HomeCommuniquéCommuniqué de la famille de Mariano Abarca réclamant justice contre la mort et la destruction causée par l’exploitation minière canadienne

Communiqué de la famille de Mariano Abarca réclamant justice contre la mort et la destruction causée par l’exploitation minière canadienne

Source
Otros Mundos Chiapas
2013-08-21

Mexico, Mexique, 21 août 2013

 

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AU GOUVERNEMENT DU CANADA ET SON AMBASSADE AU MEXIQUE
À L’OPINION PUBLIQUE NATIONALE ET INTERNATIONALE
AUX PEUPLES DU MONDE EN RÉSISTANCE CONTRE  L’INDUSTRIE MINIÈRE
Alors que mon mari Mariano Abarca Roblero défendait l’environnement et les droits humains dans la municipalité de Chicomuselo, Chiapas, Mexique, les dirigeants canadiens de l’entreprise Blackfire l’ont harcelé, menacé, frappé; ils ont aussi essayé de l’acheter comme ils ont acheté le président municipal en poste à ce moment; avec de fausses accusations, ces dirigeants canadiens ont tenté de l’emprisonner, bien qu’il ne soit resté en prison que quelques jours. Cela ne fut toutefois pas suffisant pour eux. Le 29 novembre 2009, ils l’ont fait assassiner. Depuis ce temps, sa famille sommes en deuil et vivons entourés au milieu de tensions et de harcèlement.

Maintenant, grâce au rapport intitulé « Industrie minière canadienne au Mexique: Blackfire Exploration et l’ambassade canadienne – un cas de corruption et d’homicide » des organisations canadiennes Mines Alertes, Common Frontiers et le Syndicat des Métallos, publié en mai 2013, nous nous rendons compte que le gouvernement canadien, par l’entremise de son ambassade au Mexique, loin de chercher à garantir que ses entreprises respectent les normes environnementales, les lois mexicaines et les droits humains, ont conseillé et appuyé la compagnie Blackfire pour qu’elle puisse se défendre et sortir impunie de toutes ces violations et illégalités.

Le gouvernement canadien, à travers de son ambassade, a conseillé l’entreprise pour voir comment celle-ci pourrait poursuivre économiquement le gouvernement mexicain pour la fermeture de sa compagnie qui violait les lois mexicaines, les lois environnementales, corrompait les autorités, violait les droits humains et dont les employés menaçaient la communauté de Chicomuselo avec des armes à feu. L’ambassade a toujours été au fait du conflit et des irrégularités liées à l’entreprise minière Blackfire. Mon époux s’est trouvé au même endroit où je me trouve présentement, avec des représentants de l’ambassade, pour les informer de ce qui se passait, et pour leur dire que sa vie était en danger. Mais ils n’en ont pas tenu compte. Si le gouvernement canadien, par l’entremise de son ambassade, était intervenu en faveur de la légalité et des droits humains au sujet de ses entreprises opérant à l’extérieur de ses frontières, mon époux ne serait pas mort. Pour cette raison l’ambassade et ses représentants sont complices de l’assassinat de Mariano Abarca Roblero.

Nous sommes venus jusqu’ici pour manifester notre rejet des actes et omissions du gouvernement canadien à travers de son ambassade.

Nous sommes venus exiger que le gouvernement canadien recherche et punisse les auteurs intellectuels de l’assassinat de mon mari Mariano Abarca Roblero, qu’une compensation et une restitution soient versées pour les dommages faits aux travailleurs mexicains, à l’environnement, aux droits humains des peuples et aux communautés, à la santé et autres préjudices causés par ses entreprises minières. Nous souhaitons qu’ils ouvrent leurs portes pour écouter les demandes des peuples affectés par les entreprises minières au lieu de s’enfermer derrière les forces policières et les cadenas.

Nous sommes venus exiger que l’on accélère l’enquête pour la corruption commise par l’entreprise, qui se trouve présentement devant les tribunaux canadiens.

Nous saluons les luttes du Mexique, de l’Amérique latine mais également du Canada, contre les projets miniers qui génèrent la mort et la destruction.

Du Panama au Canada, l’industrie minière ne passe pas!

CORDIALEMENT
LA FAMILLE ABARCA MONTEJO

Mirna Montejo (veuve), Uriel Abarca (frère),
Mariano Abarca (fils), José Luis Abarca (fils)