HomeCommuniquéDes magistrats au Chiapas refusent la liberté au professeur autochtone Alberto Patishtán

Des magistrats au Chiapas refusent la liberté au professeur autochtone Alberto Patishtán

Source
Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de Las Casas
2013-09-12

Une fois de plus, la justice au Mexique, sombre et décadente

San Cristobal de Las Casas, Chiapas, Mexique,

12 septembre 2013

Bulletin de presse N. 26

Des magistrats au Chiapas refusent la liberté au professeur autochtone Alberto Patishtán

Le Frayba promouvra la pétition interposée devant la CIDH en août 2010.

La justice mexicaine nous offre une autre leçon triste, révoltante à cause de la décision prise par les magistrats du Premier Tribunal collégial du Vingtième Circuit de Tuxtla Gutiérrez (Chiapas): Freddy Gabriel Celis Fuentes, Manuel de Jesús Rosales Suárez et le Secrétaire en fonction du magistrat Arturo Eduardo Zenteno Garduño, ont nié la liberté au professeur autochtone Alberto Pastihtán Gomez (professeur Pastihtán).

Suite à cette décision, prise aujourd’hui, on confirme le manque de volonté de rendre justice, niée de façon répétée, au professeur Patishtán; ceux qui ont été au courant des actes du professeur sont témoins de son innocence irréfutable, suffisamment démontrée par différents intervenants du monde entier. Cette décision indique que les magistrats n´ont pas écouté la voix de la société qui, en plusieurs occasions, s´est mobilisé pour exiger sa liberté, signe nécessaire à la réparation des erreurs de plus en plus graves du système de justice mexicain.

Le professeur Patishtán a donné un témoignage fidèle de la cruauté et de la douleur, subies de manière quotidienne par des centaines de personnes autochtones, paysannes et pauvres dans les prisons; il a été lui-même déplacé dans quatre prisons différentes dans l’État du Chiapas, il a aussi résisté à l’inhumanité des prisons fédérales à sécurité maximale, où l´être humain est humilié jusque dans sa dignité et jusqu´à la négation de l’existence.

La barbarie du système pénitentiaire au Mexique a été révélée par des témoignages de vie comme celui du professeur Patishtán, à qui le gouvernement mexicain, de manière injustifiée et répressive, a nié sa liberté de manière répétée, tout en sachant qu´il était innocent.

Au passage des jours dans la prison, il a été victime de diverses violations de droits humains : irrégularités dans le processus, manque de communication, traitements humiliants, cruels, inhumains et dégradants, torture, discrimination, atteintes graves à la santé, à tout ce qui touche à son intégrité et sa sécurité personnelle.

La privation arbitraire, liberté à laquelle il est soumis depuis le 19 juin 2000, a tronqué son projet de vie, en lui soustrayant 13 années de rêves, de travail et d’espoirs auprès de sa famille et de son village autochtone Tsotsil. Cependant, aujourd´hui, depuis la prison, il continue son chemin de lutte où la conscience de sa dignité ne défaille pas.

Pendant son emprisonnement, le professeur Patishtán a été la voix de la liberté pour plusieurs personnes qui ont tissé un réseau d’organisations de prisonniers comme “La Voz del Amate” et plus récemment “Los Solidarios de la Voz del Amate” et qui, grâce à son infatigable lutte pour la justice, profitent aujourd´hui de leur liberté,

Pour que soit reconnue l´innocence du professeur Patishtán, ce Centre de Droits Humains a présenté, depuis août 2010, une requête à la Commission interaméricaine de droits humains (CIDH) demandant l´ouverture d’une pétition contre l´État mexicain. Le processus a suivi son cours et, en ce mois d´octobre, nous exigerons, directement devant les commissaires et le Secrétariat général de la CIDH, l’obtention de la libération du professeur Patishtán et la réparation des dommages qu’il a subis à cause des multiples violations commises par l´État mexicain contre un des prisonniers politiques de plus grand qualité morale au Mexique.

Il faut remarquer que la Cour interaméricaine de droits humains, dans sa jurisprudence, a précisé que le principe de “la chose jugée” n´est pas applicable lorsque les circonstances de la condamnation sont constitutives de violations des garanties procédurales et la condamnation « apparent » soit le résultat d´un procès frauduleux; cette affirmation est basé dans plusieurs cas1 où les États ont agit de façon trompeuse, comme dans le cas du professeur Patishtán.

Contrairement à la décision des ministres et des magistrats chargés de la justice en ce pays, la liberté du professeur Patishtán restera un exemple d’espoir plein de dignité. Il continuera à résonner dans le coeur des hommes et des femmes qui ont suivi la voix du professeur.

Des personnes comme le professeur Patishtán, les compagnons de “la Voz del Amate”, les “Solidarios de la Voz del Amate” et de nombreux prisonniers, nous encouragent à continuer à nous organiser dans la solidarité : un seul peuple qui change sa réalité néolibérale et ouvre les portes de la justice et de la vérité en y écrivant la parole DIGNITÉ.

Cas Almonacid Arellano et d´autres. Cas Gutiérrez Soler. Cas Carpio Nicolle et d´autres.

Plus d´information: http://albertopatishtan.blogspot.com

(seulement en espagnol) ESCUCHE AQUI LAS DECLARACIONES DEL ABOGADO DE PATISHTAN, LEONEL RIVERO, Y DE SU HIJA, GABY PATISHTAN SOBRE EL FALLO DEL TRIBUNAL. http://albertopatishtan.blogspot.ca/2013/09/niegan-la-libertad-del-profe…