HomeCommuniquéCommuniqué international en solidarité avec les personnes affectées par le désastre minier de Minas Gerais, Brésil

Communiqué international en solidarité avec les personnes affectées par le désastre minier de Minas Gerais, Brésil

22 décembre 2015 – Nous, les organisations signataires, exprimons à travers cette lettre notre profonde indignation et notre solidarité en faveur des personnes affectées par le crime socio-environnemental du 5 novembre 2015, dans l’État du Minas Gerais, au Brésil. Cette tragédie a été provoquée par la rupture d’un barrage de déchets miniers administré par la compagnie minière Samarco, propriété de l’entreprise brésilienne Vale et de l’anglo-australienne BHP Billiton.
Cet accident, l’un des plus grands désastres environnementaux du pays, est responsable du décès d’innombrables êtres vivants, dont plusieurs personnes. Les impacts sociaux et environnementaux toujours en cours et l’ampleur inconnue de cette catastrophe ont complètement modifié l’écosystème local, détruisant les vies qui dépendaient du Rio Doce (Fleuve Doce) et de ses environs.

Nous sommes indigné-e-s par le décès et la disparition de nombreuses personnes, y compris des enfants, et par les impacts sociaux et environnementaux atteignant en ce moment une large population. Quoi que nécessaires, les indemnités ne pourront jamais réparer ces dommages qui perdureront encore longtemps, laissant un lourd héritage pour les générations futures.

Nous savons également que cette tragédie ne fut pas un simple accident, mais le résultat d’un modèle de développement basé sur la logique du capitalisme extractiviste, appliqué en Amérique latine et ailleurs. Insérée dans ce modèle, l’industrie minière est souvent la cause de graves violations des droits humains et de dommages irréversibles à l’environnement. Ce qui s’est passé à Minas Gerais est donc le résultat d’un mode d’exploitation minière qui produit la richesse pour quelques-uns et affecte la vie de milliers de personnes à travers les impacts socio-environnementaux causés par ses activités.

Nous partageons l’opinion selon laquelle la responsabilité de cette tragédie doit être attribuée à l’entreprise Samarco, contrôlée par les entreprises Vale et BHP Billiton. De plus, nous comprenons également que le modèle de développement adopté par le gouvernement fédéral brésilien et le gouvernement de l’État du Minas Gerais a largement contribué à cette catastrophe. Ces facteurs, combinés à l’absence de politiques de consultation (libre, préalable et informée) pour les populations affectées par les grands projets, aux processus peu efficaces d’étude d’impacts socio-environnementaux, de délivrance des autorisations environnementales et d’inspection de ces projets contribuent de façon significative à ce désastre.

Les entreprises concernées doivent être jugées et tenues responsables par le système judiciaire brésilien et doivent être contraintes par le pouvoir public à contribuer à des plans d’action d’urgence à long terme et à l’indemnisation des victimes. Il est également urgent que le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’État du Minas Gerais prennent une position répondant aux besoins réels des personnes affectées et non pas aux intérêts des entreprises concernées, commanditaires des campagnes des divers partis du spectre politique brésilien.
En ce sens, nous appuyons et réitérons les exigences formulées par le Movimento dos Atingidos por Barragens (MAB) en exigeant:
1. Un plan de dédommagement des communautés et des familles déplacées incluant:
Un plan d’urgence, un plan de compensation et réparation, la participation des communautés au recensement des familles affectées, la pleine participation des familles et des collectivités durant tout le processus.
2. Un plan de rétablissement pour la vallée du Rio Doce incluant:
Un plan d’urgence, un diagnostic établi avec une large participation, impliquant les nombreux mouvements et les organisations de la société civile et de l’État
3. L’établissement d’une table de négociation, incluant la pleine participation du Mouvement des personnes affectées par les barrages-MAB et le diocèse de Mariana
4. La mise en place de mécanismes et de ressources de communication et de transmission de l’information, afin de garantir la participation et l’organisation des personnes affectées et des équipes techniques nécessaires, coordonnées par les personnes affectées.
5. La mise en oeuvre d’un plan d’action immédiate afin d’éviter que d’autres barrages en situation de risque à Minas Gerais, tels que celui de Germano, ne brisent.
Nous exigeons également que les dirigeants des compagnies Vale et BHP Billiton soient tenus responsables pour les conséquences de la tragédie qui affectent la région du Rio Doce. Enfin, nous unissons nos voix afin que le Brésil repense le modèle de développement adopté et stimule la recherche d’autres voies de développement qui puissent promouvoir les droits sociaux et environnementaux.

Solidarité avec les personnes affectées par la rupture du barrage Fundão!
Solidarité avec le Mouvement des personnes affectées par les barrages du Brésil-MAB!

Signataires :

  • Alerte Pétrole Rive-Sud, Canada
  •  Asociación de Desarrollo Económico Social Santa Marta ADES, El Salvador
  • Atlantic Regional Solidarity Network, Canada
  • Bios Iguana, Colima, Mexique
  • Cafe Rebelde Collective, Canada
  • CANADA-PHILIPPINES SOLIDARITY FOR HUMAN RIGHTS (CPSHR)
  • Censat Agua Viva – Amigos de la Tierra, Colombie
  • Cercle des Premières Nations de l’Université du Québec à Montréal, Canada
  • Colectivo Aldeah, Pérou
  • Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Canada
  • Common Frontiers, Canada
  • Conseil central Montréal métropolitain-CSN, Canada
  • Conseil des Canadiens, chapitre de Montréal, Canada
  •  Consejo Indigena Popular de Oaxaca-Ricardo Flores Magon, Mexique
  • Consejo Tiyat Tlalli, Mexique
  • Développement et Paix, Canada
  • Emerson Xavier da Silva
  • Frente de Mujeres Defensoras de la Pachamama, Équateur
  • Fondation du Mont Saint-Bruno, Canada
  • Groupe de recherche d’intérêt public à l’Université du Québec à Montréal (GRIP-UQAM), Canada
  • Isabel Orellana, Directrice, Maîtrise en sciences de l’environnement, Université du Québec à Montréal, Canada
  • LIDECS A.C., Mexique
  • Mexicain.e.s uni.e.s pour la régularisation-MUR, Canada
  • Mining Justice Action Committee, Victoria, B.C., Canada
  • Mining Justice Alliance, Canada
  • Mining Watch, Canada
  • Movimiento Mesoamericano contra el Modelo extractivo Minero-M4
  • Mur de femmes contre les oléoducs et les sables bitumineux, Canada
  • Organisme environnemental CIEL ET TERRE, Canada
  • Otros Mundos A.C., Mexique
  • Procesos Integrales para la Autogestión de los Pueblos, Mexique
  • Red de Acción por los Derechos Ambientales (RADA), Chili
  • Red Mexicana de Afectados por la minería-REMA, Mexique
  • Regroupement des citoyens pour la sauvegarde de la forêt des hirondelles, Canada
  • Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE), Canada
  •  Réseau canadien sur la reddition de compte des entreprises (RCRCE), Canada
  • Rompiendo El Silencio, Maritimas-Guatemala
  • SalvAide, Canada