HomeAction urgenteNous demandons justice pour Marisela Escobedo Ortiz, assassinée le 16 Décembre 2010 – Mexique

Nous demandons justice pour Marisela Escobedo Ortiz, assassinée le 16 Décembre 2010 – Mexique

Marisela Escobedo Ortiz, défendeure des droits des femmes à Ciudad Juarez, a été assassinée alors qu’elle manifestait pacifiquement pour que l’assassin de sa fille, Rubi Marisol Frayre Escobedo, purge sa peine.

Le 16 décembre 2010, un groupe d’hommes a fait irruption sur la place principale de la ville de Chihuahua et s’est approché de Marisela Escobedo Ortiz. Celle-ci manifestait pacifiquement depuis 8 jours afin de demander aux autorités d’entreprendre des actions pour arrêter l’assassin de sa fille Rubi. Marisela a tenté de trouver refuge au Palais du Gouvernement mais a malheureusement été abattue d’une balle dans la tête par l’un de ces hommes juste devant l’entrée.

Ce meurtre trouve ses racines dans la culture de la discrimination et de la violence à l’encontre des femmes que l’État mexicain entretient depuis 20 ans à Ciudad Juarez et à Chihuahua. Durant ces 27 derniers mois, la principale activité de Marisela a été de réclamer que justice soit faite dans l’affaire du meurtre de sa fille. Elle accusait les autorités de complicité et de négligence en matière de fémicide et exigeait que le système judiciaire garantisse efficacement le droit des femmes à une vie sans violence.

Le 28 août 2008, confrontée au meurtre de sa fille Rubi, Marisela a entrepris de dénoncer ce meurtre et de demander aux autorités d’agir conformément à la loi, puisqu’il existait de forts soupçons quant à l’identité de l’assassin.

Rubi Marisol, 19 ans, a été tuée à Ciudad Juarez par son compagnon, Sergio Rafael Barraza, avec qui elle avait une fille. Barraza Bocanegra s’est montré violent depuis le début de leur relation et cette violence est allée crescendo jusqu’à ce qu’il la tue, brûle son corps et s’en débarrasse dans une décharge clandestine d’ordures et de restes de cochons. Il s’est ensuite enfui dans l’état de Zacatecas, pensant qu’après un certain temps son crime demeurerait impuni, comme c’est le cas pour de nombreux meurtres de femmes à Ciudad Juarez. De fait, aucune enquête n’a été menée sur ce meurtre. Plus tard, il a été acquitté par la Cour avant d’être finalement déclaré coupable en appel en raison de sa fuite.

Au vu des graves irrégularités et omissions commises par les autorités impliquées dans les enquêtes, Marisela a recherché avec ténacité des preuves  dans cette affaire, toujours dans les limites imposées par la loi. Sergio Rafael Barraza, personnellement et en la présence de Marisela, a identifié l’endroit exact où il s’était débarrassé de la victime, a avoué le meurtre, et a demandé pardon lors d’une audition au cours du procès oral. Cependant, le 29 avril 2010, les juges Catalina Ochoa Contreras, Netzahualcoyotl Zuñiga Vazquez et Rafael Baudib Jurado ont décidé de l’acquitter.

Cet événement a mis Ciudad Juarez et Chihuahua sous le choc. Depuis 1993, les familles des victimes, les organisations locales ainsi que les espaces et organisations aux niveaux national et international, répertorient les meurtres de femmes, dénoncent la négligence et la complicité des autorités et présentent constamment des propositions et des actions afin que les institutions de l’État remplissent leurs obligations envers les citoyens. Un grand pas avait été franchi vers cet objectif juste quelques mois plus tôt. En décembre 2009, la Cour interaméricaine des droits de l’Homme avait condamné le Mexique dans le cadre des disparitions, des violences sexuelles et des meurtres à l’encontre de femmes à Ciudad Juarez. L’État du Mexique avait prétendu lors du procès interaméricain que le nouveau système judiciaire de l’état de Chihuahua ne permettait plus cette impunité caractéristique des décennies précédentes. Le meurtre de Rubi et l’impunité qui s’ensuivit, malgré le poids des preuves, démontrent que la situation à Ciudad Juarez et à Chihuahua est bien pire que les années précédentes.

Au cours de l’année 2010, une femme a été tuée toutes les 24 heures dans l’état de Chihuahua pour des raisons principalement dues à sa condition de femme. On observe pour la première fois qu’une grande majorité des cas restent totalement impunis.

La Cour interaméricaine a également reconnu la présence systématique de harcèlement et d’agressions à l’encontre des familles et des militants qui réclament la justice dans ces affaires, et a condamné le Mexique pour non garantie de leur protection, impunité en matière de crimes et absence d’indemnisations des familles des victimes.

Marisela Escobedo Ortiz a toujours recherché la justice pacifiquement. Elle a utilisé ses propres ressources, financières et humaines, pour réaliser le travail que les autorités n’ont pas effectué. Elle a mené toute l’enquête pour apprendre la vérité et trouver l’assassin de sa fille. Elle a marché de Ciudad Juarez à Chihuahua pour demander que le gouverneur de l’état, à l’époque Jose Reyes Baeza, entreprenne les actions nécessaires pour arrêter le meurtrier. Après l’acquittement de Sergio Rafael Barraza, elle a fait appel et a réussi à obtenir la condamnation de l’assassin. Cependant, étant donné qu’il n’était pas en détention, il s’est à nouveau enfui et a commencé à menacer Marisela. En juillet dernier, elle s’est rendue sur la Almeda Central à Mexico pour demander que le président Felipe de Jesus Calderon Hinojosa ordonne la recherche et l’arrestation du meurtrier. En septembre, elle s’est rendue au Rassemblement féministe national à Zacatecas pour demander aux autorités de rechercher Barraza car certains indices montraient qu’il se trouvait dans cet état. En novembre, elle a témoigné devant la Mission internationale pour l’accès des femmes à la justice.

Elle a toujours affirmé que, aussi longtemps que l’assassin de Rubi et tous les assassins de femmes demeureraient libres, ils continueraient à commettre ce type de crime. Sa conscience de la nécessité d’entreprendre des actions pour empêcher ce type de meurtre de se reproduire l’a poussée à créer une Commission d’enquête pour l’affaire Rubi dans l’état de Chihuahua, avec pour objectif l’identification des erreurs commises dans cette affaire et la mise en place d’actions au sein du système judiciaire pour supprimer l’impunité. Toutes ces démarches ont néanmoins été paralysées au cours du changement des gouvernements, au niveau municipal et au niveau de l’état. Le 16 décembre, Marisela protestait car le nouveau gouverneur, Cesar Duare Jaquez, n’avait entrepris aucune action par rapport à sa fille (et par rapport à d’autres femmes disparues et assassinées) mais avait en revanche mobilisé tout l’appareil judiciaire au profit des familles des fonctionnaires d’État de haut niveau.

Vous pouvez écrire aux autorités mexicaines pour dénoncer ce crime inacceptable et demander que justice soir faite dans cette affaire et tous les cas de meurtres de femmes au Mexique (voir modèle de lettre pour envoyer ci-bas).

Dans le fichier PDF publié au bas de cette page, vous pouvez voir la lettre adressée aux autorités mexicaines (23/01/2011).

*** Modèle de lettre pour envoyer ***

Señoras/es:

En esta oportunidad me dirijo  a usted(es) ya que me encuentro profundamente indignado(a) y condeno enérgicamente el asesinato de Marisela Escobedo Ruíz (en adelante Marisela), defensora de derechos humanos, en el hecho ocurrido el 16 de diciembre del 2010 en la ciudad de Chihuahua, Chihuahua.

Hechos

De acuerdo con la información de la que dispongo hasta el momento, difundida por el Comité por los derechos humanos en América latina (CDHAL), el pasado 16 de diciembre Marisela Escobedo Ortiz, defensora de derechos humanos de Ciudad Juárez, fue asesinada a balazos por un hombre no identificado a las puertas del Palacio de Gobierno de la ciudad de Chihuahua, donde protestaba por la impunidad en la que se mantiene el homicidio de su hija Rubí Marisol Frayre Escobedo.

Antecedentes de la situación

Unos días antes de que fuera asesinada, Marisela se había presentado a un acto del gobernador de Chihuahua, César Duarte, con una pancarta que decía “justicia, privilegio de gobiernos”. Marisela, pedía justicia por la muerte de su hija.

El 28 de agosto de 2008, ante el asesinato de su hija Rubí, Marisela Escobedo comenzó los trámites correspondientes para su denuncia y para que las autoridades actuaran conforme a derecho, pues se tenía claras sospechas de quien podía haber sido el asesino. Rubí Marisol, de 16 años, fue asesinada en Ciudad Juárez por su pareja, Sergio Rafael Barraza, con quien tenía una hija.

Sergio Rafael Barraza ejerció violencia desde el inicio de la relación, violencia que incrementó hasta que la asesinó, quemó y tiró en un basurero clandestino y cementerio de cerdos. Este hombre, huyó al estado de Zacatecas, confiado en que después de un tiempo su crimen quedaría impune, como los cientos de otros asesinatos de mujeres en Ciudad Juárez. Su crimen no fue investigado, posteriormente fue absuelto por los tribunales y finalmente, ya que se había dado a la fuga, encontrado culpable mediante un juicio de casación.

Ante las graves irregularidades y omisiones de las autoridades en las investigaciones ministeriales, Marisela tuvo la tenacidad de buscar, siempre dentro del marco de la ley, las pruebas de los hechos. Sergio Rafael Barraza, personalmente y ante ella, ubicó el lugar exacto donde había depositado a su víctima, confesó su crimen y pidió perdón en la audiencia de juicio oral que se realizó. Sin embargo, el 29 de abril de 2010, las y los jueces Catalina Ochoa Contreras, Netzahualcóyotl Zúñiga Vázquez y Rafael Baudib Jurado decidieron absolverlo.

Marisela Escobedo Ortiz, exigió justicia siempre de una manera pacífica. Utilizó sus propios recursos, económicos y vitales, para realizar el trabajo que las autoridades no cumplían. Realizó todas las investigaciones para conocer la verdad y dar con el asesino de su hija. Caminó desde Ciudad Juárez a Chihuahua para que el Gobernador del estado, en ese momento José Reyes Baeza, mandatara las acciones necesarias para detener al asesino. Ante la absolución de Sergio Rafael Barraza, realizó el juicio de casación y logró que en dicha sentencia se condenara al asesino. Sin embargo, como no se dictó arraigo él volvió a huir y desde su fuga comenzó a amenazar a Marisela.

En el mes de julio del año 2010, ella se instaló en la Alameda Central de la Ciudad de México para exigir al Presidente, Felipe de Jesús Calderón Hinojosa, que buscaran y detuvieran al asesino.

En septiembre de 2010, acudió al Encuentro Nacional Feminista que se realizó en Zacatecas y ahí pidió que las autoridades que buscaran a Barraza, pues se tenían indicios de que se encontraba en esa zona.

En noviembre de 2010 presentó testimonio ante la Misión Internacional por el Acceso a la Justicia de las Mujeres. Ella afirmaba, que mientras no se detuviera al asesino de Rubí y a todos los demás asesinos de mujeres, éstos seguirían cometiendo dichos crímenes. Su conciencia de la necesidad de realizar medidas para que los hechos no se repitieran permitió que en el estado de Chihuahua, se instalara la Comisión Investigadora para el caso Rubí, con el fin de detectar los errores en el proceso y tomar medidas en el sistema judicial para que no se repitiera la impunidad. Sin embargo, todo quedó paralizado ante el cambio de gobierno estatal y municipal.
Marisela protestaba el pasado 16 de diciembre de 2010, porque el nuevo gobernador, Cesar Duarte Jáquez, no había realizado ninguna acción respecto de su hija -y demás mujeres desaparecidas y asesinadas- pero sí había movilizado todo el aparato de procuración de justicia para familiares de funcionarios de alto nivel del Estado.

Demandas

Teniendo en cuenta la extrema gravedad de estos hechos, les urgo a:

  • Llevar a cabo una investigación completa e independiente en relacón al asesinato de Marisela Escobedo Ortiz, con el fin de identificar a los responsables, llevarlos ante un tribunal competente, independiente, justo e imparcial y aplicarles las sanciones penales, y/o administrativas previstas por la ley;
  • Adoptar de manera inmediata las medidas más apropiadas para garantizar la vida, la seguridad y la integridad física y psicológica de la familia de Marisela Escobedo;
  • Cumplir todas las disposiciones de la Sentencia Campo Algodonero, en la que la Corte Interamericana especifica acciones para prevenir, investigar y sancionar debidamente las desapariciones, violencia sexual y homicidios en contra de mujeres, así como investigar y sancionar a quienes realizan los hostigamientos y agresiones en contra de las familias y organizaciones que buscan justicia por dichos hechos;
  • Garantizar la integridad y seguridad para todos los familiares de víctimas de desaparición, violencia sexual y homicidios de mujeres, es decir, del feminicidio. Esto implica una atención integral, la investigación de los hechos y la debida reparación de los daños, de manera urgente para la familia Frayre Escobar;
  • Velar por que se ponga fin a todo tipo de agresión, hostigamiento y violencia contra los defensores(as) de los derechos humanos en México, en concreto asegurando la aplicación de lo dispuesto en la Declaración sobre los Defensores de los Derechos Humanos adoptada por la Asamblea General de la ONU el 9 de diciembre de 1998. En particular en lo referente a la protección del derecho de toda persona “individual o colectivo, de promover la protección y el respeto de los derechos humanos, de las libertades fundamentales, tanto en el plano nacional como internacional y a esforzarse por ellos” (Art.1). También en lo relativo al deber del Estado de garantizar “la protección de toda persona, individual o colectivamente, frente a toda violencia o represalia, discriminación, negativa de hecho o de derecho, presión o cualquier otra acción arbitraria del ejercicio legítimo de los derechos mencionados en la presente Declaración” (Art.12.2);
  • De manera general, garantizar el respeto por los derechos humanos y las libertades fundamentales en todo el país, cumpliendo así con las obligaciones contraídas por México de acuerdo con las normas internacionales de derechos humanos que ha ratificado.

                                                                       *                 *                 *

De igual manera quiero expresar que ante el incremento de violencia en contra de las defensoras de derechos humanos, responsabilizo al Estado mexicano de cualquier otro acto en su contra, pues hasta la fecha no ha investigado, ni a realizado las acciones básicas para garantizar su vida y su integridad. En ello se incluye a los cuerpos de seguridad pública de los tres ámbitos de gobierno –federal, estatal y municipal- que desde 2008 tienen ocupada Ciudad Juárez y el estado de Chihuahua, sin que ello se haya traducido en una mejora para la seguridad de las mujeres.

Aprovecho para denunciar que en el actual debate para aprobar el presupuesto estatal de Chihuahua no se han incorporado recursos para implementar la Ley estatal por el derecho de las mujeres a una vida libre de violencia, ni para cumplir con la Sentencia de Campo Algodonero.
                             *                 *                 *

Agradecería recibir por escrito una lista de las acciones que se emprenderán.

Atentamente,

ECRIVEZ ICI VOTRE NOM

 

Envoyer à:

Presidente de los Estados Unidos Mexicanos
Lic. Felipe Calderón Hinojosa
felipe.calderon@presidencia.gob.mx

Secretaría de Gobernación
Lic. José Francisco Blake Mora 
secretario@segob.gob.mx
contacto@segob.gob.mx

Presidente de la Comisión Nacional de Derechos Humanos
Dr. Raúl Plascencia Villanueva
correo@cndh.gob.mx

Gobierno de Estado de Chihuahua
Lic. César Horacio Duarte Jáquez
webmaster@chihuahua.gob.mx

Comisión Interamericana de Derechos Humanos
Unidad de defensores
Dr. José de Jesús Orozco Henríquez
cidhdenuncias@oas.org
cidhdefensores@oas.org

Alta Comisionada de Naciones Unidas para los Derechos Humanos
Sra. Navanethem Pillay
civilsocietyunit@ohchr.org

Avec copie à:

Centro de derechos humanos
Fray Bartolomé de las Casas A.C.

accionurgente@frayba.org.mx
frayba@frayba.org.mx

Embajada de Canadá en México
Sr. Guillermo E. Rishchynski, Embajador
mxico@international.gc.ca

Embajada de México en Canadá
Sr. Francisco Barrio Terrazas, Embajador
fbarrio@embamexcan.com / info@embamexcan.com

Consulado general de México en  Montreal
Sr. Edgardo Flores Rivas, Cónsul general
comexmt@consulmex.qc.ca / eflores@consulmex.qc.ca

Comité pour les droits humains en
Amérique latine – CDHAL

solidared@cdhal.org