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Action urgente: Crise des droits humains au Honduras

Cette action urgente en ligne est appuyée par les organisations canadiennes Atlantic Region Solidarity Network, Breaking the Silence, Common Frontiers, le Comité pour les droits humains en Amérique latine, CoDevelopment Canada et Miningwatch Canada.

Interpellez la ministre des Affaires étrangères, Mme Chrystia Freeland, afin qu’elle adopte une position ferme concernant la fraude électorale, la répression et la violence au Honduras.

Depuis les élections nationales du 26 novembre, de nombreux exemples d’irrégularités et de fraudes électorales ont été documentés par des observateurs nationaux et internationaux. Ces irrégularités et activités frauduleuses favorisent le candidat sortant du Parti national, Juan Orlando Hernández, qui avait été largement distancé par Salvador Nasralla de l’Alliance d’opposition, à la fin du dépouillement du 26. Le Tribunal électoral suprême (TSE), au sein duquel n’était pas représentés les partis d’opposition et dont le président est étroitement lié au candidat sortant, a perdu toute légitimité auprès de la population hondurienne.

Craignant que la démocratie au Honduras continue d’être déstabilisée, comme ce fut le cas avec le coup d’État militaire de 2009, des dizaines de milliers de Honduriens sont descendus dans les rues du pays pour exiger que la volonté de l’électorat soit respectée. Plusieurs appellent Juan Orlando Hernández à la démission immédiate, voyant sa centralisation du pouvoir dans le pays et ses efforts de réélection comme une perpétuation du coup.

Comme pour les manifestations qui ont suivi le coup d’État militaire de 2009, ces manifestations ont été la cible d’une extrême violence et de répression par les forces militaires et policières contrôlées par Hernandez et le Parti national. Le Comité des familles des détenu-e-s et des disparu-e-s au Honduras (COFADEH) a rapporté qu’en date du 7 décembre, au moins 14 personnes avaient été tuées à la suite de la violente répression de l’État contre les manifestations, la plupart par la police militaire. En outre, 51 personnes ont été blessées (7 gravement) et 844 détenues pendant la période (à compter du 1er décembre 2017) où le gouvernement hondurien a illégalement imposé un couvre-feu militaire et suspendu les garanties constitutionnelles à travers le pays. Cette semaine, le Honduras Solidarity Network signale que cette répression s’est poursuivie contre une nouvelle vague de protestations et que Radio Progreso s’est fait saboter son émetteur radio.

Dans sa déclaration du 10 décembre, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a «déploré les morts et les blessés» sans reconnaître que la violence a été perpétuée par les forces de l’État. De plus, dans sa déclaration, la ministre Freeland continue de reconnaître le TSE, contrôlé par le gouvernement, malgré toutes les preuves de truquage électoral, d’intimidation et de démonstration de force contre le peuple hondurien au cours de ces deux dernières semaines.

Le Canada a une grande responsabilité considérant ses relations politiques et économiques avec le Honduras. Depuis le coup d’État militaire de 2009, que le gouvernement canadien a contribué à légitimer, la liberté politique et les droits humains ont été sévèrement érodés et des centaines de personnes – dont le cas bien connu de Berta Cáceres – ont été tuées ou assassinées pour des raisons politiques. Pendant ce temps, le gouvernement canadien a soutenu l’expansion des intérêts des entreprises et des investisseurs au Honduras, de concert avec les gouvernements répressifs et corrompus au pouvoir, dans les secteurs minier, textile, des bananes, des barrages hydroélectriques, du tourisme, etc. de sorte qu’ils pourraient bénéficier de la détérioration des protections pour les peuples autochtones, le peuple autochtone Garífuna, les travailleur-euse-s, la terre et l’environnement.

 


Texte de l’action urgente qui sera envoyée à la Ministre

Chère Mme la Ministre Freeland,

Je vous écris aujourd’hui pour vous faire part de ma profonde préoccupation face à la crise politique et des droits de l’homme qui se déroule actuellement au Honduras à la suite des élections nationales du 26 novembre.

Le gouvernement canadien doit être plus ferme dans sa condamnation des irrégularités et des actes frauduleux, de la répression policière et militaire et de la violence contre les manifestants et les citoyen-ne-s contre la fraude anti-électorale. Il est particulièrement important que le Canada dénonce clairement la responsabilité de l’État à l’égard des personnes tuées, blessées et détenues, tout en demandant qu’il assume la pleine responsabilité de ces crimes.

Compte tenu des doutes sérieux sur l’impartialité du Tribunal électoral suprême du Honduras (TSE) qui ont été générés depuis les élections, j’exhorte le gouvernement canadien à ne pas reconnaître les résultats ou tout vainqueur que la TSE pourrait imposer au peuple hondurien, et à demander une enquête indépendante sur la manipulation de la constitution avant, pendant et après le processus électoral.

J’appelle également le Canada à suspendre le soutien politique au gouvernement hondurien, comme l’ont déjà demandé les néo-démocrates – ainsi que tout le soutien économique et la formation des agences de sécurité – jusqu’à ce que des résultats vraiment libres et équitables soient annoncés et que le gouvernement du Honduras puisse démontrer que les droits constitutionnels et humains de son peuple sont respectés.

Il est temps que le gouvernement canadien cesse son soutien au régime de Hernández et qu’il respecte la lutte du peuple hondurien pour des élections libres et équitables sans intervention.

Merci de votre attention en ce moment crucial pour le Honduras.

Cordialement,

 

Vous pouvez remplir l’action urgente en ligne en cliquant ici

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