HomeCommuniquéInvasion policière de l’école nationale Florestan Fernandes du Mouvement des Sans Terre au Brésil

Invasion policière de l’école nationale Florestan Fernandes du Mouvement des Sans Terre au Brésil

Le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) tient à exprimer sa préoccupation suite à l’intrusion par la police de l’Escola Nacional Florestan Fernandes (ENFF), une école du Mouvement des sans-terre (MST) située dans l’État de São Paulo, au Brésil, et dédiée à la formation de paysannes et paysans maintenant des partenariats avec plusieurs universités publiques du pays et avec l’UNESCO. Le 4 novembre dernier, une dizaine de voitures de la police de la municipalité de Mogi das Cruzes s’est rendue à l’école à la recherche d’une personne, sans mandat judiciaire et lourdement armée.

Après s’être vu refuser l’accès à l’école par les portiers bénévoles de l’ENFF en raison de l’absence de document officiel, les policiers ont forcé l’entrée par la fenêtre, ont pointé leurs armes vers les étudiant-es et ont tiré vers le ciel avec des armes à feu. Une femme a été blessée par des éclats d’obus. Lors de l’invasion, un professeur de 64 ans a souffert d’une côte fracturée après avoir été menotté par la police, en dépit du fait que cette personne aînée ne portait pas d’arme et ne faisait pas l’objet d’une enquête. De plus, plusieurs fonctionnaires de l’école se feront poursuivre pour « outrage » (desacato) . Ce crime est prévu par la loi brésilienne dans les cas de « résistance » envers l’action policière, même quand les agents policiers agissent avec excès ou violence. La violence de l’action de la police, lors de laquelle la personne ciblée n’a pas été retrouvée, fait partie d’une opération englobant trois États (Paraná, Mato Grosso et São Paulo) et visant à criminaliser certains leaders de campements pour la réforme agraire dans l’État du Paraná où sont installées 3 000 familles.

Nous tenons à exprimer notre solidarité avec l’ENFF et avec les familles ciblées ainsi qu’à dénoncer la criminalisation des mouvements sociaux comme le Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem-Terra (MST, Mouvement des sans-terre). Nous reconnaissons l’importance d’espaces de formation mettant de l’avant la justice sociale, la réforme agraire et les nouvelles technologies favorisant l’agriculture paysanne, la souveraineté alimentaire et la conservation de l’environnement.