HomeAction urgenteFace à la violence de l’état en Araucania, Wallmapu et à l’assassinat de Camilo Catrillanca

Face à la violence de l’état en Araucania, Wallmapu et à l’assassinat de Camilo Catrillanca

Monsieur Sebastián Piñera
Président du Chili
Santiago

Ref: Face à la violence de l’état en Araucania, Wallmapu et à l’assassinat de Camilo Catrillanca

Monsieur le président,

Les organisations chiliennes et canadiennes veulent manifester leur profonde préoccupation pour la violence d’état s’exerçant en Araucanía, qui causa la mort d’un membre de la communauté mapuche, Camilo Catrillanca, le 14 novembre dernier. Il est de notoriété publique que les fonctionnaires de police et des forces spéciales, du dénommé Comando Jungla, ont attaqué le tracteur où se mobilisaient Camilo et un autre mineur, qui fut lui torturé et accusé sans motif valable.

Nous souhaitons montrer notre indignation quant au maintien du commando policier, préparé militairement à affronter les protestations sociales mapuche, et constitué de manière discriminatoire et raciste. La répression politique s’est transformée en un fait constant a Temucuicui, commune de Ercilla, comme dans d’autres parties du territoire mapuche. Monsieur le président, nous vous exhortons de retirer ce commando de toute la communauté mapuche. Le conflit que l’État maintient depuis des décennies avec le peuple mapuche ne pourra se résoudre par la force des balles, tanks ou autre lacrymogènes, qui affectent les personnes vivant sur ces territoires.

Nous nous alarmons également des déclarations des autorités gouvernementales chiliennes. Plusieurs fonctionnaires, incluant le ministre de l’Intérieur Andrès Chadwick et l’intendant de Araucania Luis Mayol , ont affirmé après les faits que le jeune Camillo était un délinquant, en aucun cas une victime, et que les forces policières avaient agit en situation de légitime défense. Toutes ces affirmations ont été prononcés sans aucune enquête sérieuse au préalable, et montrent encore une fois le parti pris systématique et discriminatoire du gouvernement à l’égard de la communauté mapuche. Après avoir constaté ce préjugé, persistant dans les déclarations et agissements des fonctionnaires publiques, nous aimerions que vous Monsieur le présidente, assumiez vos responsabilités et que ces fonctionnaires soient déchus de leurs postes.

Nous répudions également les agissements des forces policières en tant qu’institution dans le territoire mapuche. Les actes qui ont touché les droits des personnes et des communautés mapuche, incluant les avocats de la défense des imputés mapuche, sont divers et multiples. Les agissements de la police dans cette communauté, incluant l’effacement de preuves comme les vidéos montrant leurs actes, ne sont pas des actes isolés, mais font partie de pratiques systématiques d’abus de pouvoir que nous condamnons absolument. Afin de rétablir la confiance et le dialogue, les forces policières doivent profondément réviser leurs agissements envers les peuples indigènes.

Faisant partie de la communauté internationale articulée en solidarité au Peuple mapuche, nous observerons la justice rendue pour Camilo Catrillanca et sa famille. Les faits doivent faire l’objet d’une enquête par les tribunaux, et ce de manière transparente et adaptée. Les coupables de la mort de Camilo Catrillanca doivent être sanctionnés justement, au contraire de ce qui s’est passé dans les cas d’autres jeunes mapuche qui ont été assassinés par les forces policières du Chili.

Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine, CDHAL
Contact : solidared@cdhal.org

Colectivo No a la Impunidad- Montréal
Alberta Wallmapu Connection for Sustainable Development, Calgary
Comité de Apoyo al Pueblo Mapuche de Montreal
Comité chileno por los derechos humanos-Montréal
Ontario Mapuche support group

Montréal, 19 novembre 2018
Chili