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Des Cris dénoncent la mine Eleonore, dans le Nord-du-Québec

Deux membres de la communauté crie de Wemindji, dans le Nord-du-Québec, ont dénoncé vendredi l’arrivée de la société minière Goldcorp dans leur territoire, dans le cadre d’un congrès sur les luttes autochtones au Québec et ailleurs qui se déroulait cette semaine à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Un texte de Laurence Niosi

En 2011, cinq ans après avoir acquis le gisement, Goldcorp a signé une entente avec la Nation crie de Wemindji, le Grand conseil des Cris (Eeyou Istchee) et l’Administration régionale crie pour le développement d’un projet aurifère dans la région de la Baie-James. L’entente devait prévoir des retombées économiques et sociales substantielles pour les Cris.

La première coulée d’or de la mine Eleonore a eu lieu en octobre 2014.

Mais, selon Louise Mayappo et Stéphanie Georgekish, la compagnie de Vancouver, qui s’est notamment engagée à protéger l’environnement, n’a pas tenu ses promesses.

« L’eau est désormais contaminée, il y a des problèmes de santé dans la communauté, comme l’eczéma et l’asthme », a raconté Mme Mayappo, la larme à l’œil, lors d’une conférence sur l’apport des femmes à la résistance.

À ce jour, l’opinion est divisée dans la communauté, reconnaît Stéphanie Georgekish. La mine emploie encore un millier de travailleurs, dont quelques centaines qui sont d’origine autochtone.

Au Mexique et aux Philippines

La lutte des peuples autochtones pour défendre leurs terres ancestrales ne se limite pas aux frontières du Canada.

Également invitée à la conférence, Miriam Bautista Gutierrez, représentante des Comités de défense de la Cuenca del Apulco, qui regroupe des communautés nahuas et métisses de la vallée de l’Apulco, au Mexique, a souligné l’importance des assemblées (« asambleas ») pour faire contrepoids au gouvernement.

Les communautés autochtones de différents États se regroupent ainsi ensemble, pour lutter contre l’exploitation minière et les projets hydroélectriques. Dans ces assemblées, les femmes s’impliquent de plus en plus, dit-elle.

Plusieurs entreprises minières canadiennes sont implantées dans les régions paysannes et autochtones du Mexique.

La lutte autochtone contre les grands projets miniers existe également aux Philippines, a expliqué Tess Tesalona, membre du Centre d’appui des Philippines, et vice-présidente de Ligue internationale de luttes des peuples du Canada.

Une grande partie des communautés autochtones vit dans l’île de Mindanao, qui se situe au sud de l’archipel des Philippines. Les autochtones de Mindanao (appelés les Lumad) doivent défendre leurs terres ancestrales avec l’arrivée des entreprises minières. Les Lumad réclament également la démilitarisation de l’île, où s’affrontent régulièrement militaires et groupes rebelles ou extrémistes.

La table ronde était organisée en collaboration avec le Comité pour les droits humains en Amérique latine, Femmes autochtones du Québec et Femmes de diverses origines.

 

Photo: Louise Mayappo et Stéphanie Georgekish, de la Nation crie de Wemindji

Crédit : Radio-Canada/Laurence Niosi

Source: Radio-Canada

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