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Action urgente : Société civile de Oaxaca émet une alerte humanitaire suite à l’attaque armée de l’État contre la population civile

Signez l’action urgente en ligne!

À la communauté internationale

Faits :
Aujourd’hui, le 19 juin, nous avons été témoins des actes extrêmement violents de l’État mexicain pour réprimer les professeurs et la société organisée en résistance dans différentes zones de l’État d’Oaxaca, notamment dans l’Isthme de Tehuantepec, à Nochixtlán et dans la ville d’Oaxaca.
Comme résultat de l’utilisation excessive de la force, il y aurait eu au moins six morts et des dizaines de blessés et détenus. Pour le moment, nous ne connaissons pas le bilan définitif des personnes détenues, ni le nombre total des personnes blessées et décédées. Les soins médicaux n’ont pas été garantis, et la population civile a dû mettre en place des postes de soins d’urgence pour secourir les blessés, sans réussir à satisfaire tous les besoins.

Nous craignons des actions particulièrement violentes dans la ville d’Oaxaca ce soir. Nous avons été témoins, durant la journée, de l’arrivée de nombreux avions de la Police Fédérale et de la Gendarmerie de la ville ; la tension est de plus en plus palpable.

Antécédents :

L’État d’Oaxaca vit un contexte de violence généralisée dans lequel la répression et la criminalisation du mouvement social, en particulier des professeur.e.s membres de la Section 22, se sont accentuées de manière particulièrement grave, dans le cadre de la lutte de ces derniers contre la mise en œuvre de la réforme de l’éducation. À l’heure actuelle, les organisations de la société civile comptent au moins 75 défenseurs et défenseures de droits humains emprisonné.e.s pour des raisons politiques.

Parmi les principaux évènements de criminalisation des professeurs de Oaxaca, citons que :
• En mai 2013, cinq professeurs d’Oaxaca ont été arrêtés : Damián Gallardo Martínez, Lauro Atilano Grijalva Villalobos, Mario Olivera Osorio, Sara Altamirano Ramos et Leonel Manzano Sosa.
• En 2015, les campagnes médiatiques de diffamation et de criminalisation contre les professeurs ont constamment augmenté, parallèlement au processus de démantèlement du IEEPO en Juillet, qui avait laissé des milliers de professeur.e.s dans une situation particulièrement vulnérable en les privant de leur salaire.
• En octobre 2015, Juan Carlos Orozco Matus, Othón Nazariega Segura, Efraín Picazo Pérez et Roberto Abel Jiménez Garcí, ont été arrêtés, et des dizaines de mandats d’arrêts contre des membres de la Section 22 ont été émis.
• En avril 2016, Aciel Sibaja Mendoza, Secrétaire des Finances de la section 22 a été arrêtée.
• En mai 2016, Heriberto Lopez Magariño, un autre dirigeant de la section 22, a été arrêté.
• Enfin, le 11 juin, Francisco Villalobos, Secrétaire de la Section 22, a été arrêté, ainsi que, quelques heures plus tard le 12 juin 2016, Juin Ginez Ruben Nunez, secrétaire général de la section 22.

Il est important de mentionner que les mandats d’arrêt sont émis contre les professeur.e.s de cadre intermédiaire, qui coordonnent et impulsent le mouvement professoral ; on cherche ainsi à désarticuler le mouvement.

Soulignons que le caractère arbitraire des arrestations dirigées contre des défenseurs et défenseuses de droits humains a été reconnu par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies¹.

En outre, plusieurs rapporteurs des Nations Unies ont lancé des appels urgents aux autorités mexicaines, exprimant leur préoccupation face aux violations des droits humains, dénoncées dans certains cas, en particulier, face aux arrestations sans mandat d’arrêt ou perquisition, face au recours à la torture pendant la période qui suit les détentions arbitraires, et face aux autres violations des droits des personnes détenues².

Le recours aux détentions, aux campagnes de diffamation et de répression contre la Session 22, a pour objectif clair d’épuiser le mouvement professoral, qui a historiquement eu un rôle clé au sein du mouvement social d’Oaxaca. Désarticuler le mouvement professoral a des conséquences directes sur le travail que nous, toutes les personnes et organisations défenseuses des droits humains, menons dans l’État et dans le pays.

Nous, les organisations signataires, vous demandons que les organismes que vous représentez soient en alerte face à la situation actuelle particulièrement préoccupante, et que vous vous joigniez aux demandes suivantes faites au Gouvernement Fédéral et Étatique :
• La fin de l’utilisation abusive et disproportionnée de la force et de la répression contre les professeurs et la population civile, qui exercent leur droit à la liberté d’expression et à la libre manifestation.
• L’installation immédiate d’une table de dialogue avec les professeurs de Oaxaca
• Des soins médicaux immédiats à toutes les personnes qui ont été blessées suite à l’action violente de l’État.
• La fin de la criminalisation des professeurs, l’annulation des mandats d’arrêts contre les membres du corps professoral d’Oaxaca, et la libération immédiate des professeur.e.s qui ont été arrêté.e.s de manière arbitraire et illégale.
• La sanction des responsables des détentions arbitraires, des tortures et des autres violations de droits humains commises contre les membres du corps professoral de Oaxaca.

ATTENTIVEMENT
Société Civile de Oaxaca

1. Asamblea de Pueblos Indígenas del Istmo en la Defensa de la Tierra y el Territorio.
2. Asamblea Popular del Pueblo Juchiteco APPJ.
3. Asesoría Integral y Litigio Estratégico a Pueblos Originarios, A.C. ASER-LITIGIO
4. Centrarte, A.C.
5. Centro Antonio de Montesinos A.C.
6. Centro Comunal de Salud y Tecnologías Integrales, A.C.
7. Centro de Acompañamiento a Migrantes Caminos, A.C.
8. Centro de Apoyo al Movimiento Popular Oaxaqueño, CAMPO, A.C.
9. Centro de Apoyo para la Educación y Creatividad Calpulli, A.C.
10. Centro de Atención Infantil Piña Palmera, A. C.
11. Centro de Atención para el Desarrollo, CODICE, A.C.
12. Centro de Derechos Humanos Tepeyac, A.C.
13. Centro de Derechos Indígenas Flor y Canto, A.C.
14. Centro de Desarrollo Comunitario Centéotl, A.C.,
15. Centro de Encuentros y Diálogos Interculturales, A.C.
16. Centro para los Derechos de la Mujer Naaxwiin, A.C.
17. Centro Regional de Derechos Humanos « Bartolomé Carrasco Briseño », A.C.
18. Centro Regional de Derechos Humanos de la Costa, A.C.
19. Circulo Profesional por la Formación con Equidad de Género, A.C.
20. CODICE, A.C.
21. Colectiva Mujeres Lilas.
22. Colectivo Bolivariano Oaxaca.
23. Colectivo Conserva A.C.
24. Colectivo Mujer Nueva.
25. Colectivo Musiquero “Tapacamino”
26. Comité de Defensa Integral de Derechos Humanos Gobixha, Código DH, A.C.;
27. Comité de Familiares y Amigas/os de Damián Gallardo Martínez.
28. Comité por la Defensa de los Derechos Indígenas (CODEDI).
29. Comunidades Campesinas y Urbanas Solidarias con Alternativas, CONCAUSA, A.C
30. Consejo Indígena Popular “Ricardo Flores Magón”, CIPO-RFM
31. Conservación, Investigación y Aprovechamiento de los Recursos Naturales. CIARENA, A.C.
32. Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca, A.C.
33. Defensoría para la Igualdad, A.C.
34. Defensores Oaxaqueños por los Derechos Humanos “Isabel” A.C.
35. Diversidades y No Discriminación, A.C.
36. Enlace Comunicación y Capacitación, A.C.
37. Enlace de Pueblos y Organizaciones Costeñas Autónomas, EPOCA, A.C.
38. Espacio Alternativo, YUNHITZ
39. Esperanza Mixe, A.C.
40. Feminismo Comunitario Tejido Oaxaca.
41. Foro Oaxaqueño del Agua.
42. Fundación Comunidad, A.C
43. Fundación Ikoots, A.C.
44. Grupo de Mujeres 8 de Marzo, A.C
45. Grupo de Mujeres la Palma. NDACUKO, A.C.
46. Herramientas para el Buen Vivir A.C.
47. Ideas Comunitarias, A.C.
48. Iniciativa Ciudadana Oaxaca, A.C.
49. Iniciativas para el Desarrollo de la Mujer Oaxaqueña, A.C., IDEMO
50. Instituto de la Naturaleza y la Sociedad de Oaxaca
51. Instituto de Comunicación y Cultura, S.C.
52. Liga Mexicana por la Defensa de los Derechos Humanos LIMEDDH-OAXACA
53. Lunas del Sur, A.C.
54. Manapaküy, A.C.
55. Mie Nillu Mazateco, A.C.
56. Movimiento Agrario Indígena Zapatista, A.C.
57. Mungier Ndyuc Defensores del Mar A.C.
58. Ojo de Agua Comunicación, A.C.
59. Organizaciones Indias por los Derechos Humanos en Oaxaca (OIDHO), A.C,
60. Palabra Radio
61. Planeta Inclusión, A.C
62. Planeta Rock Oaxaca.
63. Promotora de Servicios para el Desarrollo, S.C.
64. Radio Nahndia.
65. Red de Análisis Multidisciplinario y Cooperación Económica Solidaria, Raíces, A.C.
66. Red de Cafeticultores 5 de Diciembre, A.C.
67. Red de Mujeres Activistas y Defensoras de Derechos Humanos de Oaxaca.
68. Red por los derechos sexuales y reproductivos. DDSER Oaxaca.
69. Seminario Mundos Rurales Tierra Territorio y Territorialidades UAM UACM ENAH.
70. Servicios para una Educación Alternativa, EDUCA, A.C.
71. Servicios Universitarios y Redes de conocimiento en Oaxaca, SURCO, A.C.
72. Sinergia, A.C.
73. Taller de Lecto-escritura Zapoteca Uken Ke Ujen A.C.
74. Tequio Jurídico, A.C.
75. Tianguis Indígena Multicultural del Istmo, A.C
76. Tianguis Popular Itinerante.
77. Unión Cívica Democrática de Barrios, Colonias y Comunidades, UCIDEBACC
78. Unión de Comunidades Indígenas de la Zona Norte del Istmo, UCIZONI, A.C.
79. Unión de Comunidades y Ejidos de Yautepec, para la Conservación de la Flora y Fauna, A.C.
80. Unión de Organizaciones de la Sierra Juárez de Oaxaca, UNOSJO, SC.
81. Universidad de la Tierra en Oaxaca, A.C.
82. …Si elles n’y sont pas, nous ne sommes pas toutes là!

1 Opinion nº 23/2014 pour le cas de Damian Gallardo Martinez et Opinion nº 56/2015 sur le cas de Nestora Salgado Garcia émises par le Groupe de Travail sur les Détentions Arbitraires des Nations-Unies.

2 UA 13/2015: Dans les cas de Juan Carlos Orozco Matus, Othón Nazariega Segura, Efraín Picaso Pérez et Roberto Abel Jiménez García (Groupe de Travail sur les Détentions Arbitraires; Rapporteur spécial sur la promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression; Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association; Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs et défenseures des droits humains)

UA /2014 Dans le cas de Damián Gallardo Martínez (Rapporteur spécial sur la question de la torture et autres traitements ou peines cruelles, inhumaines ou dégradantes, Rapporteure spéciale sur la situation des personnes défenseures de droits humains, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et le rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques). Disponible à: http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/Pages/CommunicationsreportsSP.aspx