattre la violence faite aux femmes, la promotion de la santé à travers des politiques publiques et la garantie d’une assistance aux agriculteurs indépendants.

Sao Paulo:
La disparition de la pêcheuse et activiste Nilce Magalhães de Souza du MAB Rondonia, connue sous le nom de Nicinha, a été commémorée lors de la manifestation du Jour de la Femme qui se tenait à Sao Paulo.

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Santa Catarina:
Sous la coordination du Movimiento de Mujeres Campesinas (MMC – Mouvement des Femmes Paysannes) et avec la participation des femmes affectées par les barrages, les travailleur-se-s sans terres, agriculteurs indépendants et femmes de l’État de Santa Catarina ont occupé les rues de Chapecó le 8 mars.

Rio Grande do Sul:
Près de 1200 agriculteurs indépendants du Movimiento de los Sin Tierra (MST – Mouvement de Ceux Dépourvus de Terre) et de personnes du Mouvement des Affectés par les Barrages (MAB) ont occupé pendant la matinée du mardi 8 mars l’édifice du superintendant régional de l’Institut National de Colonisation et de Réforme Agraire (INCRA) à Porto Alegre. Ils ont réclamé que toutes les femmes aient accès à la politique publique établie et destinée à promouvoir la production d’aliments au sein du modèle agro-écologique.

Le mercredi 9, le MAB et les femmes du MST qui campaient devant le INCRA-RS ont débattu sur le prix de l’électricité. Il y eu plusieurs témoignages de femmes sur les difficultés auxquelles elles font face pour payer les factures d’électricité, ayant souvent à réduire leurs dépenses en nourriture, santé ou encore en matériel scolaire pour les enfants.

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